Asseyez vous - part 4 -

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Je vois les choses d'une toute autre manière maintenant.

Un souvenir ressurgit de ma mémoire. Un jour, ma mère avait refusé que je participe à une expérience à l'école. L'expérience consistait à faire un petit test génétique avec ses parents. Nous devions prendre le cheveux d'un de nos parents et le comparer avec un des nôtres. La maitresse était assistée d'un intervenant en génétique qui faisait les tests devant toute la classe. Mes parents avaient refusé catégoriquement. Je pensais, à l'époque, qu'ils ne voulaient pas s'investir dans mon travail, qu'il s'en fichaient.

Je me rappelle que ma mère m'avait dit que c'était ridicule et inutile. Mon père, lui, disait ne pas avoir le temps et que les autres allaient le faire donc je n'avais pas besoin de le faire aussi. Selon lui, je pouvais regarder les autres pour comprendre. Il est vrai qu'à l'époque j'avais pleuré car ils avaient refusé. Maintenant je comprends leurs réponses. Ils ne voulaient évidemment pas que le secret éclate au grand jour.

Je ne leur ai visiblement pas rendu la chose facile. Ils ont eu un moral hors du commun pendant toutes ces années. A une époque, vers 11-12ans, je posais sans cesse des questions vis à vis des différences avec mon frère. Surtout lorsque la famille venait à la maison. Naturellement nous avions le droit à la discussion avec les tantes. La question était de savoir qui, de mon frère ou de moi, ressemble le plus à papa ou à maman. La plupart du temps mon frère correspondait au parfait mélange de nos parents alors que moi...

Après je ne sais combien de réflexions à ce sujet, mes parents ont cessé d'inviter trop souvent la famille. C'est sûr qu'au file des années, je ne ressemblait à personne. Rien d'étonnant maintenant me direz-vous. Mon père me sors de mes rêveries en ajoutant :

 « Tu ne sais pas tout. Zineb nous a laissé quelque chose pour toi. »

Il se lève du canapé pour aller chercher un objet dans sa veste. Il reviens et me tend une lettre « voila, nous ne l'avons pas ouverte. Nous te laissons le choix de la lire ou non. Fais comme tu veux. »

Je saisis la lettre, l'observe avant de la reposer sur la table. Je ne sais pas vraiment si je désire l'ouvrir. En tout cas, pas devant eux. Je vais la monter dans ma chambre et je me préoccuperais de cela plus tard. Demain sera un autre jour ! Rien ne presse de toute façon. Elle a attendu des années pour vouloir me rencontrer alors elle peut bien attendre quelques jours de plus.

Lorsque je lève à nouveau les yeux vers ma famille, je remarque que mon frère me regarde un sourire en coin. Depuis combien de temps me regarde-t-il comme ça ? Je le regarde attendant qu'il m'explique ce qui lui arrive mais il reste là, à me regarder du fond de son canapé. Ma mère le remarque aussi et reporte son attention sur lui avant d'alterner entre lui et moi. Je fronce les sourcils ne comprenant pas l'attitude stupide de Samir :

- Qu'est ce que tu veux ? Pourquoi tu me regardes comme ça ? Lui dis-je un peu sèchement.

- Tout va bien pourquoi ? Tu veux dire quelque chose toi ? Répond-il un sourire en coin.

- Samir tu te crois drôle là? Si tu as des choses à dire, dis-les !

- Mais j'ai rien dis Ness ! dit-il faussement offusqué.

- Arrête ton petit jeu Sam, qu'est ce qu'il te fais rire ?

- Oh et bien, je me disais juste que je comprends mieux certaines choses..

- Ah oui ? Et lesquelles ? Parles enfin !

- Je me suis toujours demandé, comment ce faisait-il que je sois si beau alors que toi... C'était évident en fin de compte, il suffit de nous regarder. Comment tu pouvais avoir un frère aussi beau et à l'inverse, être si banale ? avoue-t-il en riant.

Ni une ni deux, je saisis le coussin dans mon dos et lui jette en plein visage. J'éclate de rire à mon tour lorsqu'il se laisse tomber du canapé pour nous interpréter une cascade digne des plus grands films américains. Ma mère ainsi que mon père nous suivent dans notre fou rire. Samir est vraiment doué pour ramener la joie où qu'il soit.


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ZinebOù les histoires vivent. Découvrez maintenant