<< - Votre honneur, les résultats sont tombés.
L'homme à qui il s'adressa inspira longtemps, savourant cette phrase simple avant l'annonciation de la gloire. Une mèche de cheveux plaquée tomba sur son front. Il s'autorisa à ne pas la remettre parfaitement. L'heure était à un objectif plus important.
- Vous...
Le bavard déglutit, comme pour ravaler la crainte que lui aspirait l'homme qu'il appelait ''son honneur''.
- Vous avez gagné, sire.
- Inutile de le préciser. Je l'ai toujours su.
- Hum ! Bien bien bien... Vous... Vous pouvez être fier de vous n'est-ce pas ? Cette planète avait bien besoin d'un homme hum ! D'un homme déterminé à nettoyer toute cette ''poussière'' qui résiste et hum ! Je suis de tout coeur avec vous, votre honneur ! Hum ! Sincèrement quand on observe votre parcours, je suis le premier ébahi par la prestance hum ! Que dis-je, la magnificence de notre sire à hum ! Comment oserais-je l'exprimer ! Je-
- ... Salvadore.
- Ou-ou-oui, sire ?
L'homme imposant frappa une de ses bottes sur le carrelage transparent. Le bruit résonna dans toutes les salles de la base privilégiée. Il s'approcha très lentement du corps squelettique de l'homme bavard. Sa cape noire voleta de tous côtés comme des vagues en période de forte tempête. Un parfum doux-amer de jasmin voleta dans les pans de cette cape ondulée. Ses pas étaient inaudibles. Il n'était à présent qu'à quelques centimètres du visage creusé de son interlocuteur. Ses yeux scintillaient d'une lueur indescriptible, qui allumait d'autant plus son sourire mauvais. Il le regarda intensément dans ses yeux de mauviette. Ce dernier transpirait d'angoisse.
- Quelles sont tes plus grandes peurs, Salvadore ? demanda-t-il en laissant entrevoir toutes ses dents éclatantes.
- Hein ! Hein ! Hum ! Comment cela si ! Si ! Ah ! Sire ! Je ! Hum !
La sueur qui glissait sur son crâne décharné trahissait ses pensées. Il regarda tantôt la lance dans le dos de son supérieur, tantôt le ciel à la fenêtre qui semblait lourd. L'orage allait éclater. Quoiqu'il en soit, il faisait tout pour éviter le regard de l'homme immense au dessus de lui.
- C'est très intéressant dis-moi.
- Ha ! Ha ! Vous n'allez pas ! Ha ! Vous n'allez sûrement pas croire les ! Les ! Les rumeurs ! Qui ! Qui ! Ha !
- Les rumeurs ? Tu me l'apprends, mon cher engagé, lui glissa-t-il à l'oreille d'une voix doucement suspecte.
- Non ! Non ! Je sais ! Sais ! Sire ! Que si ! Si ! Il y en a ! Ha ! Ha ! Que certains de vos obligés di- ! Disent que je ! Je soutenais votre adversaire ! Saire ! Sire !
Le ryhtme cardiaque du petit être vulnérable accélèra si fort qu'il crû qu'il se détachait de son corps.
- Crois-tu que tu as des raisons de t'en vouloir ? demanda l'homme qui le dépassait de presque deux têtes, mais cette fois-ci d'une voix faussement compatissante.
- Je ! Je ! Non ! Ah ! Hum ! Ce sont des ! Des ! Ah ! Je proteste ! Hum !
- Oh non, ne t'affole pas comme ça, Salvadore, je t'en prie... Si tu n'as rien à te reprocher, cela ne sert à rien de bégayer, non ? Par ailleurs... Tu m'écoutes toujours, mon cher engagé ? Tu sembles être sur le point de t'évanouir...
- Non ! Votre ! Honneur ! Neure ! Heure ! C'est l'heure ! De mes ! Hum ! Malaises chroniques ! Je ! C'est l'heure ! Hum ! J'en suis na ! Navet ! Navré, pardon, hum ! Je vous écou-ou-ou-te !
- Hmm... C'est incroyable de communiquer autant pour ne rien dire, n'es-tu pas de mon avis ?
- Je ! Je ! Hum !
- Je savais que tu partagerais mon opinion. Je reprends donc : par ailleurs : ne t'avais-je pas demandé de faire soigner ton épouvantable bégaiement ? Tu ne voudrais tout de même pas que ton Sire n'ait des défaillances auditives pour son premier règne ?
- Votre honneur ! C'est un souci de ! De ! Hum ! Stress ! C'est un tic ! Tic ! Tac ! Oh l'horloge ! C'est l'heure monsieur ! Mes malaises hum !
- Par l'étamine du Saint-Jasmin... Tu parles de temps... Sais-tu seulement de quoi tu parles ? Le temps, moi, j'en ai à l'infini. Je peux te témoigner toutes les terres, et tous les temps. Et je peux souhaiter d'arrêter ton quotat n'importe quand.
Le tyran glissa de son dos sa lance et la tint fermement. Une lueur explosive tourna dans sa pupille glacée, et une flamme nacquit à la pointe de l'arme. Le faire-valoir tremblait comme une feuille et semblait fondre au fur et à mesure que le feu grandissait.
- Soupçonnerais-tu avoir plus de connaissances que moi en ce domaine ? repris le Sire.
- Hum ! Hum. Hummmm... Nooonnnnnn... Pitiééé... Hummmm... Je n'ai riennnn... Faiiit...
Le faible se traîna sur le sol avec ses vêtements déchirés. Il pleurait sans s'arrêter. Les pleurs furent entrechoqués par des hoquets fréquents. Les larmes formaient un étang cruel sur le carrelage de glace. Ses pupilles sombres s'étaient agrandies pour implorer la pitié de son maître. Ses iris noirs pitoyables lui rappela l'ébène, ce qui énerva au plus haut point le dictateur.
- Tu es détraqué mon cher Salvadore. Tu es cassé. Où sont tes nouvelles piles ? Il va falloir que je te répare.
- Noooonnn... Jeeeee... Hum ! Neeeeee... Suis pas à jeterrrrr... Hum ! Hum !
- Je sais que tu as apporté ton soutien à Philémon. Tes bégaiements de nourisson m'exaspèrent au plus au point.
'' Et puis, tu m'as trahi en colorant tes yeux putrides de cette couleur sacrée '', pensa en silence l'homme immensément puissant.
- On ne peut pas construire avec toi. Tu sais comment régler ça ?
- Jeeeee... Hum... Peux essayerrrrr... Yé ! Yé ! Hum ! Je feraiiis tout ce que vous hum ! Voulezzz...
- Oh non, je crains que tu ne puisses jamais m'aider. Alors puisqu'on ne peut pas te construire...
Il toucha de sa lance enflammée le crâne abîmé de l'esclave. Un cri déchirant se projeta dans tous les ultrasons de la planète. Ce dernier se détacha en plusieurs morceaux d'organes qui se transformèrent ensuite en feuilles mortes brûlées. Une fois carbonisées, les feuilles devenaient de minuscules pages de livres. Inutile de préciser que jamais son Altesse ne prenait le temps de lire les souvenirs de vie de ses victimes, inscrits sur les pages de leurs livres.
- Je te détruirai.
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{ Terraink } - Notre Conquête Intemporelle
FanficLaink et Terracid sont victimes d'une malédiction. Ils sont trimballés dans un voyage temporel incontrôlable. Et même si ils sont conscients que leurs liens sont indestructibles, nous ne pouvons pas toujours empêcher les grains du sablier de s'écoul...