Chapitre 18 : Découverte du Nouveau Monde

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La jeune femme avait la force de porter l'enfant en même temps que de me relever. Un vertige immense me prit, mais elle eut la délicatesse de mettre mon bras derrière son cou pour que je puisse tenir debout. J'étais encore trop faible pour raconter tout ce qui m'était arrivé. Et puis de toute façon, qui me croirait ? J'étais victime d'un tour de passe-passe dans les grilles du temps, et c'était plus une sensation qu'une explication rationnelle. Et comme une victime doit rester passive et accepter du mieux tout ce qui présente à elle, je n'eus la force que de lui murmurer un :

<< - Merci...

- Je t'en prie voyons ! Sans toi, rien n'aurait été possible. Ce doit être toi qui mène l'opération. On allait pas laisser briller la p'tite étincelle dans une cellule ! ria la jeune femme. 

J'essayai de décoder ses paroles. Une opération... Une opération médicale peut-être ? Avec mes blessures on voulait m'étudier pour vérifier que tout fonctionnait bien dans mon organisme ? Et une cellule ? Une cellule opératoire pour... de la chirugie alors. Ca se tenait mais... Je ne pouvais pas faire des déductions aussi bancales pour ''mener'' une "opération" aussi importante... Et pourquoi diable parlait-elle d'une étincelle ?

- Pardonnez-moi mais... De quelle étincelle parlez-vous mademoiselle ?

- Mademoiselle ! Dis donc, il t'ont bien égratiné le cerveau là bas !

- Je regrette mais... On se connaît ?

- Quoi ? Tu me fais peur, chef. On t'a fait un lavage de cerveau ?

- Je... Je ne... Sais pas ?

- Attends... Tu ne te souviens pas de moi ? 

Un peu honteux, je secouai la tête. Cette femme et moi avions l'air d'avoir partagé quelques moments ensemble. Elle m'observa, décomposée. Elle déposa l'enfant sur le sol qui se mit à courir sur ses faibles jambes pour attraper une plume qui s'envolait. Elle regarda le sol, puis le ciel, comme si elle voulait rassembler ses souvenirs avec moi dans le bon ordre.

- Je m'appelle Hazvineï. 

- C'est un très joli prénom, disai-je pour détendre l'atmosphère.

- Je suis ta partenaire, voyons, dit-elle en souriant tristement à ma remarque. Ensemble on a rassemblé des tas de personnes qui, comme nous, ont soif de justice. Rien ne te revient ?

- Non, je suis navré. Je ne crois pas être à l'origine d'un quelconque rassemblement.

Je me surpris moi-même à parler avec autant de vocabulaire et si peu de grossièretés. Je n'avais pourtant jamais appris à parler en langage soutenu ? On aurait dit qu'une page s'était tournée, à la fois dans mon langage et dans les personnes que je côtoyais. 

- Enfin... C'est pour ça que tu as voulu voler le Détenteur de Jasmin. Lui dérober ses plans machiavéliques detinés à nous mener davantage la vie dure. 

- J'ai voulu voler quelqu'un ? Moi ?

- Je peux t'assurer que c'est pour la bonne cause.

Elle me caressa la joue à l'endroit où une crevasse profonde peinait à cicatriser.

- C'est d'ailleurs la raison pour laquelle tu es dans cet état. Il t'a surpris au moment crucial. Heureusement qu'on est arrivés au bon moment pour te faire évader de ta cellule !

- Pardon mais... J'étais bel et bien enfermé dans une cellule pestilentielle ? Je pensais être en plein cauchemar...

- C'est tout comme. Tu as subi quelques tortures de la part de cette pourriture.

- De la part de qui ?

- Non, c'est impossible de perdre la mémoire à ce point, chef... C'est la raison pour laquelle on se bat depuis des mois ! On se bat contre cet homme ! Tu ne peux pas l'avoir oublié...

{ Terraink } - Notre Conquête IntemporelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant