Emma approche de la trentaine à grands pas mais a toujours préféré son avenir professionnel à ses sentiments amoureux. Seulement, la jeune toulousaine ne tardera pas à réaliser qu'elle ne pourra maintenir un tel objectif toute sa vie. La faute à quo...
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Accompagnée de sa meilleure amie, Emma courrait à toute vitesse.
A quelques centaines de mètres se profilait devant elles le mythique stade de Murrayfield. Et malgré la distance, elles pouvaient déjà ressentir l'effervescence caractéristique de cet endroit.
En ce jour, l'équipe de France démarrait officiellement son chemin vers la Coupe du Monde, vers son meilleur niveau et assurément vers de belles victoires.
Mais encore une fois, les deux jeunes femmes étaient en retard. Elles n'y étaient pour rien, la faute à des retards de leurs différents transports. Seulement, il ne leur restait qu'une dizaine de minutes avant le premier coup de sifflet.
Finalement, complètement essoufflée, elles parvinrent tout juste à rejoindre leurs sièges dans la section réservée aux familles.
Ainsi, elles purent rapidement sentir les regards se poser sur elles. Evidemment, elles n'avaient absolument aucune idée de l'identité des personnes qui les entouraient. Et l'inverse était tout aussi valable.
Elles sentaient le poids des regards et des mots. Qui étaient ces deux jeunes femmes, tel était la question qui animait les esprits aux alentours, les esprits de familles et de femmes de joueurs qui se connaissaient déjà bien.
D'ailleurs, les deux avaient encore du mal à se penser comme les compagnes de ces joueurs, tant cette situation leur paraissait surréaliste il y a de cela quelques mois.
Seulement, pas le temps de cogiter de plus pour les deux meilleures amies puisque les deux équipes pénétrèrent sur le terrain.
En venant assister à ce match, elles avaient imaginé assister à une rencontre où l'intensité monterait de manière progressive. Mais, force est de constater qu'une tension certaine animait déjà les esprits.
Leurs championnats nationaux derrière eux, les joueurs étaient désormais pleinement concentrés sur le prochain grand objectif de leurs carrières, de leurs vies.
La Coupe du Monde.
Le graal pour tous joueurs de rugby, pour toutes équipes, pour toutes nations.
Chaque équipe voulait marquer les esprits, monter en puissance et montrer sa force en prévision du début de la compétition.
Rapidement, les hymnes retentirent avec la Marseillaise en tête, que les quelques centaines de supporters français chantèrent en cœur avec les quinze joueurs français présents sur le terrain, Antoine en chef de fil, en fier capitaine.
Fière, comme l'était Emma à la vision de celui qui était devenu son copain.
Fière de le voir à la tête d'un collectif si talentueux.
Fière de partager sa vie.
Puis ce fut au tour de l'hymne écossais d'être entonné par un peuple entier.
