Chapitre 17

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Colt salua cordialement son supérieur par une main au front et un hochement de tête.

- Sont-ils encore tous dedans ? demanda le chien
- Oui Shérif. Les quatre. L’une d’entre elle est blessée. Il faut faire vite, le bâtiment a d’autres sorties.
- Bien.

Ruffs se retourna et porta ses doigts à sa bouche, émettant un sifflement aigu et court. Une vingtaine de policiers se précipitèrent hors des voitures.

- Aller ouvrez-moi ce portail et fouillez-moi ce hangar de fond en comble ! On cherche deux quinquagénaires l’un est une femme et l’autre est un homme. Il y a également un ado avec une écharpes et une femme masquée, magnez vous ! Je veux deux hommes à chaque sortie que vous trouverez, on se dépêche !

Deux autres collègues de Colt se présentèrent à la porte. L’un avec un crique et l’autre avec un pied-de-biche. En un rien de temps le portail fut ouvert et les autres s’engouffrèrent dans l’usine désaffectée.

Finalement, Ruffs se tourna vers le rouquin, visiblement fière et soulagé.

- Bravo Colt, nous vous devons une fière chandelle !
- Je ne fait que mon devoir, Shérif, répondit Colt en s’essuyant le menton.

« Le saignement ne s’est pas arrêté, il est probable que je doive faire des points de suture… Mon beau visage va être ruiné nooooon » geignit  intérieurement le flic.

Quelques minutes plus tard, on entendit des exclamations de colère à l'intérieur du bâtiment, quelques interpellations et coups de feu et puis plus rien.
Peu après, un policier fit sortir Belle en la tenant par une clef de bras. Ceux de derrière portaient les armes du gang et quelques affaires qui serviront sûrement de pièces à convictions. Le troisième était menotté à Sam et n’était visiblement pas à l'aise, effectivement le quinquagénaire le dépassait d’une bonne tête et semblait prêt à le mordre. Le suivant tenait Tara en respect grâce à son arme, elle avait un bras en écharpe avec des bandages de fortune sur l’épaule, elle ne saignait pas beaucoup, mais cela semblait douloureux, temps mieux. Et enfin, Edgar, à lui seul était maintenu par deux policiers qui le retenaient par les bras et les écharpes, probablement pour éviter qu’il se glisse entre leurs doigts pour prendre la fuite.

Les quatre criminels furent emmenés dans des voitures de police différentes pendant que Ruffs donnait des ordres sur comment les surveiller et leurs garde à vue une fois au poste.

De tous ceux qui portaient les effets des voleurs, l’un s’approcha et tendit des clefs de voiture au shérif.

- Les clefs de leur véhicule mon shérif. Un utilitaire volé il y a deux semaines.
- Mes armes et mon scooter doivent être dedans, s’exclama Colt.
- Parfait, merci, répondit le chien en prenant les clefs. Rentrez sans moi je prends le volant de la voiture volée. Vous pouvez disposer. Colt, avec moi.

Le policier hocha la tête et partit rejoindre les autres tandis que Ruffs prenait le rouquin à part.

- Il est évident que vous devrez rester au poste pour témoigner, vous êtes le seul à savoir ce qui c’est passé, on a besoin de votre déposition et tout le bla bla administratif.

Colt hocha la tête, c’était bien la première fois que le shérif était désinvolte par rapport à des procédures formelles. C’était assez surprenant d’ailleurs. Ruffs qui, d’habitude semblait très à cheval sur tout ce qui était procédures officielles, était visiblement mentalement épuisé.

- Sincèrement Colt, on était la risée de l’ouest avec ces vaut-rien en liberté. Sans vous ce satané gang serait encore à courir dans la nature impunément. Merci.
- Il faudra veiller à séparer Belle du reste du groupe et la surveiller en particulier. En tant que leader et cerveau, c’est elle qui organisait les braquages et évasions.
- On prendra en compte votre conseil. Une fois que l’interrogatoire sera fini, vous viendrez me voir dans mon bureau.

