OS 21 : Inktober Day 19 (patinage artistique)

66 6 17
                                    


Il était une fois un jeune garçon.

De nature plutôt solitaire et réservée, il avait toujours évité les interactions sociales. Ses parents n'avaient jamais cherché à l'encourager à sa faire des amis, ils n'étaient pas assez présents pour ça.

C'était le doux revers de la médaille, que d'être né d'une famille aisée. Les adultes autour de lui ont toujours tellement été occupés par le travail, les voyages, les grandes fêtes... plein de grandes choses qui l'ont toujours dépassé.

Mais un jour alors qu'il souhaitait juste se poser dans un coin de la bibliothèque et faire ce qu'il aimait le plus, c'est à dire lire, écrire ou dessiner. Un membre du personnel est venu le trouver pour lui dire que ses parents rentraient le soir même et que sa présence était conviée pour un grand événement sportif.

Il n'aimait pas ça, que ce soit ce domestique ou tous ceux de la maison, son ton neutre, la nouvelle qu'il apportait ou encore cette manie qu'avaient récemment pris ses "parents" de lui faire découvrir la "haute société".

Il passa le reste de la journée à exprimer ses pensées noires à travers sa plume. Il écrivit sa propre vie dans un monde affreux et sanglant, il aimait beaucoup trop s'imaginer dans des dystopies pour sa propre santé mentale.

Quand de grands bruits se firent entendre au rez-de-chaussée, il devina sans peine qui venaient de rentrer. Il descendit à contrecœur, ne voulant pas finir la journée en pleurant à cause d'une autre dispute inutile.

Dans son livre, le personnage le représentant ne pleurait pas.

Mais lui il pleurait, que ce soit quand on le disputait ou simplement de son plein gré en plein milieu de la nuit. Ça lui permettait d'aller mieux.

Mais le "lui" de son histoire ne pleurait pas, et il ne le ferait jamais.

Il salua poliment ses parents d'un faux sourire avant de les suivre vers cette soirée qui il le sait, sera longue.

—-—

« Un concours national de patinage artistique ? »

« Oui, les organisateurs sont d'excellents collègues alors nous nous devons d'assister à l'événement »

« Vous auriez pu y aller sans moi »

« S'il te plaît Osamu nous en avons déjà parlé, pas maintenant »

« Mais- »

« N'insiste pas, tu es notre unique hériter, tu te dois de représenter la famille, si j'ai pu le faire à ton âge, tu le peux aussi »

Il n'insista pas plus, ça n'aurait servi à rien.

Alors à la place il se posa dans la loge "spécialement réservée pour les parrains de l'événement" aussi appelé sa famille, avant d'attendre que le temps ne passe.

Le patinage artistique c'est beau, mais vite lassant. A force de voir en boucle ce qui semblait être les mêmes figures, il s'ennuya vite. Peu à peu ses pensées dérivèrent entre "j'ai mal aux oreilles y'a trop de bruit", "j'ai faim mais je suis pratiquement sûr qu'ils filent de la bouffe des pays du nord pour l'ambiance" et "théoriquement un patin à glace c'est une arme pratique, autant pour frapper que couper". Il n'était pas suicidaire ni particulièrement obsédé par la mort mais il trouvait intéressant de réfléchir là dessus, il avait écrit son propre personnage comme ça d'ailleurs.

Se perdant avec facilité complexe dans son esprit, il ne cessa de déréaliser que lorsque sa mère lui secoua l'épaule. Il gémit un piaillement, surpris par ce retour sur terre.

Oxymore (Recueil OS BSD) + Inktober challengeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant