Summertime happiness

Chapitre 14. Oublier ses échecs

En retard, Emma conduisait à toute vitesse pour retrouver le plus rapidement sa meilleure amie. A ses côtés, Julie et Audrey s'époumonaient sur une nouvelle chanson de leur artiste favori. Indifférente, la brune ne leur prêtait pas une grande attention, concentrée sur la route et l'idée qu'au bout de ce trajet, les vacances commençaient réellement pour elle. Pas qu'elle n'appréciait pas ses deux autres amies, mais Clémence était évidemment la personne avec qui elle voulait passer le plus de temps.

Le point de rendez-vous était une magnifique maison dans un quartier calme et isolé de la petite commune landaise qui les accueillait pour une semaine. Effectivement, Clémence arrivait directement de Paris aux côtés de son copain, et ses amies passaient donc la récupérer pour des vacances exclusivement entre filles. Tel était, en tous cas, le projet.

-On est arrivé ! S'exclama Emma en pointant du doigt l'imposante demeure

Julie et Audrey stoppèrent alors leur karaoké pour se concentrer à leur tour sur le paysage. Mais Emma n'attendit pas une seconde de plus et sortit de sa voiture.

Dans la cour de la maison, sa meilleure amie l'attendait, bagages en main. La jeune femme courut alors dans sa direction pour finir dans ses bras.

-Clémence !

Les retrouvailles passées, dans un bruit certain, la porte de la demeure s'ouvrit sur quelqu'un que la brune ne voulait pas spécialement voir : le copain de sa meilleure amie. Evidemment, depuis que cette dernière partageait la vie du numéro dix toulousain, les souvenirs de son fameux coup de sang à son encontre lui revenaient sans cesse en mémoire. En outre, elle mourait d'envie de lui demander s'il lui en voulait, et la culpabilité ne la quittait plus.

La mine joyeuse du concerné n'indiquait en rien une quelconque forme de colère de sa part. Mais la brune restait toujours timide face à lui, malgré une forme d'habitude qui s'installait.

-Salut Emma. Fit Romain

-Salut.

Les deux ne furent pas très loquace et le grand brun se contenta d'un tendre baiser sur les lèvres de sa copine, en lui souhaitant de bonnes vacances, puis nous regarda partir. A chacune de leurs marques d'affection, elle ne pouvait s'empêcher de tourner l'œil. Jamais elle ne s'y habituerait, pensait-elle. Une jalousie vraiment mal placée à l'encontre de sa meilleure.

Voilà le sentiment qu'elle éprouvait, injuste et égoïste, mais si vrai.

La voir heureuse avec quelqu'un l'enfonçait un peu plus chaque jour dans la négativité, et jamais elle n'oserait lui en parler. Mais elle s'efforçait d'afficher un sourire, toujours ce même sourire.

-Pour te prévenir, Antoine rejoint les garçons à son tour aujourd'hui... Glissa Clémence à l'oreille de la brune

Antoine. Ce prénom qu'elle n'avait pas entendu depuis longtemps et qu'elle tentait d'oublier. Il avait fallut que les vacances qu'elle espérait depuis des mois pour oublier tous ses récents déboires, voient son principal échec être présent. Le cœur de la jeune femme s'accéléra alors nettement. Clémence, craintive de voir sa meilleure amie revivre ses heures les plus sombres, posa une main se voulant rassurante sur son épaule.

Effectivement, Emma avait multiplié les crises d'angoisse depuis ces derniers mois. La faute à une succession de malheurs. D'abord, son pire échec sentimental. Puis, dans l'espoir de se reconstruire, elle s'était consolée dans les bras de son associé de toujours : Arthur. Dans l'espoir de trouver en lui un partenaire fiable, elle avait lâché prise, arrêté de lutter, s'était adonnée à lui. Mais force est de constater qu'il ne s'agissait pas de sa meilleure idée.