Chapitre 11. Accepter de ne pas tout avoir

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Au téléphone avec sa meilleure amie, Emma était absente de la conversation. Distraite, comme elle l'est depuis cinq jours déjà. Elle n'avait plus eu de nouvelle d'Antoine depuis cette date là et l'angoisse l'avait clairement submergé. Avait-il appris pour son coup de sang contre l'un de ses meilleurs amis ou avait-il décidé qu'elle, elle ne valait pas le coup ? Tout était plus simple avant lui, c'est vrai. Mais si elle ne voulait pas vivre seule pour la fin de sa vie, il allait falloir qu'elle arrête de se contenter de la simplicité en terme de relation amoureuse, se disait-elle.

Finalement, son amie raccrocha, lassée qu'Emma ne l'écoute que d'une oreille. Mais c'est véritablement tout ce dont elle était capable. Elle avait même pris un jour de congé, au plus grand étonnement de ses collèges, définitivement peu habitués à la voir s'absenter. Effectivement, elle trouvait son comportement des derniers jours assez minable. Son surplus de confiance contracté pendant la réunion avec le staff du plus grand club de rugby d'Europe en était l'une des raisons. Tout comme sa réaction face à Romain au sujet de Clémence. Toutefois, elle ne saura jamais si les deux choses sont liées, mais elle venait d'apprendre à l'instant que le jeune homme avait recontacté sa meilleure amie, au plus grand bonheur de cette dernière, et donc du sien. Ainsi, elle n'avait peut-être pas à s'en vouloir autant.

Elle peinait à expliquer raisonnablement le pourquoi elle avait agit de cette manière. Elle avait ressenti une forme de besoin de prouver qu'elle était capable. Capable d'être à la hauteur d'Antoine, un joueur de classe internationale, sur qui tant de chose repose. Elle voulait se montrer digne d'intérêt. Se montrer confiante, forte, intelligente et douée, comme lui. Autrement dit, elle s'est comparée à lui.

Mais tout ceci ne lui rassemblait pas, pensait-elle. La brune avait le sentiment que depuis qu'Antoine était entré dans sa vie, tout était différent. Elle était différente. Son comportement avait changé. Ses envies avaient changé. Ses objectifs avaient changé. En clair, elle le comprenait vraiment désormais, il avait bouleversé sa vie. Restait à savoir si c'est pour le mieux, ou non.

La sonnerie de son appartement la sortit brusquement de ses pensées. Elle mit tout de même de longues secondes à sortir de son état vaseux et se dirigea péniblement vers la porte. Et, elle se figea totalement en découvrant Antoine derrière cette dernière. Sa présence fut comme une claque en pleine figure pour la jeune femme qui semblait désormais pouvoir respirer à plein poumon.

-Salut... Commença le brun

-Antoine ! Comment tu vas ? Le coupa-t-elle

-Bien et toi ?

-Bien

-Je peux entrer ?

-Ah oui, bien sûr ! Finit-elle, complètement déboussolée dans son propre appartement

Antoine pénétra ainsi dans l'appartement, vêtu assez simplement. Un tee-shirt rose et un jean noir sur lequel une genouillère prenait place à son genou droit. En suivant Emma, ils s'installèrent dans la cuisine.

-Désolé de passer à l'improviste comme ça... Commença-t-il

-Non pas de soucis, t'inquiète

-Je voulais te dire que le staff du Stade a pris sa décision. Dit-il simplement

-C'est vrai ? Alors ?! S'exclama Emma

Antoine s'arrêta quelques secondes pour observer la jeune femme, sourire en coin. Son attitude l'amusait. D'abord car la faire patienter le plus longtemps possible était, certes cruelle, mais aussi marrant. Ensuite car elle ressemblait à un enfant qui attendait ses cadeaux. Son impatience se lisait clairement. Tout comme d'importantes cernes sous ses yeux, signe d'un sommeil agité. Effectivement, Antoine notifia bel et bien la fatigue sur le visage de la brune. Et, elle qui avait un plutôt bon équilibre de vie, ce constat était rare et attira l'attention du jeune homme.

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