Emma approche de la trentaine à grands pas mais a toujours préféré son avenir professionnel à ses sentiments amoureux. Seulement, la jeune toulousaine ne tardera pas à réaliser qu'elle ne pourra maintenir un tel objectif toute sa vie. La faute à quo...
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Vêtues de rouge et de blanc, les quatre amies se frayaient un chemin à travers la foule. En tête de leur convoi, Emma n'avait plus les idées claires depuis quelques heures déjà. Et, à sa suite, ses amies n'étaient pas vraiment mieux.
Effectivement, ayant passé de nombreux étés dans le sud-ouest de la France, la jeune femme était rodée à l'exercice des fêtes de village. Bayonne, Mont-de-Marsan, Dax, tant de destinations qui l'avaient déjà vu arpenter les bars, chanter, danser et rigoler. Mais, peu habituée aux excès, jamais elle ne s'était retrouvée dans l'état dans lequel elle se trouvait actuellement.
A bien y réfléchir, jamais elle n'aurait pensé qu'elle ferait encore ce genre de chose à trente ans passé. Peut-être que finalement elle avait plus de temps qu'elle ne l'imaginait. Peut-être que l'alcool lui jouait des tours, mais elle avait l'impression que ce cap des trente ans n'était plus si important que ça. Après tout, elle était encore jeune, se disait-elle.
Finalement, elle rattrapait ses années de sérieux et, depuis un an, se lâchait comme jamais cela ne lui était arrivé.
Arrivées à leur destination, elles s'accoudèrent à un bar pour délecter leur palais, devenus secs, d'une nouvelle boisson.
Sans perdre une miette du spectacle, elles chantaient à en perdre la voix, s'époumonant sur les musiques traditionnels de la région, quelque peu beaufs et sans aucune ambition, si ce n'est rendre les gens joyeux et souriants. Force est de constater que cela fonctionnait bien.
Devant elles, jeunes et âgés trinquaient à l'été, à leurs traditions, à la fête.
A la convivialité, au partage, à l'authenticité, à la communion et à l'amitié.
Tant de valeurs et de raisons pour une parfaite journée et soirée, sous le soleil et la chaleur de Mauléon-Licharre.
Lorsque retentit la célèbre musique en l'honneur de la ville elle-même, c'est l'ensemble des gens présents, sans exception, qui ne firent qu'un pour ne faire ressortir qu'une seule voix, que quelques mêmes paroles, dans un même rythme et une même mélodie.
Définitivement, Emma était heureuse à cet instant.
La foule, dense, poussait les corps à se coller. A côté d'elle, un groupe d'hommes, sensiblement plus jeunes qu'elle, fixaient les quatre amies avec insistance. Flattée par ce regard et joueuse, Julie leur fit signe de les rejoindre.
Sans plus attendre, les trois garçons se joignirent à leur groupe. L'un deux, blonds aux yeux bleus, probablement surfer au vu de son accoutrement, ne quittait plus Emma des yeux et se rapprocha d'elle.
Sceptique mais peu réticente, elle le laissa mener la danse. Littéralement, puisqu'il lui prit la main pour la faire valser. Au sens figuré, puisqu'il commença à poser des mains baladeuses au creux de ses reins, sur ses cuisses ou ses hanches.