OS 18 : Inktober Day 16 (le sommeil)

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J'ai vu le thème, dans ma tête je me suis dit que c'était soit ça, soit un autre développement psychanalytique sur le sommeil du point de vue de Dazai qui aurait mis en avant les difficultés à dormir notamment liées à des troubles autistiques...

Je le ferais un jour.

Deux.

Ce nombre était beau, la définition parfaite du monde et ses mystères. Si l'on disait "jamais l'un sans l'autre" il y avait une raison :

La lune et le soleil.
Le jour et la nuit.
La vie et la mort.

Il y en avait des exemples... voyons en un dernier :

Ces êtres dits possédant une humanité, pouvant réfléchir, communiquer, apprendre, enseigner. Il y avait parmi eux les divins : Kitsune, Tengu et autres créatures... ainsi que ce terme général et désintéressant qu'est l'humain.

Il y en avait eu des enfants qui se réveillaient au matin, espérant trouver des ailes de corbeau ou des queues de renard ayant mystérieusement poussées dans la nuit.

Les légendes contaient que les renards à neuf queues que sont les Kitsune et les hybrides ailés que sont les Tengu étaient ennemis de longue date. Dans le plan divin où vivent les dieux, ces deux espèces se vouaient une haine féroce à travers des siècles et des siècles de guerre. On ignorait énormément de choses à propos de ces êtres vieux comme le monde, mais il y avait néanmoins des rumeurs et histoires racontées au fil des générations humaines.

On disait que chaque individu de ces deux espèces obtenait le droit de visiter le monde humain une année durant, à la condition de camoufler ses attributs divins. On disait aussi que des enfants pouvaient naître de relations interdites, mélangeant divin et humain.

Et ainsi pour cette croyance simple, chaque enfant espérait secrètement devenir spécial, différent, unique.

Mais parmi toutes ces personnes rêvant de fantaisie, il y en avait une qui en cauchemardait plutôt. Parce que grandir dans une famille où nul ne lui cachait qu'il était un bâtard, n'était pas vraiment une bonne vie. Des ailes qui le jour de ses seize ans lui ont poussé dans le dos n'étaient pas vraiment la bienvenue non plus.

Parce que bon d'accord c'est cool de pouvoir voler, même s'il n'y arrivait pas vraiment... Mais d'un autre côté il y avait toujours cette peur qu'un scientifique fou ne sorte de nul part et ne tente de l'enlever parce qu'incroyable ! Il avait des ailes.

En clair c'était étrangement inutile et problématique, il ne pouvait plus passer son temps torse nu ni se changer dans des vestiaires. Il était sans cesse en train de vérifier qu'on ne pouvait rien voir dépasser, ne voulant pas qu'on les remarque.

Mais le pire dans cette histoire, le pire du pire ! Ce n'était pas le fait qu'il perdait des plumes partout, non ce n'était pas ça... Avec ces deux nouvelles extensions de son corps, la chose la plus affreuse devint le sommeil.

Il mettait dès à présent quiconque au défi de dormir correctement avec ces trucs dans le dos, parce qu'à part se détruire la nuque et se froisser les ailes, ça ne servait à rien. Il avait pourtant tout essayer, tournant en rond jusqu'au petit matin, rien n'y faisait.

Et puis une nuit, alors qu'il ne dormait toujours pas, somnolant à peine. Il entendit un léger bruit provenant de sa fenêtre.

Il l'ignora d'abord, mais après plusieurs répétitions il s'en approcha finalement.

Ce bruit qui était en fait le son des cailloux sur sa vitre, était créé par une forme noire se fondant dans les ombres.

« Chuuuuuya... Ouvre moi il fait froid ! » murmura une voix.

Lorsqu'il en reconnut le propriétaire il ne s'en étonna même pas, peut-être à cause de la fatigue.

Il laissa le jeune homme se décarcasser pour grimper le long du mur, entrouvrant juste la fenêtre pour le laisser passer.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? » Il pourrait presque lui dire qu'il venait faire un exposé que Chuuya le croirait, le sommeil troublant son esprit.

« On est pareil toi et moi, et opposés en même temps ! » Si ça se trouve, toute cette histoire était un long, long rêve qu'il ne devait pas chercher à comprendre.

« Si tu le dis, bon tu sais quoi ! Je vais me coucher, bonne nuit ne fait pas trop de bruit »

« On fugue ensemble ? »

« ... »

« ... »

« Je suis trop fatigué pour ça... reviens un autre jour » Cette proposition n'avait pas atteint son cerveau.

« ... »

« ... »

« Chuuuuuya~ »

« Mmmmmmh..? »

« Je veux pas finir dans un laboratoire »

« Moi non plus, mais laisse moi dormir... » gémissait-il d'un ton plaintif.

« D'accord mais on fugue demain, promis ? »

« Si tu veux... » Il s'endormait déjà à moitié.

Dazai s'écroula sur son lit et pour la première fois depuis au moins cinq bonnes minutes, il remarqua que le garçon avait des touffes blanchâtres et douces qui sortaient de sous son manteau.

Son cerveau était trop fatigué pour se poser des questions, il ôta son haut de pyjama libérant ses ailes, avant de se recroqueviller dans ce qu'il restait de place dans le lit.

En se réveillant le lendemain il comprit trois choses. Tout d'abord les queues de Kitsune sont stupidement confortables. Ensuite lorsque Dazai parlait de fuguer ensemble pour ne jamais revenir, il ne blaguait pas.


Et pour finir, le dicton "Jamais l'un sans l'autre" devint un peu trop réel dès ce jour-ci.

Oxymore (Recueil OS BSD) + Inktober challengeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant