Chapitre 6

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Nous sommes mercredi et je me rends dans le bureau de Louis parce que ce dernier m'a fait appeler. Je ne sais pas à quoi il joue et ça me frustre. J'ai essayé de discuter avec lui de l'affaire la dernière fois quand j'étais avec lui à table, mais il a éludé mes questions et nous ne nous sommes pas revus avant aujourd'hui.

En plus, je commence à en avoir assez des rumeurs qui trainent sur moi ici et là. Au début, c'était drôle et je pensais que ça allait disparaitre assez vite. Maintenant, je vois à quel point j'étais naïve. On dirait que les gens n'ont rien d'autre à faire que de parler sur m dos. Dans tous les services, j'ai une réputation de marie-couche-toi-là.

Le fait que je n'ai pas parlé ni n'ai rencontré Louis dans l'intimité de son bureau ou de sa voiture ces derniers temps n'ont fait qu'envenimer la chose. D'autres disent déjà que je suis enceinte et que l'enfant ne serait pas de Louis ou que le PDG veut abandonner son enfant illégitime. Pour certains, j'avais pris un mauvais féticheur ou que la bouteille dans laquelle j'avais mis Louis s'était cassé. Le reste, sous couvert de fausse pitié, accusent le pauvre Louis d'avoir joué avec une petite fille idiote avant de la jeter une fois satisfait.

Je veux que tout ça cesse. Sans oublier que le plus inquiet dans tout ça ce n'est même pas moi, mais ma maman 2.0, j'ai nommé Adam. Hier à peine, encore un peu et il finissait au corps à corps avec un de nos collègues. Si j'étais la seule qui se souciait de ça, j'aurais laissé couler. Mais je n'ai pas envie qu'Adam continue à se faire des cheveux blancs à cause de moi. Sandra va bientôt accoucher et la dernière chose que je veux est qu'il ait d'autres réflexions en dehors de l'accueil de son nouveau-né.

Un peu stressée, je toque à sa porte. Une seconde plus tard, je reçois une réponse positive et j'entre. Je le trouve assis sur sa chaise trônant au milieu de la salle, les yeux fermés et un cigare à la main. Je suis un peu époustouflée par la scène. Ce n'est pas parce que je ne veux pas sortir avec que je dois m'empêcher de le trouver beau.

- Je ne savais pas que tu fumais.

Il recrache de la fumée en soulevant ses paupières.

- C'est la première chose que tu me dis alors que ça fait plusieurs jours que nous ne nous sommes pas vus ?

Je me mets en face de lui.

- La faute à qui ?

Il écrase le bout fumant de son cigare et l'abandonne dans le cendrier.

- Je suis désolé, Pelshery. Les choses sont encore plus compliquées que prévues.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Ma mère...

- Quelle surprise !

Il me jette une œillade de réprimande.

- Prend au moins la peine d'écouter ce que j'ai à dire.

- Excuse-moi, mais j'en ai aucune envie. Dis-je, la bouche tordue entre le mépris et l'impatience.

- Cherry...

Il a l'air dépité. Pourtant ce n'est pas ça qui va m'attendrir.

- Ne m'appelle pas comme ça, s'il te plait. A cause de tout ce que tu fais, ma réputation est en miette dehors. Je suis la sorcière, la séductrice ou au mieux la petite proie dans tes filets. J'en ai marre de passer pour la victime ou pour une croqueuse de diamants.

Ses yeux se plissent.

- Je ne savais pas que les rumeurs t'atteignaient à ce point.

- D'habitude, non. Mais il y a d'autres éléments qui entrent en compte en ce moment. Tenté-le de lui expliquer sans entrer dans les détails en agitant ma main dans tous les sens.

Miss CherryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant