Cher Ranpo,Comme tu as du le deviner, je suis rentré en Amérique. Bien que beau, le Japon est un pays dangereux qui me stresse plus qu'autre chose, en fait à dire vrai, Mushi et toi étiez les seules raisons qui me poussaient à rester. En soit je n'ai pas vraiment de raison de partir, c'est plutôt que j'ai accumulé beaucoup de la fatigue. Tu sais déjà ce qui va suivre, mais j'ai vraiment besoin de m'exprimer, de l'écrire.
J'ai grandi dans une maison privilégiée et je suis conscient de la chance que j'ai eu, mes parents étaient aimants et contrairement à la majorité des utilisateurs de pouvoirs, ils m'ont toujours soutenus. Je n'ai jamais été à plaindre, j'ai eu un bel environnement, j'ai rapidement su ce que je voulais faire de ma vie et mon pouvoir me correspond totalement. Malgré tout ça, je n'étais pas vraiment heureux. Ça semble stupide mais j'étais juste, mal... J'avais énormément de difficulté à me mélanger aux autres, ils me trouvaient étranges et j'ignorais si c'était à cause de mon pouvoir au d'autre chose. Toujours est-il que j'ai fini par vraiment me renfermer sur moi-même. C'est à peu près à la même période, dans mon adolescence, que j'ai découvert les romans policiers.
En voyant que j'allais mieux, que je m'étais découvert une vraie passion et que je devenais doué en écriture et en déduction, mes parents m'ont inscrits à de nombreux concours de toutes sortes. J'ai ensuite commencer à publier mes propres livres et assez rapidement j'ai pu gagner ma vie avec ça. Puis un jour alors que j'avais vingt-deux ans, un concours de détective d'ampleur mondiale a été organisé, j'y ai participé et suis même allé jusqu'en finale. C'est à ce moment là que je t'ai rencontré, tu étais impressionnant, tu n'avais besoin de rien si ce n'est tes lunettes, pour déduire absolument toute l'affaire. Ce jour là j'ai essuyé une défaite écrasante et depuis ça m'a obsédé, tu m'as obsédé.
Je me suis convaincu moi-même que je voulais juste gagner contre toi, me venger et te montrer ma supériorité en te battant dans un nouveau duel. J'ai passé six ans de ma vie à m'entraîner sans relâche et à trouver le moyen de te battre, j'étais même persuadé d'avoir toutes mes chances (sur ce plan là d'ailleurs, je ne peux que te remercier, tu m'as poussé à me dépasser pour atteindre mes objectifs). Mon plan était parfait, je t'enfermerais directement dans l'enquête avec mon pouvoir sur une affaire que tu ne pourrais pas résoudre et resterais prisonnier à jamais du livre.
Ce jour là je me suis rendu compte de trois choses, tout d'abord qu'importe ce que je faisais ou ferais, j'étais et serais incapable de te battre. Ensuite l'enquête que je t'avais confié était illogique et pauvre et si ça n'avait pas été toi, personne n'aurait trouvé l'intrigue intéressante. Et pour finir, j'étais allé beaucoup trop loin. Je ne sais pas à quel moment j'ai franchi la ligne morale, mais c'est seulement après coup que je me suis rendu compte que j'avais essayé de tuer deux personnes. J'ai essayé de fermer les yeux sur ça, comme tu l'as fait, mais je ne pouvais pas. Je ne savais pas pourquoi l'idée de vraiment tuer quelqu'un, de la guerre et autre, ne vous dérangeait pas. Je ne comprenais pas mais aujourd'hui j'ai finalement compris, contrairement à vous tous, j'avais eu une enfance heureuse. Et même avec ça, je trouvais le moyen de me sentir mal.
Malgré tout je suis resté, j'ai découvert la guerre, les pertes, la douleur bien plus que je n'avais jamais expérimenté ou écrit. Parmi tout ça, tu étais là et j'ai finalement compris que ce que je pensais être un désir de vengeance et une obsession compétitive étaient juste une admiration sans borne et des sentiments amoureux. Je me sentais si stupide.
Étant donné que tu es le meilleur détective du monde, tu n'as pas mis longtemps à le comprendre. Tu n'as pas vraiment changer de comportement, en fait tu es resté totalement le même. La seule chose que j'ai remarqué de différent était les quelques sous-entendus que tu laissais passer. Tu disais de manière directe au milieu d'une conversation (dont je ne faisais pas forcément parti) des phrases comme : "les gens sont fatiguants à avoir des préférences amoureuses, ne pas en avoir c'est plus simple". Ce genre de choses.
J'avais compris quel message tu cherchais à faire passer, seulement j'ignorais si c'était à moi qu'il était adressé. Au bout d'un moment tu en as eu assez de mon aveuglement et tu as fait le premier pas en me demandant de sortir avec toi.
Je n'avais jamais été aussi heureux, je me sentais tellement privilégié, j'étais le petit ami du seul et l'unique Ranpo Edogawa ! Moi qui avais toujours voulu être spécial à tes yeux, je l'étais enfin !
Pourtant, à mesure que les semaines et même les mois passaient, je me suis rendu compte que je n'étais pas plus spécial que ça à tes yeux. Non pas que je n'étais rien, j'étais juste au même niveau que tes autres proches. J'ai essayé d'ignorer ce détail, de vivre en sachant qu'au moins à mes yeux tu étais spécial (et je savais que tu aimais ça). Plus j'y réfléchissais, plus ça devenait une obsession.
J'en suis venu à me demander si tu m'aimais vraiment.
En y réfléchissant, c'était plutôt évident que non. Tu avais pour moi énormément d'affection mais ce n'était pas de l'amour. J'aurais pu me sentir trahi ou autre, mais je me sentais juste vide. Vide de savoir que je m'étais trompé tout ce temps. Je pense que comprendre que tu n'ais pas été capable de faire la différence non plus, à achever de me briser.
J'ai dû faire face à cette réalité mais je ne voulais pas que tu es à la subir aussi. Seulement je t'aime et je ne peux pas te laisser dans ce déni...
Tu ne peux tout simplement pas tombé amoureux.
Ce n'est pas quelque chose de mauvais ni une maladie, c'est juste une manière d'être, de ressentir l'amour. Sache que dans tous les cas je ne t'en voudrais jamais pour ça et tu n'as pas à t'en vouloir non plus ou à en avoir honte !
Je sais que ça fait beaucoup d'un coup, et j'en suis désolé. Dans tous les cas je ne pense pas que nous devons rester ensemble, ça me fait mal car nous ne ressentons pas la même chose.
Je rentre donc en Amérique. Je ne compte pas y rester indéfiniment mais j'aimerais profiter de mes parents et de mes amis, j'ai besoin de me vider l'esprit.
J'espère que nous pourrons nous revoir pour de nouvelles énigmes ou simplement pour se retrouver, tu me manques déjà et j'espère que tout ira bien pour toi.
Ton ami, Edgar Allan Poe.
Cet OS c'était juste Ranpo écrit sur ma propre expérience (#aroace).
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Oxymore (Recueil OS BSD) + Inktober challenge
FanfictionSoukoku un simple ship d'animé ? C'est bien plus que ça, la notion d'humanité et le lien psychologique les unissant donne un sens à ma plume, en espérant que ces One Shot vous plairont. Tous les OS font entre 400 et 6600 mots. Fluff : OS 3 : School...