Iɴᴏxᴛᴀɢ - 𝑺𝒉𝒆 𝒘𝒂𝒔 𝒎𝒊𝒏𝒆.

19

"dans tes yeux ai-je vu le début ou la fin ?" - Lou.

Devant la vue de Cape Town, j'admire le paysage magnifique.
La mer est agitée.

Le vent frappe mes cheveux, ils virevoltent au rythme du vent.
Je pose mes mains sur la rembarde.
Les pensées m'envahissent.
Je pense à la conversation qu'on a eu avec Inès hier.

Il ne m'a pas adressé la parole de la journée.
Je me retourne, je décide de prendre son fauteuil.

- Qu'est-ce que tu fais ? Dit-il de sa voix un peu agressive.
Je souris légèrement.

- Tu es ici pour profiter. Dis-je en le mettant face à la superbe vue.
Il ne dit rien.

Puis, un peu plus tard, nous partons.
Nous nous retrouvons dans un restaurant.

Tout le monde mange, Inès fixe l'horizon.
Les rires et la joie donnent de l'ambiance à table.

Le voir comme ça m'agace. Souffre t'il ?

Je le fixe mais jamais il ne dérive le regard de ce champ de vision.
Il a l'air profondément triste.
Je ne l'ai jamais vu ainsi.

Puis, il détourne le regard, pour la première fois du repas.

- Je vais dehors, voir la vue. Indique Inès à nôtre égard.

Je regarde son fauteuil avancer vers l'extérieur.
Je finis par le rejoindre.
Il ne daigne pas de me regarder.

- Pourquoi tu ne manges pas ? Pourquoi tu ne souris pas ? Je m'approche de lui.

- J'aimerai vraiment être debout, faire ce que font les autres. Je ne peux rien faire, je suis cloué à cette merde. Je ne peux pas nager, courir, faire des conneries comme j'ai l'habitude de faire. Sa voix s'éteint douloureusement.

Je décide de prendre sa main, cette fois son regard vitreux se pose sur le mien.
Ma tête repose sur son épaule.
Nos doigts se scellent.

Nous restons comme ça, assez longtemps.
Sans un mot, parfois les mots sont inutiles.

Nous finissons par rentrer à la villa.
Valentin vient à moi, alors que j'étais dans ma chambre.

Dans l'encadrement de la porte, il se racle la gorge pour que je le remarque.

- Salut Lou, je peux te parler ? J'acquiesce doucement. Il s'installe sur le lit.

- Inès va bien ? Demande t-il presque dans un murmure.
Je baisse le regard.

- Non, il est épuisé de cette situation. Je ne sais pas comment agir pour lui remonter le moral. Avouais-je, impuissante.

Valentin installe sa main sur mon épaule, je le regarde.

- Tu fais ce que tu peux.
Après cette phrase et un regard compatissant, il s'en va.

Je trouve Inès dehors, allongé sous le soleil tapant, sur un transat.
Je m'avance.

- Tu es bien ici ? Demandais-je.
Il ne me répond pas.

Je m'allonge aussi, à côté de lui.
Puis je m'endors, profitant du soleil.

Je me réveille aux alentours de 19h.
Inès n'est plus là.
Le soleil se couche sur les montagnes.

Je me lève, assez rapidement.
Je pars dans la chambre.
Inès est sur son téléphone, je soupire, alertant mon arrivée.

- Tu ne veux pas profiter de ces vacances ? Soufflais-je.

Il roule des yeux puis me regarde.