Partir en Syrie n'a pas été une chose facile. Nesma est une ado comme les autres mais tout changea brusquement. Tout commencera par une étrange conversation interceptée un matin ordinaire. Prise dans un tourbillon de bouleversements, Nesma ne sait p...
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Je n'en crois pas mes oreilles. C'est impossible !
Que fait-elle ici ? Est ce vraiment elle dans mon dos ? Comment m'a-t-elle retrouvé ? Je ne suis pas prête pour ça ! LA Zineb Abdeli se tient derrière moi, dans ma foret ? Où est mon idiot de frère quand j'ai besoin de lui !
Je ne veux pas me retourner car j'ai beaucoup trop peur. Ce mot était mille fois répété dans sa lettre. Cela semble être le surnom qu'elle a décidé de me donner. Je reconnais très bien ce mot. Quand j'étais petite, parfois, mon père m'appelait comme ça mais il a rapidement arrêté. Mon père n'a jamais voulu tomber dans le cliché de la famille maghrébine typique. Même s'il lui arrive de nous parler en arabe, il préfère les surnoms occidentaux.
Je reviens à moi car je remarque que mon corps tremble. Je n'arrive pas à savoir si c'est à cause de mes vêtements trempés ou si c'est à cause de la peur. Je n'ai aucune idée de ce que je dois faire. Après des minutes qui me paraissent être des secondes, une main se pose trop rapidement à mon goût sur mon épaule.
Je m'écarte en sursautant avant de faire face à l'étrangère. Des yeux noisettes me happent tandis qu'un sourire étincelant me frappe de plein fouet. La jeune femme n'est pas plus grande que moi, nous faisons la même taille. Elle porte une grande tunique ample beige avec un voile marron qui recouvre ses cheveux.
Pendant que je l'observe discrètement, je remarque qu'elle porte de simples tennis de ville. Étonnant pour aller en foret...Je me demande comment elle nous a retrouvé. Mes parents avaient eu rendez-vous loin de la maison pour éviter ce genre de situation. Je ne sais pas si c'est sa présence ici qui me fait le plus peur ou le fait qu'elle m'est retrouvée aussi rapidement. Zineb me regarde droit les yeux avec un sourire sans faille.
Son attitude commence à me mettre mal-à-l'aise. Je ne sais pas ce que je dois faire. Une envie de partir en courant se mélange à ma curiosité. Le bâton dans ma main est toujours cachée dans mon dos. Même si on ne peut pas dire que sa présence me plaise, j'ai enfin l'occasion de régler mes comptes avec elle. Il faut que je rassemble mon courage pour saisir cette opportunité.
- Ma petite comme tu m'as manqué ! Tu as tellement grandi, regarde, tu fais le même taille que moi !
- Qui êtes vous ? Répondis-je froidement
- Eazizati, c'est moi enfin, c'est maman ! Dit-elle en riant comme si que ma question était ridicule
- Non vous n'êtes pas ma mère car je ne vous connais pas. Pourquoi me suivez vous dans la foret ? Je vous préviens mon frère va pas tarder à arriver ! Dis-je menaçante
- Oh... je suis bête, tu dois penser que ces étrangers sont tes parents ! Ils ne t'ont rien dit alors... Tu as eu ma lettre ? J'aurais dû me méfier d'eux, surtout de la femme blonde. Je suis ta mère voyons. Je suis là pour te ramener au pays avec moi. Nous avons vécu séparées trop longtemps. J'ai suivi les gens qui t'ont élevé jusqu'au village où vous vivez. Ce matin je t'ai vu sortir d'une maison avec un garçon alors je vous ai suivi. Je ne pouvais pas repousser le moment de notre rencontre. J'avais tellement hâte de te récupérer ! Le problème c'est que je me suis perdu dans la foret. Et puis ensuite je t'ai vu sortir en courant d'une cabane alors je t'ai rejoins. Tu étais seule sans le garçon c'était le moment parfait. Maintenant me voici ! Explique-t-elle naturellement.
