Iɴᴏxᴛᴀɢ - 𝑺𝒉𝒆 𝒘𝒂𝒔 𝒎𝒊𝒏𝒆.

30

“elle veut être aimée avec une langue honnête, un cœur dévoué et des yeux exclusifs”

Londres.
22h56.

Il pleut à Londres.
Il pleut des cordes, il brille des sourires.

Et mon cœur tente de se soigner.
Je bois ce thé qui a l'odeur des fortes sensations.
Ce même thé qui me fait divaguer dans le monde irréel de mes pensées les plus profondes.

Je me lève, j'ai peur.
Ma tasse tombe sur le parquet, ouvrant mes jambes par la même occasion.
Le sang coule sur mes chevilles, mais la vision de ce visage familier me fait oublier les minces douleurs que j'éprouve.
Et la lueur affreuse de son corps se rapprochant a fait accélérer mon coeur.

- Est-ce que je t'ai manqué ? Il s'approche de moi, me prends dans ses bras ensanglantés.
Je ne sens pas son coeur, simplement son torse appuyé sur ma poitrine qui hurle de l'aide.
Mon regard sans vie fixe videment la porte en face.

Je le détaille, pétrifié.
Cette boule au ventre est arrivée, elle a nouée mon estomac et m'a donné la gerbe.

Il écrase ses lèvres violettes sur les miennes.
Et je crus m'évanouir.
Ses iris brillantes d'amour me donnent envie de m'effondrer sur le sol et ne jamais me relever.

Ses mains passent sur mon visage trempé, et d'un instant a l'autre je vis Inès.

- Assieds toi, Lou. Ne bouge pas, je vais chercher des compresses.

J'acquiesce mais il revient, il passe ses bras sur mon corps.
Il touche ma taille, il fixe mon cou, il appuie sur mes bras.

Je retenais corps et âmes ces larmes.
Je priais qu'on m'aide.

Et d'un coup, je suis redevenu cette fille anéanti par l'absence de son papa.

- Où tu vas papa ? Ai-je demandé en me cramponnant a ses baskets.

- Ça suffit Lou. Lâche moi. M'avait-il dit avec énervement.

- Pourquoi tu pars tout le temps ? Il m'a pris le bras et m'a fait asseoir sur le canapé.
L'enfant curieuse que j'étais hurlait de connaître la raison.

- Arrêtes de pleurer là. Je pars c'est tout. Vas avec ta mère et me saoules pas.

- Restes s'il te plaît.
Il m'a regardé une dernière fois avant de partir en claquant la porte.

Ma mère est arrivé, me trouvant sur le canapé, incompréhensible.
Le mascara avait coulé de ses yeux, il ne restait qu'une étendue de pluie noire sur ses cernes voyantes.

Elle m'a pris dans ses bras, et m'a bercé tendrement avant de s'excuser pour le comportement de papa.

- Pourquoi il part papa ? J'ai senti son coeur se serrer sous mon poids.
Ses mains tremblantes ont accrochées mes vêtements.

- Il est au travail mon chat. Papa aime bien son travail.

- Pourquoi papa ne m'aime pas ? Je sanglote, et ma mère ne sait pas quoi dire.