Summertime happiness

Chapitre 7. Souhaiter du bonheur

Une légère brise d'un mois d'avril particulièrement doux venait s'écraser dans les cheveux bruns d'Emma, accentuant les ondulations qu'elle leurs avaient imposés. Seule, dans le grand jardin d'une immense demeure, la jeune femme profitait pleinement de cette fraicheur propre à la campagne. Ses poumons inspiraient et expiraient un air pur qui lui procurait un sentiment de plénitude total.

Et, ce grand jardin qui l'entourait répondait tout particulièrement aux critères qu'impose le printemps. Les arbres y retrouvaient leur verdure, les fleurs se vêtaient de leurs plus belles pétales tandis que certains animaux commençaient doucement à sortir de leurs terriers. Ce balai du renouveau de la nature était parfaitement orchestré et amenait avec lui le retour de la couleur dans les paysages et dans le cœur d'Emma, qui mettait alors sa morosité hivernale de côté pour profiter de ce que l'allongement des journées et leur adoucissement avaient à offrir.

Ainsi, la journée était belle, et elle se devait d'être belle, car aujourd'hui, la jeune femme assistait à la célébration de l'union de l'une de ses meilleurs amies avec son désormais mari. D'ailleurs, la brune fut coupée dans ses contemplations par le bruit presque incessant du klaxon de la voiture des mariés, signe pour Emma qu'il était l'heure de rejoindre le reste du groupe.

La cérémonie à l'église avait déjà été magnifique, mais le reste de la journée s'annonçait sur l'exacte même longueur d'onde. Effectivement, le jardin était magnifique, mais le château qui y prenait place l'était tout autant. Et, les deux jeunes amoureux n'avaient pas lésiné sur les moyens pour faire de cette journée la plus belle de leur vie commune.

Le mariage. Un mot complètement étranger au vocabulaire d'Emma. A désormais trente ans, elle était condamnée à seulement s'imaginer ce que cela pouvait bien être d'être la mariée. Sa situation sentimentale étant toujours au point mort depuis l'un de ses échecs les plus monumentaux, elle lâchait gentiment l'affaire, par dépit, fatigue, lassitude et désespoir. En clair, un sujet qui lui minait particulièrement le moral.

Et, lorsqu'elle vit sa meilleure amie, Amélia, sortir de la voiture, avec sa belle robe blanche, au bras de son mari, alliances fièrement affichées à leurs doigts, elle ne pu empêcher ces pensées de faire surface. Mais, elle restait heureuse pour son amie, même si, étant plus vieille qu'elle, elle avait toujours pensé qu'elle serait la première à trouver l'homme de sa vie. Finalement non, et elle est même la dernière de leur groupe.

Les applaudissements finirent tout de même par la sortir définitivement de ses pensées négatives. Aujourd'hui était donc une belle journée, et il fallait en profiter. Emma rejoint alors le groupe d'invité et applaudit à son tour le passage devant eux d'Amélia et Lucas, son mari. Ils resplendissaient tous les deux, et leur joie était plutôt communicative, si bien, qu'un énorme sourire s'afficha sur le visage de la brune.

Mais ce sourire la quitta rapidement. Il était là. Sa plus grande déception. Son plus bel échec. Sa plus courte histoire.

Antoine.

Ne croyant pas ce qu'elle venait de voir, Emma cligna des yeux plusieurs fois et prit quelques secondes avant de constater qu'il était bel et bien là, juste en face d'elle, dans un magnifique costume, affichant une barbe qu'elle ne lui avait encore jamais vu. Il était là, et plus séduisant que jamais. Son visage, en revanche, traduisait la même surprise que celui d'Emma. Ses beaux yeux marrons la fixaient avec insistance, et elle fut soulagée lorsque la foule commença à bouger vers l'intérieur du château, pour la suite des festivités. Soutenir son regard devenait trop dur, surtout qu'elle ne s'attendait absolument pas à le voir ici. Alors comme ça il était l'une des connaissances du couple ?

Finalement, ils se perdirent dans la foule, au plus grand soulagement d'Emma, ne la forçant pas à devoir lui faire déjà face. Le destin faisait tout de même les choses vraiment bizarrement, pensa-t-elle. Pourquoi s'obstinait-il à le remettre constamment sur sa route ? Devait-elle se mettre à croire en ce genre de signe ? Elle n'en aura pas la réponse, mais une chose est sure, la question allait lui préoccupait l'esprit pour le reste de la belle journée. Une beauté qu'elle remettait d'ailleurs de plus en plus en question.