Chapitre 7

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J'ai des ennuies, de gros ennuies avec maman 2.0. Pour une fois, ce n'est pas de ma faute. Enfin un peu parce que c'est moi qui ai signé le contrat avec Louis, mais c'est surtout la faute de ce dernier. Comment je peux avoir des soucis avec mon meilleur ami à cause de mon patron pour lequel je joue le rôle de la fausse fiancée ? Eh bien je crois avoir répondu à la question.

Lorsqu'il m'avait proposé de jouer sa fausse fiancée même au travail, je ne pensais pas qu'il était ce genre de personne...romantique, nous allons dire. Monsieur vient me chercher chaque jour chez moi pour m'amener au travail, même ma bailleresse a commencé à me poser des questions, les dames qui d'habitude parlent dans mon dos viennent me féliciter d'avoir pêché un aussi gros poisson et les hommes de mon quartier blaguent sur le fait de ne plus pouvoir me marier puisque j'ai trouvé un mopao (boss). Sans parler qu'ils voient souvent des colis m'être livrés - des vêtements, des chaussures, des parfums et des bijoux de luxe. C'est là que je me rends compte que j'aurai peut-être dû voir mes avantages à la baisse.

Sur  notre lieu de travail, il m'ouvre la portière et m'embrasse sur le front avant de me laisser aller travailler - je ne vais pas lui permettre de poser ses lèvres sur les miennes donc c'est la limite que je lui ai offert, m'attend pour me déposer chez moi et m'appelle de temps en temps dans son bureau. Comment dire que ce genre de chose ne passe pas inaperçues et que je reçois des regards à gauche et à droite ? Mais Louis avait raison sur un point : les potins ne parviennent plus ni dans mes oreilles ni dans celles d'Adam. Ils ont tous peur pour leur travail.

Mais même comme ça mon ami n'est pas à l'aise parce qu'il sent que je lui cache des choses, que je ne lui dis pas tout. Et pour lui, c'est comme si je ne lui disais pas qu'on me menaçait avec une arme sur la tempe. C'est comme ça que je me retrouve ici ce week-end, sur le fauteuil de son salon avec sa femme enceinte en face de moi qui me regarde aussi d'une manière sévère, sa main caressant doucement son babybump. Il a vraiment épousé sa jumelle, ce dramaking.

- Adam, Sandra, à quoi vous jouer ? 

- C'est à toi de nous le dire ? rétorque Sandra. Depuis deux semaines, Adam m'a dit qu'il se passe des choses bizarres avec votre boss. Tu viens avec lui au travail, il te raccompagne chez toi, t'offres des choses, te roules des pelles,...

Mes yeux s'écarquillent à cette dernière partie.

- Je pense qu'il y a une petite exégération de la situation.

- Moi, j'exagère ? Demande Adam de manière sérieuse.

J'avale durement. Je suis adulte, je sais que je devrais me défendre, mais comment vous dire que j'ai peur d'un Adam sérieux ? A chaque fois qu'il est dans cet état, ce n'est même pas la peine d'essayer de dire quelque chose. Mais je tente quand même le tout pour le tout parce que je ne veux pas que la zone d'ombre devienne plus grande qu'elle ne l'est déjà.

- Oui, il ne m'a jamais embrassé. Enfin pas sur les lèvres.

- Et qu'est-ce que ça change sur le fait qu'il t'ait embrassé ?

Ma bouche est sèche comme du papier de verre. Pelshery, tu es adulte, bon sang de bon soir. Tu n'as pas à te faire traiter comme une enfant qui ignore tout du monde.

- Je sais que vous vous inquiétez pour moi. Mais je vous jure que ce n'est rien. Je ne suis pas en danger. On ne me menace pas pour le faire.

- Donc j'avais raison, il te menace.

Je n'ai même plus la force de réagir au commentaire d'Adam.

- C'est vraiment horrible la manière dont ces riches se sentent tout permis.

- Cherry, je sais que ce travail représente beaucoup pour toi, mais ce n'est pas la peine d'y rester si cela ne te convient pas. Même si tu le perds, tu pourras juste venir habiter avec nous un certain temps. Je te connais, ta dignité vaut mieux que tout,  tu ne ferais jamais un truc pareil qu'être un Sugar baby à moins d'être sous contrainte.

Miss CherryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant