Chapitre 13. Penser à soi-même

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A travers la fenêtre du TGV en direction de Dax, les paysages défilaient à toute vitesse. Les immeubles laissaient progressivement place à la campagne et sa fraicheur, son éclat et sa liberté. Confortablement assis en première classe, ses airpods dans les oreilles, Antoine fixait l'horizon de son regard brun. L'air pensif, il voyait en réalité sa joie et son enthousiasme grandir de minute en minute.

Effectivement, les vacances étaient enfin arrivées pour le demi-de-mêlée après une saison où succès et déceptions se sont côtoyés, aussi bien dans sa vie professionnelle que personnelle. Bien que, en réalité, peu de succès dans sa vie personnelle, ironie du sort pour un joueur à qui tout réussit sur un terrain. Le destin avait, semblait-il, d'autres plans pour lui. Et, il avait dû s'y conformer, malgré que son cœur l'ait poussé à poursuivre ses sentiments. Il était donc peu dire que sa vie sentimentale était pour le moment, un échec cuisant.

Assis en face de lui, Romain, son compère à la charnière du XV de France et du Stade Toulousain, était accompagné de celle qui était devenue sa copine, Clémence. Les regarder ensemble n'avait pas forcément était simple pour le numéro neuf au commencement. De la jalousie probablement ; mal placée, puisqu'il ferait en réalité tout pour l'un de ses meilleurs amis. Mais tout de même un sentiment amer. Celui de le voir heureux, comblé, en confiance avec quelqu'un, et peut-être même amoureux. En outre, aucun sentiment qu'il était capable d'éprouver à cet instant.

Ainsi, ce voyage n'aidait pas vraiment à l'apaisement d'esprit pour Antoine, mais sa joie restait maîtresse. Avec son copieux salaire, il aurait très bien pu choisir de partir à l'autre bout du monde pour un maximum de dépaysement avant la coupe du monde. Mais à quoi bon si c'était pour partir seul ? Il décida alors de se joindre à un groupe d'ami qui avait posé leurs valises pour quelques jours à Vieux-Boucau-les-Bains, petit village du Sud-Ouest de la France. Et puis, à un peu plus d'un mois du début du plus gros tournoi existant dans le monde du rugby, dans son pays, il avait fini par être logique pour le brun d'y rester.

Mais avant de pouvoir complètement déconnecter, une dernière obligation demeurait pour lui. Alors, dès lors qu'il eut posé un pied hors de son train, il eut à peine le temps de prendre une grande bouffée d'air pur qu'une personne se présenta à lui, attendant son arrivée de pied ferme, depuis plus d'une demi-heure, la faute aux célèbres retards de la SNCF.

Après un rapide au-revoir à Romain et Clémence, il suivit une jeune femme blonde, à l'air peu sûre d'elle et relativement intimidée d'être en face du meilleur joueur du monde, en direction d'un média local pour une rapide et dernière interview de la saison.

Le trajet se fit dans un silence presque constant, ponctué de quelques banalités. Puis, ils pénétrèrent au sein de ce qui s'apparentait bien plus à une maison de vacances que le siège d'un média. Ils en ressortirent de l'autre côté, sur une petite terrasse où prenait place une table et ses chaises ainsi que quelques caméras. En outre, une habitation avec tout ce qui a de plus basque, en terre landaise.


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