La semaine de mon retour au travail – parce que Louis m’avait forcée à prendre une pause après le scandale de la dernière fois, le temps de régler l’affaire avec cet homme pour qu’il ne remette plus ses pieds au travail- je me suis retrouvée débordée avec tous les travaux que je devais faire. Je n’ai même plus de temps pour moi et cela se voit. Je suis à deux doigts de me ramener en jogging au bureau et je n’ai pas changé ma coiffure parce que j’ai dû annuler mon rendez-vous avec ma tresseuse (ma coiffeuse) tellement les heures me sont précieuses. Je ne dors même plus correctement.
Mais si vous me demandiez si je regrette ce qui se déroule en ce moment dans ma vie, je vous dirai que non. J’en suis même très heureuse. La seule chose qui peut me faire râler est mon manque de sommeil. Pensée vite effacée par celle qui me dit que je vais bientôt réaliser l’un des plus grands rêves de ma vie. Alors avec entrain, je tape les mots sur mon ordinateur de bureau, me dépêchant de conclure ce dossier afin d’aller vaquer à mes occupations ailleurs.
- Botala ndenge azo kende mbangu ! On dirait muyubi azo landa ye. (Regardez-la se dépêcher. Comme si un voleur la coursait.)
- Adam, nakofing’o makambu bakomaka na mir. (Je vais t’insulter.) *
- Mmh, Ya Cherry ! Dit-il en riant un peu.Il n’a pas le temps de renchérir que nous sommes interrompus par la sonnerie de mon portable. En voyant le nom qui y apparait, je souris et je décroche en demandant un peu de temps à mon interlocuteur afin que je puisse me déplacer pour ne pas gêner les autres. Je me rends dans l’un des nombreux couloirs vides de l’immeuble et entame la conversation avec la personne à l’autre bout du fil.
- Allô ! James ?
- …
- Oui, c’est bon. Je suis dans un couloir. Personne ne pourra nous entendre.Je peux l’entendre rire de l’autre côté. Je peux déjà l’imaginer marcher dans son bureau rempli de papier comme une pièce d’archives.
- …
- J’avoue que c’est bizarre de le dire de cette manière. Mais tu sais bien que je préfère garder le secret pour le grand jour.
- …Je fronce un peu les sourcils.
- Pour ce soir ?
- …Il semble que je dois une fois de plus déplacer mes programmes pour la soirée. Mais ça reste un mal pour un bien. Pour me rassurée, je me contente de lui demander de manière entrainée :
- Au même resto que la dernière fois ? Tu sais bien que j’aime manger.
- …
- D’accord, je serai là et tu as intérêt à bien me nourrir.A cette phrase, il râle un peu en me rappelant ce que j’avais fait la dernière fois que nous nous sommes vus plus tôt dans la semaine. Mais je ne prends pas en compte ses jérémiades quand je lui réponds.
- Je sais que tu m’aimes. Allez au revoir.
Je raccroche avec un grand sourire sur les lèvres. Encore un peu et je me mets à sautiller partout comme une petite folle amoureuse. Ce n’est que le fait que quelqu’un peut surgir de n’importe où à tout moment qui me retient de le faire.
Je me félicite de cette pensée parce que dès que je fais demi-tour afin de regagner mon poste, je croise Miriam. Pas que je ne l’aime pas, à vrai dire personne ne l’aime dans tous les services, mais je me méfie de tous les rapporteurs de l’immeuble et de leur numéro un qui se trouve devant moi.
- Bonjour, Pelshery !
- Bonjour, Miriam. Ça va ?
- Mmh… Regarde comme tu me salues en français, avec tous les fiers du monde. Depuis qu’ozo bima na préso, ozo tala biso ata mukie te. (Depuis que tu sors avec le président, tu ne prêtes plus attention à tes collègues.)
- Tika, musala nde eleki. (Rien de tout ça. C’est juste que j’ai trop de boulot.)
- Yo muasi ya préso, ozo sala nini aya ? (Tu es la femme du directeur. Qu’est-ce que tu fais encore ici ? /Pourquoi travailles-tu encore ?)
- Je n’ai pas besoin d’un homme pour réussir dans ma vie.
- Tika makambu wana ! Eza biloko ya mindele. Okangi nayo petit moko ya bien. Ozo rater chance ya vie na yo penza. Heure oyo, soki ezalaki nga, déjà nazo panza bongo naye partout. Ba voyage ! Bilamba ! (Laisse ce genre de pensée. C’est pour les blancs. Tu as déjà eu un bon parti. Tu esquives vraiment la chance de ta vie. A cette heure, si j’étais à ta place, je suis déjà en train de dépenser son argent dans les voyages, les vêtements !)
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Miss Cherry
RomanceLe jour où Pelshery découvre en même temps que toute son entreprise que Louis, le jeune homme avec qui elle s'est lié d'amitié, est en réalité le fils de celui qui a racheté l'entreprise, est le même jour où elle se voit proposé de devenir sa fauss...