Chapitre 5. Donner une seconde chance

2K 56 3
                                    

Antoine passa la porte de son appartement avec un irrémédiable sourire plaqué sur son visage. Sa séance du jour, en plus d'avoir fait le plus grand bien à son genou, avait fait le plus grand bien à son moral.

En effet, voilà maintenant un mois qu'il culpabilisait de ce qu'il s'était produit cette nuit-là. Il s'était laissé emporter par l'euphorie du moment et par cette fille dont l'enthousiasme l'avait intrigué. Tout cela pour succomber au péché interdit qu'est la luxure et se trouver à des kilomètres de ce dont il se pensait capable : tromper, aller voir ailleurs, trahir. Il n'était certes pas réellement en couple avec Jeanne à l'époque, mais elle l'avait ressenti comme cela, une tromperie, et elle avait bien raison, pensait-il.

Dès lors, il n'avait cessé de tenter de trouver des réponses à son comportement. Pourquoi maintenant ? Pourquoi elle ?

Peut-être était-ce cette espèce d'aura qu'elle dégageait, alliant joie communicative, charisme certain et beauté naturelle ? Peut-être était-ce car elle ne l'avait pas reconnu, et qu'il n'avait pas réalisé à quel point il appréciait cela ? Peut-être car, pour une fois, il ne l'avait pas rencontré dans les tribunes d'un stade ou dans un bar douteux, entouré de ses coéquipiers légèrement rustres ?

En bref, les hypothèses se mêlaient mais aucune ne prenait le pas sur l'autre. Il avait cédé à la tentation et seul son instinct et ses ressentis pouvaient expliquer un tel geste pour le moment. Et, c'est probablement pour ces mêmes raisons qu'il n'a pu effacer la jeune femme de son esprit, allant jusqu'à poursuivre ses séances de kinésithérapie, malgré les doutes qu'il avait désormais sur leur utilité. L'espoir et la volonté de se faire pardonner, et donc, l'intuition qu'ils ont quelque chose à partager tous les deux, avaient pris le pas dans son esprit.

Finalement, c'est son colocataire et un de leurs amis qui le tirèrent de ses pensées profondes mais paradoxalement légères.

-Hé ben, qu'est-ce qui peut-bien te rendre si heureux ? Commença l'un d'eux, assis dans la cuisine

-Moi ? Rien. Affirma-t-il, l'air de rien

-Arrête Antoine, c'est écrit sur ton visage ! S'exclama l'autre

-Et on te connait, tu vas pas nous berner à nous ! Renchérit le premier

Antoine les regarda alors, rieur. Leurs tentatives pour connaître les raisons de son apparente joie étaient mignonnes, bien que peu délicates.

-D'accord, très bien. Elle a accepté de me donner une seconde chance. Répondit-il

-Ah ben génial ça !

-Tu vas pouvoir arrêter de déprimer !

-Oh c'est bon Romain, abuse pas quand-même. S'offusqua Antoine

Les deux haussèrent un sourcil à la dernière phrase du brun mais n'insistèrent pas plus sur ce terrain, sachant pertinemment que leur ami était trop fier pour reconnaître que son comportement quotidien avait vraiment été impacté par ces évènements.

-Bon et vous avez prévu quoi ? Demanda le colocataire d'Antoine

-Boire un verre je suppose... Répondit-il

-Et plus si affinité ? Ria le prénommé Romain

-Putain mais vas tirer ton coup toi ! Enchérit Antoine

-C'est bon je rigole ! T'es tendu quand il s'agit d'elle. Continua Romain, amusé

-Ouai mais tu comprends, il veut plus la perdre ! Fit le colocataire, d'un ton un peu niai et clairement chambreur

Summertime happinessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant