asseyez vous - part 3 -

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J'ai besoin de temps pour réfléchir seule. Une dernière question reste sans réponse:

« Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Vous saviez que je n'étais pas votre fille biologique et l'hôpital n'est pas à 1h de route de la maison. Alors pourquoi êtes-vous partis aussi loin ? Qu'est ce qu'il vous a pris autant de temps ? »

 Mon père esquisse un sourire. Je suis sûre qu'il se dit que je ne laisse rien passer et qu'il va être obligé de tout me dire.

« J'espérais que tu poses cette question, rien d'étonnant venant de toi Nesma. Nous sommes allés à la clinique ce matin car ils devaient nous annoncer quelque chose d'important. Une chose qui nous a profondément bouleversé »

Mon père se tourne vers maman qui lutte pour retenir ses larmes. Je m'en veux de remuer le couteau dans la plaie mais je dois connaitre toute l'histoire. En plus, quelque chose me dit que si je veux apprendre des choses il faut que je pose toutes mes questions maintenant. Mes parents ne supporteraient pas de reparler de ce sujet. Il semble être difficile à aborder pour eux. Samir se redresse à coté de moi. Ma question semble l'intéresser tout autant que moi. Ma mère reprends, pour laisser souffler baba:

« Marina, mon ancienne collègue des affaires familiales de l'hôpital, a appelé pour que nous venions la voir en urgence. Une fois là-bas, on nous a annoncé qu'une femme avait appelé, elle voulait savoir si il y avait un moyen de retrouver un bébé qu'on l'on avait abandonné. Marina a trouvé sa demande étrange, lui a expliqué que c'était impossible et lui a demander d'avantage de détails. Nous avions parler de toi à Marina. Elle nous avait beaucoup aidé pour les papiers administratifs afin que personne ne se pose de questions. C'est pour ça qu'elle nous prévenu directement après. Il lui a semblé que cette femme cherchait notre fille. Quand l'étrangère a appelé, Marina nous a organisé un rendez-vous avec elle. C'est pour ça que nous sommes rentrés tard. Le rendez-vous était dans une ville loin d'ici. Marina nous a dit que c'était plus prudent pour nous tous. Nous n'étions pas certains que ce soit la femme qui t'avais donné la vie. Nous voulions en avoir la certitude alors après avoir réfléchit une bonne partie de l'après-midi, nous sommes finalement, allés la rencontrer ».

Une question me brule les lèvres. Samir me devance, il doit être fatigué de tout ce suspense: « C'était elle ? » Ma mère est surprise que mon frère sorte de son mutisme. Elle répond après un bref regard vers mon père:

« C'était elle ».

Sa réponse est le coup final qui me frappe en plein cœur. Un grand silence s'installe. Ma mère biologique m'attend dans une ville voisine? Elle veut me retrouver? La femme qui s'est enfuit après ma naissance veut me récupérer ? Mon regard passe sur chaque membre de ma famille. Mon frère est sidéré, il n'ose pas me regarder.

Ma mère s'est remise à pleurer tout en me regardant. Je comprends que ses pleurs trahissent sa peur. Depuis des années elle doit vivre avec cette peur tout au fond d'elle. Son plus grand cauchemar est sur le point de se réaliser. Mon père me regarde inquiet. Je reconnais ce regard. Il y avait longtemps que je ne l'avais pas vu. Cela date de 2 ans, quand j'en avais 14, quand j'ai été victime d'un groupe de jeunes dans la rue.

Il y a 2 ans, à une fête du village, des jeunes plus âgés que moi m'avait repéré. Ils me suivaient depuis plusieurs minutes alors je m'étais enfuis de la fête car ils me faisaient peur. J'étais seule car mon frère était avec ses amis et mes parents s'étaient éclipsés je-ne-sais-où. Je me suis retrouvée dans une ruelle. Je pensais les avoir semé jusqu'à ce que je les aperçoivent se diriger dans ma ruelle.

ZinebOù les histoires vivent. Découvrez maintenant