Après l'avoir déposé à Levallois à vingt-trois heures quarante, je me remets en route vers Enghien-les-bains et me gare de nouveau devant sa résidence à minuit treize. Il faut que je me faufile dans cet immeuble et l'attende devant sa porte ; si ses gardes du corps sont là ils m'empêcheront de lui parler comme l'a fait le baraqué et je dois reconnaître que c'est assez frustrant.
M'adossant à mon siège je pousse un profond soupir le regard rivé sur l'entrée de cette résidence. Je ne peux rien faire pour le moment alors autant attendre. Je rabats mon siège et règle mon alarme pour cinq heures et demie. Je ne sais pas à quelle heure elle se lève pour aller au boulot mais c'est toujours mieux d'y être plus tôt qu'en retard et la rater.
Lorsque mon alarme sonne je sors de mon assoupissement, m'étire tant bien que mal dans ma voiture et sors ma brosse à dents de ma trousse de toilette pour me laver les dents. J'ai toujours avec moi de quoi avoir des dents propres et de quoi sentir bon pour éviter d'avoir l'air négligé. Personne n'aime faire face à une personne qui ne prend pas soin d'elle ; chez moi c'est une seconde nature.
Après avoir localisé une rangée de petites haies, je me lave les dents ; après les faits, j'en profite pour me vider la vessie et me débarbouiller le visage. Putain ce qu'il faut pas faire et dans un froid pareil en plus ... Je retourne à ma voiture, range ma trousse de toilette dans la boite à gants, me mets du déo et m'asperge de mon parfum avant de ressortir de mon véhicule, de le verrouiller, d'avancer vers la porte de son immeuble, de composer le code et d'attendre que quelqu'un sorte. Portant un regard à ma montre, les premiers travailleurs devront sortir dans peu de temps alors je ne m'en fais pas ; d'ailleurs ça ne rate pas puisqu'à six heures vingt-trois, la seconde porte s'ouvre pour laisser sortir une femme.
Je lui dis bonjour et lui adresse un sourire qu'elle me rend puis m'engouffre dans l'ascenseur jusqu'à son étage. Lorsque les portes se rétractent, je n'ai plus qu'à attendre ; il y a de la vie dans son appartement ; j'entends les bibs du micro-ondes, des voix et des éclats de rire.
M'adossant près de la porte, je patiente
Quelques minutes plus tard j'entends une voix d'homme prendre un trousseau de clefs demander :
- On y va ?
- Oui réplique un autre homme
- Toi aussi princesse ?
- Oui Doudou
La clef tourne dans la serrure et je me présente pile devant ; une fois que la porte est ouverte, la première personne sur laquelle je tombe c'est le baraqué qui dit lorsqu'il me voit :
- Encore toi ?
- Tout à fait. Et si on recommençait ? Je dois lui parler
- T'as déjà oublié ce que je t'ai dit hier ?
- Non c'est pour ça que je dois absolument lui parler dis-je en portant mon regard dans son appartement
Deux de ses gardes du corps sont là, celui qui lui a mis la main aux fesses et le baraqué
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ᴜɴ ɪɴᴀᴛᴛᴇɴᴅᴜ ʀᴇᴠɪʀᴇᴍᴇɴᴛ - ʙᴇɢɪɴɴɪɴɢꜱ
SpiritualitéSûr de lui, presque imbu de sa personne, la faire sienne n'est pour lui qu'une simple formalité après tout il en a l'habitude. Elle, c'est un radar, une sentinelle et elle sait d'emblée qu'elle ne veut rien avoir à faire avec lui. Il insistera, pers...