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"la belle chose à propos du jeune amour est la vérité,
dans nos cœurs que cela durera éternellement."

Mamie passe ses doigts dans mes cheveux, elle fini de boucler quelques mèches rebelles.
Je m'admire dans la grande glace illuminée de mini lampe.

Mamie sourit de toute ses dents, c'est elle qui égaye la pièce et non la luminosité hallucinante.

– Tu es une merveille Louna. Le sourire était accroché à ses lèvres.
Ses yeux pétillaient.
J'aurais aimé avoir la même réaction qu'elle, ça devrait être le plus beau jour de ma vie et pourtant c'est loin d'être le meilleur.
Je ravale mes larmes.
J'ai dû quitter Inès, le cœur déchirant d'une amertume incomparable. Je ferme péniblement les yeux, priant pour qu'aucune larme ne coule de mes yeux teintés de fard.

Il est avachie sur un mur face à la mer ondulante sous nos regards nostalgiques.

Mes bras sont croisés sur ma poitrine.
Je veux juste disparaître pour éclore dans une vie qui m'autorise à nager dans ses eaux.

Il tient sa mâchoire, faisant passer sa main sur sa bouche.

Je suis tellement désolé Inès. Son regard passe sur le mien et rejoint la mer à la seconde suivante.

Je m'approche de lui et me serre contre lui. Ses bras finissent par entourer ma taille fermement, comme s'il ne voulait pas me laisser partir.

Il me décale et tient mes joues dans ses paumes.
Mes iris fixent les siennes.
J'ai vu l'amour inouïe qu'il me portait.
Et mon cœur laissait une partie ici, au près de lui, au creux de son cœur en miettes.

Mon moteur tambourinait, il demandait des issues d'air, des poches suffisantes pour combler la coupure d'oxygène qui allait me frapper si fort que je ne pourrait plus jamais m'en remettre.
Mon corps tremblait près du sien.
La fin sonnait comme une mélodie dont la lecture était impossible.
Et mon cerveau refusait pertinemment de faire de lui mon passé.

Ses pouces passent sur mes pommettes inondées d'un liquide que je ne connaissais que trop bien.

Je suis là, pour toujours. Son index percutait ma poitrine, pointant mon cœur qui n'était plus qu'un tas poussiéreux d'une douleur immodérée.

Je ne veux plus qu'on se sépare. Il m'a attiré dans ses bras, je sais qu'il avait mal.
Et je ne pouvais rien faire pour panser ses plaies que j'avais moi même causer contre mon gré.

Le torrent de vent nous a chahuté.
L'amour qu'on se portait a menacé de s'envoler.
Et mon corps s'est volatilisé.
Le laissant seul, errant devant l'horizon bleuté.

Louna, je suis là. Mamie caresse mon épaule avec réconfort, bannissant de ma mémoire pour un instant ce souvenir qui me laissait endolori.

– Merci mamie, c'est magnifique. Elle me sourit puis part de ma chambre.

J'avais envie de pleurer, de ruiner cette robe d'une blancheur neige.
Ce n'est même pas la robe que je voulais.
Ma mère avait flashé sur elle, et moi je ne fais que suivre ma mère, aveuglément comme une femme encore dépendante de sa maman égoïste.

Maman veut le meilleur pour moi, elle veut la vie qu'elle n'a pas eu pour elle, celle qu'elle n'a pas eu droit avec mon père.
Il n'est pas romantique, il n'est que fantomatique, un être qui n'est pas dans notre vie.
Ma mère voulait une vie de princesse, alors elle me l'impose.
Et je tiens trop à ma famille pour renoncer à ses demandes.

Mais je ne peux pas pleurer, mon maquillage coulerait et ma mère me tuerait.

Je me regarde dans le miroir, cette robe féerique est magnifique mais ce n'est pas moi.
On dirait Belle, maman adore ce Disney.
Son buste est finement équipé de diamant scintillant à la lumière.
Le voile pailletés sur ma jupe me rendait encore plus minuscule que je ne l'étais en réalité.
Cette pâleur extrême me donnait un air pure, et je ne voulais être que l'incarnation de la révolte et du désir charnel.

Iɴᴏxᴛᴀɢ - 𝑺𝒉𝒆 𝒘𝒂𝒔 𝒎𝒊𝒏𝒆.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant