A light in the Dark [Nejixreader]

Réécrire les étoiles

Le regard qu'il me lança me pétrifia sur place, un mélange de froideur et de condescendance. Je sentis immédiatement la présence Shikamaru à mes côtés, il se plaça quelques peu devant moi, immobile, transie face à cet homme imposant. Neji s'avança à son tour, son visage empreint d'un air sérieux.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- On en parlera à la maison. Rentre immédiatement, Neji et ramène ta cousine avec toi.

- Je ne bougerai pas avant de savoir ce qui vous inquiète au point de vous déplacer ici.

La voix de Neji se faisait aussi tranchante et définitive que celle de son oncle. Je ne l'avais jamais encore vu dans cette attitude, mais j'en prenais à peine conscience tant le dégout et la colère que je pouvais lire dans les pupilles si similaires de son tuteur me donnait envie de rendre mon repas. Mes muscles tremblaient et je fournis un effort surhumain pour ne pas le montrer. J'avais compris, tout comme Neji, qu'Hanabi ne pouvait avoir raconté qu'une chose à son père.

- Ce qui m'inquiète ? Ce sont tes fréquentations, Neji. J'entends que tu aurais une relation avec cette fille qui a, par le passé, attenté à la vie du village. Penses-tu seulement à l'image et l'avenir du clan que tu incarnes ? L'honneur des Hyuga ?

- Comme vous l'avez souligné, tout ceci est du passé. Yuna n'a pas mené son plan à bien, se dénonçant à l'Hokage en ma présence et en éliminant celui qui l'avait sous son emprise auparavant.

- Elle reste quand même une traitre à Konoha et n'honorerait pas notre clan. Tu es destiné à en reprendre la tête, Neji, tu as dix-neuf ans, tu dois réfléchir de manière logique et sensée.

Neji tendit le bras devant Shikamaru et moi, j'étais incapable de bouger, les paroles de son oncle transperçant ma poitrine comme une multitude de poignard. Je fixais un point dans le vide, me maudissant d'avoir pensé que ce qui s'appliquait à ma bulle d'amis et ce qui avait été étouffé pour beaucoup des villageois n'avait pas atteint les grands de ce village. Tout le monde n'avait pas passé l'éponge aussi facilement que mes amis.

- Mes sentiments sont tout ce qu'il y a de plus sensés. Shikamaru, peux-tu emmener Yuna s'il te plait ? ça ne sert à rien qu'elle entende ça.

Sa voix froide suffit à me refaire connecter et Shikamaru n'eut pas besoin de me tirer la manche pour que mes talons se tournent d'eux-mêmes et m'emmènent rapidement loin de ce restaurant. Le pardon de mes fautes ne courrait pas les rues, mes actes passés resteraient à jamais gravé en moi, peu importait combien je me sentais différente à chaque réveil. Hiashi avait peut-être raison, même si j'étais pardonnée, je restais un déshonneur pour un clan aussi prestigieux que celui des Hyuga. Les images de ce matin-là, où j'étais allée chercher Neji pour une balade dans l'idée de tout lui avouer, où je m'étais demandé si mon clan aussi aurait pu avoir un domaine aussi prestigieux... tout ça me paraissait si lointain, je n'aurai pas dû être si naïve et me laisser aller à cet appel si mystérieux qui me liait à cet héritier. Shikamaru me rejoint sans un bruit se calant sur mon pas. En une journée j'avais fait les montagnes russes émotionnelles, j'étais épuisée. Par chance, notre domicile ne se trouvait pas loin du restaurant et je m'engouffrais dedans sans cérémonie, marmonnant un « bonne nuit » vague à Yoshino, étonnée de voir que je ne faisais pas la conversation comme d'habitude. Je partis me réfugier dans ma chambre où la vue du jeu de shogi m'arrêta dans mon élan, déclenchant une vague de larme sans que je comprenne pourquoi.

- Une partie ? demanda la voix de Shikamaru derrière moi.

J'acquiesçais en silence, m'installant devant les pions blancs et je bougeais ma première pièce sans un mot. Shikamaru avança la sienne après s'être assis en tailleur à son tour. Je glissais la deuxième sans vraiment réfléchir à ce que je faisais, la colère prenant le dessus sur la douleur alors que les paroles de Hiashi repassaient en boucle dans mon esprit. Shikamaru ne disait rien, bougeant ses pièces, adaptant son jeu au mien.