Colt hocha la tête et Ruffs se retourna vers la voiture que le Golden Arm avait volée. En ouvrant le coffre, le rouquin récupéra ses révolvers et sa Vespa et ouvrant la voie à son shérif il partit en direction du poste de police.

Colt fut interrogé sur les événements pendant qu’une infirmière s'occupait de l’épaule de Tara. Il prit soin de ne pas parler de Shelly et prétendit que s'il s’était libéré c’est car il avait été mal attaché ce qui fit enrager leSam, cependant, sous ordre de Belle, tous restaient silencieux.

Le menton de Colt continuait de saigner mais comme ce n’était pas de grande envergure il maintenait simplement un mouchoir dessus, prétendant que tout allait bien.

Après deux heures d'interrogatoire, Colt put disposer.
Se souvenant de l’ordre de son supérieur, il se rendit au bureau du shérif. Il toqua à la porte mais il n'y eut aucune réponse. Finalement Colt ouvrit la porte et là, il trouva un Ruffs en pleine conversation téléphonique.

- Oui oui monsieur le juge. Les quatres c’est ça. Non je ne pense pas… Mhm, mais à la fin ils ne doivent pas pouvoir communiquer, il en va de notre capacité à les garder sous contrôle… 

Voyant Colt, le chien posa une patte sur le micro du téléphone et chuchota au rouquin :

- Je suis à vous tout de suite Colt. 

Puis il reprit sa conversation via le téléphone.

- Voilà c’est ça monsieur le juge. Egalement… Au revoir.

Et finalement le canin raccrocha avec un soupir

- Vous voulez me parler ?
- Vous m’aviez demandé de venir vous voir dans votre bureau une fois l'interrogatoire fini, chef.
- Ah oui, c’est vrai.

Ruffs farfouilla dans le tiroir de son bureau et en sortit un diplôme de tir ainsi qu’une autorisation officielle a porter l'arme à feu.

- Ce… Ce n’est pas très régulier shérif…
- Tutututut ! Pour vous remercier de vos services, et puis j’ai vu vos résultats lors des examens, vous méritez amplement ceci.

Ruffs poussa les feuilles vers Colt et tapota pensivement le diplôme 

- J'ai déjà tout réglé. Il faut juste que vous signiez ici, ici et là, dit le chien en montrant sur des espaces vides de texte sur le papier.

Colt saisit le stylo que son supérieur lui tendait et remplit les papiers en complétant avec son nom.
Une fois terminé, Ruffs tamponna le sceau officiel des forces de l'ordre et tendit l'autorisation et le diplôme à Colt.

- Si on vous pose des questions par rapport à comment avez-vous pu obtenir le diplôme avant la fin des examens, vous inventerez un bobard pour camoufler cette histoire.
- Avec joie mon shérif !
- Allez, ouste ! J'ai du travail.

Et Ruffs replongea la truffe dans ses dossiers tandis que Colt sortait du bureau.

Il était tard et le rouquin n'avait, pour une fois, aucune envie de vanter ses aventures à ses collègues. Là, il voulait juste rentrer à la maison, se faire une bonne tisane et s'endormir avec Kit sur les genoux.

Le trajet du retour se fit sans embûches. Colt passa au niveau du même feu rouge ou Stu lui avait lancé un défi de course, il roula dans les mêmes allées poussiéreuses que d'habitude et s'arrêta un fois de plus au numéro 27 de l'allée.

Kit sortait par la chatière à ce moment-là. Un rapide câlin en se frottant contre les jambes de son maître et le félin partit pour une chasse crépusculaire.

Colt sourit et gara sa Vespa avant de prendre ses clés. Mais lorsqu'il essaya d'ouvrir la porte, il se rendit compte que cette dernière était déjà ouverte. Prenant l'un de ses revolver, il le chargea et se colla contre le mur. Finalement il poussa doucement la porte et entra.

Mais quelqu'un l'attendait déjà chez lui.
La surprise lui fit agrandir les yeux et ouvrir la bouche alors qu'il bégaya :

- M-mais… que-qu'est ce… comment ?
- Bah quand même ! Tu ne pensais pas que c'était fini ?

Hors la LoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant