Après avoir monté des escaliers infinis, nous étions enfin parvenus en haut de l'immeuble central. Tous ensemble, nous avons brisé la porte centrale à coup de hache.
*BOUM ! BOUM ! BOUM !*
Une fois que la poignée céda, nous avons donné de grands coups d'épaule pour qu'elle s'ouvre enfin. Je ne pouvais plus attendre. Ma rage ne s'estompait pas. Des gardes accoururent, alertés par le bruit. J'en saisis un au col, sans pitié.
- Où est votre maître.
Cela résonnait comme un ordre et non pas à une question. Je n'étais pas d'humeur à attendre une réponse. J'étais venu pour imposer la mienne.
- Attendez monsieur... Avez-vous le code Electriflower pour pénétrer dans l'enceinte du...
Je frappai en plein visage cet homme qui ne comprenait rien. La rage de l'injustice rempli mon poing d'une force encore inexplorée. Le garde glissa sur le mur, y ajoutant une glissée de couleur pourpre. En cet instant, je n'avais qu'une envie : celle de repeindre tout l'immeuble de cette couleur. Le pourpre. Sa teinte aggressive pourra enfin faire réagir.
Il ne manquait qu'une preuve de colère, qu'une marque de révolte pour que l'on se fasse enfin entendre.
Il ne manquait plus que pleuve le tonnerre, qu'un monarque désinvolte se lasse de ne pas nous comprendre.
Et si il fallait guillotiner le monarque qui a volé les étoiles d'un enfant, alors je me dévoue pour serrer les liens de sa corde, créée avec les tiges de son immeuble, et la lui serrer autour de sa gorge, lentement, pour qu'il prenne conscience de son manque de souffle, de son manque de vie.
Je donnai un grand coup de pied dans la porte. L'embrasure céda sous le choc, puis le décor d'une pièce se dessina devant mes yeux. J'aperçus avec détermination l'épaule de mon ennemi. Il se retourna soudain vers moi, choqué par le vacarme que je venais de faire. Affaibli par les coups que j'ai donné, par la transpiration, la peur et l'adrénaline, son visage se dévoila au ralenti. Je mis longtemps à comprendre comment cette tête était consruite, je voyais flou, et mon crâne était prêt à exploser. Je pus compter un par un les détails que je voyais sur un visage qu'il me tardait d'arracher.
D'abord, des cheveux en bataille, mi-lisses, mi-bouclés. Ensuite, une mâchoire carrée. Une grande bouche expressive. Des sourcils bruns froncés. Une barbe mal rasée. Des yeux. Enfin un regard. Une pupille. Je veux dire un iris. Bleu. Tout bleu.
Lui.
Toi.
Damien...
Mon coeur se mit à battre plus fort.
Je restai bouche bée, interdit.
- Itturalde...
Il se leva d'un coup, un bruit de fer retentit dans toutes les salles du bâtiment. Il avait dégainé sa lance de son dos. Il me toisa de haut en bas. Les yeux froids. Le visage inexpressif. Un silence irréel s'installa soudain dans la pièce où nous étions. Le temps s'arrêta. Le manque de sons fit retentir à mes oreilles les battements de son coeur. Son coeur semblait être prêt à exploser. De haine. Seulement de haine. Je ne l'avais jamais vu revêtir cet air d'étranger. Surtout pas avec moi. Qu'est-ce qui était en train de se passer. Les informations avaient été claires. Je les avais suivies à la lettre. Ce devait être la Salle Décisive du Détenteur de Jasmin. Je devais combattre un dirigeant tortionnaire. Je devais tuer le Détenteur de Jasmin. Pourquoi me retrouvais-je avec Damien ?
- Damien.
Il sentait la fleur. Il sentait divinement bon. J'avais peur. Mais son parfum enivrant me... perdit quelques instants. L'odeur sucrée jouait avec moi, dansait tantôt à ma gauche, tantôt à droite de mon corps frêle. L'onde olfactive de ma retrouvaille avec Damien avait donc un goût fruité, presque...humide. Les fleurs me font toujours perdre la tête... Mais ce n'était pas le moment. Pourquoi me laissais-je toujours dominer par mes émotions ? Et puis... Que me voulait vraiment ce jasmin ?
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{ Terraink } - Notre Conquête Intemporelle
Fiksi PenggemarLaink et Terracid sont victimes d'une malédiction. Ils sont trimballés dans un voyage temporel incontrôlable. Et même si ils sont conscients que leurs liens sont indestructibles, nous ne pouvons pas toujours empêcher les grains du sablier de s'écoul...