Chapitre 11

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Le soir juste avant le départ de Shelly, dans le hangar d'une fabrique de robot abandonnée.


- Boss ! J'ai la confirmation de "mes conneries", gueula un adolescent en poncho et sombrero.


Ce dernier accentua le «mes conneries» en mimant des guillemets avec les doigts; ce qui eu le don d'agacer une silhouette féminine vêtue de blue avec un long manteau blanc et un chapeau assorti.

De l'autre côté du hangar, une femme d'une cinquantaine d'années releva la tête par dessus ses lunettes au verres roses. Dans la pénombre du hangar, l'adolescent pu voir un éclat doré venant du bras gauche du « boss ».

Sans un mot, elle retourna son attention sur ce qui semblait être un fusil qu'elle était en train de nettoyer.

Loin d'être découragé, l'adolescent s'assit sur la table, près d'elle et sortit son téléphone de sa poche.


- Soit c'est elle, soit j'aurais besoin de lunettes moi aussi !


« Boss » grogna. Un homme de haute taille et de puissante carrure, approcha de l'adolescent en poncho, le dominant de toute sa taille. Il semblait avoir le même âge que le femme au fusil.


- Fait gaffe gamin, dit-il avec un fort accent américain.


L'adolescent, loin d'être impressionné, montra l'écran de son téléphone à l'homme en face de lui avec un sourire satisfait.

Dans l'ombre d'un jardin, adossée au mur, se tenait une femme. Elle avait une impressionnante masse de cheveux noir, attaché en queue de cheval, un bandana autour du cou et un bandeau sur l'œil droit.

Le grand homme recula d'un pas, les yeux écarquillés.


- Putain c'est elle, marmonna-t-il dans sa moustache.


« Boss » montra enfin de l'intérêt, relevant la tête, stoppant le nettoyage de son fusil.


- T'en es sûr ?

- Affirmatif, c'est cette voleuse.


La femme sourit, révélant une dent en or.


- Donne-nous toutes les infos, dit-elle à l'ado qui avait commencé à se curer les ongles.

- Elle s'est planquée chez un gars à elle. J'dis ça c'est parce qu'il est flic.


Il y eut quelques grondement chez les trois autres. Un flic, plus de problème.

L'ado continua.


- Chaque jour, il part à 8 heures de chez lui. Le mardi, jeudi et samedi, il rentre pour manger. Sauf que le samedi il ne retourne pas à son boulot. Sinon il est à la maison à 19 heures tous les jours.

- Un flic de bas étages, commenta la femme à la dent en or.

- Il va à son boulot en scooter. Il est probable que Shelly ne sorte pas avant un petit bout de temps. Si je l'ai seulement prise en photo ce soir c'est qu'elle ne montre pas sa gueule ; elle reste loin des fenêtres et ne sort jamais. Ce soir était l'exception.

- Une erreur qui lui s'ra fatale, répondit l'homme à la moustache.

- Va falloir la faire sortir de son trou, si on lui prend son larbin elle va venir le chercher, aussi solitaire soit-elle, on à toujours besoin d'une attache. Surtout pour les planques.


Elle se leva en regardant sa bande avant de sourire. Un sourire qui ne signifiait rien de bon pour Shelly.


- Demain, quand le poulet ira au boulot, vous l'intercepterez, dit-elle en désignant l'adolescent et la femme au manteau blanc. C'est une mission discrète : aucun bruit, c'est un flic. Je ne tolérerais aucune merde. Vous me l'amènerez ici, inconscient bien entendu. Vous laisserez un message sur la porte de sa planque. Elle viendra d'elle-même.

- Et s'y a une couille quand même ? Si on se fait choper, questionna l'adolescent.

- Tant que moi je suis pas derrière des barreaux, peu importe qui se fait choper par les keufs je vous ferai sortir. Retenez juste que si vous merdez ici, l'occasion de se venger ne reviendra pas avant LONGTEMPS et ce qui vous attendra ici si le plan n'est pas suivi, sera pire que ce que vous pourrez trouver en taule.


Elle laissa infuser ses mots dans les esprits de ses coéquipiers.


- En attendant reposez vous, demain on aura une femme enragée en face de nous, et y a rien de pire qu'une femme enragée.


Et la boss partit en prenant son fusil sur l'épaule, se retirant dans ses quartiers.


- Elle a pas tord, une femme enragée, c'est un truc que vous voudriez pas voir les gosses, plaisanta l'homme à la moustache. J'en sais quelque chose, finit-il en désignant l'endroit où avait disparu leur chef.


L'adolescent fit une grimace pour signifier qu'il trouvait la blague de mauvais goût alors que l'homme partit en riant.

Il y eut un silence avant que la femme en bleu lui tende un paquet de carte avec une expression interrogatrice.


- Non, tu sais que je jouerais pas au poker avec toi, tu triches.

Hors la LoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant