Iɴᴏxᴛᴀɢ - 𝑺𝒉𝒆 𝒘𝒂𝒔 𝒎𝒊𝒏𝒆.

40

" ai-je été élevé sans amour ? Ou suis-je né peu aimable ?" - Lou.

Je rentre d'un tournage.
Ma fatigue est si présente que si je m'allonge ne serait-ce qu'une seconde, le sommeil m'accueille.

– Lou ? Ma voix résonne dans l'appartement, Ace chouine devant la porte de la salle de bain. M'alertant qu'elle s'y trouve dedans.

L'eau coule, je l'entends, les gouttes tombent sur le sol de la douche.

Je toque, avant d'entrer sous son consentement.

Mais ma vision s'arrête sur elle.
Recroquevillée sur le sol.
Son mascara coulant de ses yeux rouges et enflés.

Ses bras tailladés d'écorchures profondes.
Son souffle qui se fait silencieux, ma poitrine se compresse.

Les crises l'absorbent, et dans ces cas là, l'eau gelé ne suffit pas.

Elle ne relève pas la tête, elle fixe le sol, agonisant sur le sol trempé.

Intérieurement, je souffle, encore.
Encore.
Encore.

Je ne supporte presque plus ses crises.
Je suis à bout moi aussi.
Pourquoi est ce si dur ?

Je ne sais pas à quel point elle souffre, mais nous sommes deux.
Je subis son état.

Je m'approche rapidement.

Ma main passe sur sa joue, son regard se pose sur moi.
Je m'assois avec elle, après avoir éteint l'eau bouillante qui ruisselait sur son corps rosé par la chaleur de la pièce.

Son cœur bat à une lenteur incomparable.
J'ai tellement peur pour elle.

– Coucou mon cœur, c'est moi. Elle s'attarde sur mes yeux, analysant leur couleur. Je sais que les trous de mémoire sont très mauvais signe. Tout va bien tu le sais ? Mais ses lèvres tremblent à ma remarque.
Ses yeux scrutent mon visage apeuré.
J'ai dis un truc qu'il ne fallait pas. Bien sûr que ça ne va pas, évidemment qu'elle s'effondre.

Je ne suis pas sûr de pouvoir la sauver cette fois.

– J'en...j'en peux plus. Ses larmes déchaînées s'écoulent sur ses pommettes chaudes.
Je vais pas tenir, j'y arrive plus. Ses mots résonnent dans ma tête.

Mon cœur saigne.
Je déteste sa mère, je déteste l'enfant qu'ils ont élevés.
Je déteste sa vie.

Une larme s'échappe, elle l'observe caresser ma joue.

Sa main vient  frôler ma mâchoire, je ferme les yeux, j'ai besoin de repos, mais je dois être là pour elle.

– J'ai besoin de toi ici. Je sais que ce ne sont pas des paroles en l'air, je sais qu'elle ne tient plus, qu'elle arrive à saturation.
Tu ne vas pas me laisser tout seul, hein ? Mais ses bras m'entourent en guise de réponse. Mon cœur s'effondre, comment dois-je prendre cette remarque ?

Son corps moite se décolle de mon torse, son nez chatouille le mien tant nos visages sont proches.
Elle scelle sa bouche à la mienne, c'est un baiser avide de besoin.
Elle me livre sa douleur.
Je ne prends aucun plaisir à sentir sa langue explorer pour la millième fois la mienne.
Je sais que c'est insuffisant, mais je ne peux pas la laisser seule.

Elle se détache, elle regarde mes iris rempli de désir.
Mon dos colle la baie vitrée.
Elle me rejoint, ses jambes autour des miennes.
Mes mains viennent accrocher sa taille fine.
Je regarde son corps se rapprocher du mien.
Elle sourit, c'est un sourire sincère, qui lui fait oublier pour ne serait-ce qu'un instant sa volonté de n'être plus.

J'embrasse son cou au goût de café, ses doigts pressent ma nuque.

Elle m'offre son corps, je lui permets d'oublier ses souffrances.
Elle en avait besoin.
J'en avais besoin.