Summertime happiness

Chapitre 3. Fuir ses responsabilités

LENDEMAIN

Ce sont des paupières particulièrement lourdes que Emma peina à ouvrir en ce lendemain de soirée agitée. Allongée sur le dos, ses yeux fixaient le plafond d'une pièce qu'elle ne reconnaissait pas. Encore plongée dans le noir, son rythme cardiaque commença à augmenter lorsqu'elle sentit quelqu'un à ses côtés. Elle n'osait plus bouger, complètement figée par la peur, l'angoisse de ne pas comprendre comment elle s'était retrouvée dans cette situation.

Quelques minutes lui furent nécessaires pour que quelques flashs de la soirée lui reviennent en mémoire. Elle avait sacrément bu, c'était la seule certitude qu'elle avait. Quant à cet inconnu, les souvenirs sont faibles. Elle se remémorait parfaitement les sensations que son corps avait ressenti, mais très peu du contexte. Qu'est ce qu'il lui était passé par la tête ? C'est la question qui tournait véritablement en boucle dans son esprit.

Stressée à l'idée qu'il se réveille à tout moment, la jeune femme se leva du lit en prenant bien soin d'éviter tout contact physique avec lui. Après avoir dû chercher ses vêtements éparpillés partout dans la pièce, elle s'habilla en quatrième vitesse et voulu quitter la pièce précipitamment. Mais alors qu'elle s'apprêtait à pousser la porte pour sortir, ses yeux s'attardèrent sur un détail de la chambre qu'elle n'avait pas encore vu.

Un magnifique fauteuil dans des teintes bleutées tout à fait ravissantes, recouvert d'une pile de vêtements féminins au dessus duquel trônait un soutien-gorge rouge pétard, au moins deux tailles plus grand que l'un des siens. Cette dernière pensée la frustra légèrement mais rien de grave à côté des milles questions qui se bousculaient désormais dans sa tête. Avait-il trompé sa copine avec elle ? Cette idée la répugnait particulièrement et un terrible sentiment de culpabilité s'installa en elle, malgré tous ses efforts pour se persuader que ce n'est pas de sa faute et qu'elle ne pouvait pas savoir. Une chose était dès lors sûre dans sa tête, jamais elle ne reverrait cette homme car la situation était aujourd'hui beaucoup plus gênante qu'elle ne l'était hier soir.

Elle finit tout de même par quitter la pièce après une intense réflexion plantée devant l'objet du crime et se mit à accélérer le pas dans l'unique objectif de quitter les lieux. Ne se souvenant pas de la présence d'un escalier, elle manqua de tomber à la renverse lorsqu'elle y fut confrontée. Difficilement arrivée en bas, notamment car ses jambes et ses pieds lui faisaient un mal fou, elle tomba des nues en voyant le salon de cet appartement. D'abord car il était assez grandiose et témoignait d'une situation financière plus que confortable, mais surtout car à y regarder de plus près, quelques souvenirs lui revenaient en tête. Ses joues rougirent instantanément à ces pensées, un profond malaise l'animant. Elle se revoyait alors en train de danser au beau milieu du salon sous le regard incrédule du brun. Par réflexe, elle ne put empêcher ses mains de venir se coller sur ses joues avant de secouer sa tête machinalement, comme pour faire disparaître ces pensées parasites.

Elle localisa alors la porte d'entrée après quelques secondes de recherche et se précipita vers celle-ci mais fut soudainement retenue par une voix s'élevant au milieu de ce silence lourd.

-Ah tiens, salut !

Son cœur loupa plusieurs battements et elle sursauta comme rarement cela lui était arrivée. Elle fit volte face et vit un homme se diriger vers la cuisine sans lui prêter plus d'attention que ça. Elle avait simplement capté le sourire qu'il lui avait lancé. Elle hésita un moment à partir en courant sans rien dire, mais elle ne pouvait se résoudre à être si mal polie.

-Euh... salut. Bafouilla-t-elle, au summum de la gêne

Son interlocuteur était grand, propriétaire de cheveux châtains et semblait facilement faire une centaine de kilos. Mais une centaine de kilos de muscle, et ce constat lui rappela le profil d'un rugbymen. Si lui l'était, peut-être que son partenaire d'hier soir l'était aussi, se demanda-t-elle. Mais la véritable question résidait dans le fait de savoir qu'est-ce qu'il faisait là. Est-il son colocataire ? Ou sont-ils en couple ? Probablement pas, surtout après le soutien-gorge qu'elle venait de voir, mais elle ne savait plus quoi penser.