Chapitre 4

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Presque toute la semaine s'était plutôt bien passée. Oui, si j'oublie les regards auxquels j'ai eu droit et aux rumeurs qui ont fleuri quant à ma relation avec le chef. Parce que je monte dans sa voiture chaque jour, des gens pensent que nous sommes en couple. Mais personne n'ose venir me le demander. Ils se contentent soit de parler derrière mon dos, soit de demander à Adam.

D'ailleurs le pauvre Adam n'était pas heureux de découvrir que je n'avais pas respecter ma promesse de ne plus monter dans la voiture de Louis. Il m'avait bien réprimandé en m'informant des bruits qui courraient sur moi et notre patron. Comme à l'accoutumé, je l'ai laissé se défouler avant de lui sourire de toutes mes dents pour voir son visage décomposé.

- Pelshery, tu es vraiment conne.

- Je sais.

- Tu n'as rien entendu de ce que je viens de dire.

- Ce n'est pas que je n'ai rien entendu, Adaminnie. Mais je n'ai rien compris.

- Déjà arrête de m'appeler comme ça. Puis toutes ces rumeurs...

- Ce n'est pas toi le fan de ragots ?

- Pas quand ça te concerne.

Avant de dire autre chose, il se stoppe dans ses pensées puis avec énergie se mit à me crier dessus une nouvelle fois.

- Sale gosse ! Moi ? Fan de ragots ? Quand et comment ?

Je me suis contenté de rire et c'est ainsi que cette histoire a été réglée entre nous. Il savait que si j'avais besoin de lui parler de ce qui se passait entre moi et le patron, je le lui dirais. Il n'avait pas besoin de me forcer. Quant aux autres, je préférai les laisser dans leurs théories. Commencer à m'expliquer risquerait juste d'amplifier le problème. Moins ils en savent, mieux je me porte.

Cela fait aussi presqu'une semaine que je me trimbale le contrat offert par mon patron. Finalement j'ai réussi à prendre une décision que je lui donnerai demain dès l'aube.

J'ai décidé... J'ai décidé de refuser. Je ne voulais pas avoir de souci dans le futur parce que j'aurai joué au faux couple avec mon patron. C'est ainsi qu'aujourd'hui, samedi, je me retrouve dans la voiture envoyé par mon patron afin de m'amener chez lui. Il dit qu'il ne préfère pas régler les choses sérieuses au téléphone. Je suis du même avais autant se dire les choses face à face.

Tout le long du trajet, je me sens assez anxieuse. Le chauffeur ne dit rien dans son professionnalisme et ça me met vraiment mal à l'aise. Alors je passe mon temps à regarder le paysage par la fenêtre. Ainsi, je nous passons de l'image des bars de Bandal à celle des villas des nouveaux riches à Mbudi. Une autre chose bizarre parce qu'il m'avait assuré qu'il vivait prêt de chez moi.

Arrivée, la première chose qui me vient à l'esprit est qu'il a décidé de faire les choses en grand. Oui, sa villa ou devrais-je dire son manoir (un manoir en plein Kin ?) est immense, mais le terrain qui le porte encore plus. Bien que le portail nous ait été ouvert, il nous a fallu cinq minutes supplémentaires pour être garés devant la porte du bâtiment principal.

Le chauffeur m'a ouvert la porte.

- Nous sommes arrivés, mademoiselle.

Un peu timide, je pose le pied à terre et me dirige vers la porte fermé. Je n'aurais jamais cru être exposée à tant de luxe un jour et je n'aurais jamais cru qu'un tel luxe se cachait au cœur de la capital. Avant même que je ne sonne, la porte s'ouvre sur mon patron vêtu de manière assez détendu, un jogging et un débardeur.

- Bonjour, Pelshery !

- Salut, Louis.

- Entre, fais comme chez toi.

Miss CherryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant