Bienvenus en Syrie

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Quelques jours sont passés. Tout a bien changé. Le lycée me semble très loin maintenant. Inutile de préciser que nous avons quitté notre confortable maison. Nos jours de paix et de joie sont restés derrière nous. Nos parents ont pris les choses en main. Peu importe ce que Sam ou moi avons dit n'a pu les faire changer d'avis.

Après ses révélations, nous avons préparé des affaires pour un départ plus ou moins précipité. Comme à son habitude mon père avait déjà tout prévu. Le lieu ? La Syrie. Comment ? En avion, escorté par l'armée. La seule chose que personne ne sait c'est la durée de notre exil. Car oui, c'est un véritable exil. Nous quittons tout sans savoir quand nous reviendrons. Aucun d'entre nous ne peut dire où et pourquoi nous partons. Mes parents ont été très clairs sur ce point.

C'est aujourd'hui que nous quittons le sol français. Nous sommes parti de la maison il y à trois jours mais nous devions attendre dans une espèce de planque loin de tout. Nous avons eu le feu vert pour prendre l'avion il y a quelques heures seulement. Lorsque que nous nous cachions, ma mère essayait de nous faire oublier la situation dans laquelle nous nous sommes mis sans succès.

L'horrible appartement moisi dans lequel nous avons vécu n'a pas aidé. Je ne peux pas dire que l'armée ait beaucoup de moyen. Nous ne sortions pas. Nous respirions toujours le même air. Celui qui empeste la poussière et le renfermé. Mon père n'a pas cessé d'aller et venir. Il est le seul qui pouvait parler avec nos « anges gardiens », les militaires. Samir a essayé plusieurs fois de négocier pour l'accompagner mais il a juste réussit à énerver notre père car je cite:

« il faut suivre les ordres sans discuter car ils sont les seuls à pouvoir nous aider et nous sortir de là. Nous devons prendre notre mal en patience ».

Le plus dur c'est que je n'ai plus aucun contact avec Mélina et Selma. La dernière chose que nous nous sommes dis c'est « le film était vraiment bien. Dommage que tu ne sois pas venu Nesma » . Ce sont leur dernières paroles pour moi. Mon père nous a confisqué nos téléphones par sécurité. Nous avons l'habitude de parler par messages très souvent. Depuis plusieurs jours c'est silence radio de mon coté, j'espère qu'elles comprendront...

Je suis assise sur mon minuscule lit quand la porte miteuse de l'appart s'ouvre brusquement. Je me redresse et regarde en direction de notre « entrée ». Deux hommes habillés en treillis accompagne mon père. Tous les trois s'avance dans le lieu et ils nous demandent de nous réunir.

Ce n'est qu'une fois au centre du salon, entourée de ma mère et mon frère, que je remarque que mon père porte lui aussi d'une tenue militaire. Les deux étrangers s'installent sur des chaises et commencent à nous expliquer comment l'arrivée en Syrie va se dérouler. Ça y est nous allons quitter cet endroit !

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Nous sommes le lendemain matin.

Les militaires sont restés une grande partie de la nuit pour nous briefer. Comme conforme au plan, nous sommes à l'aéroport, attendant que notre avion de l'armée française soit prêt. Je suis déçue que mon premier vol soit pour cette destination et non pour des vacances. Malheureusement c'est comme ça et je dois m'y faire. Mon père nous avait dit que nous irions au bled mais nous attendons toujours.

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