Partir en Syrie n'a pas été une chose facile. Nesma est une ado comme les autres mais tout changea brusquement. Tout commencera par une étrange conversation interceptée un matin ordinaire. Prise dans un tourbillon de bouleversements, Nesma ne sait p...
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Je marche seule dans les petits jardins qui entoure la fameuse Tour Eiffel.
Nous sommes bien arrivés en train ce matin. Nous avons déposé nos affaires dans la chambre d'hôtel. Mon frère y est resté car j'avais besoin de venir seule. Sur le chemin j'ai pris le temps de faire le point. Ma colère pour lui est partie, il ne reste plus que l'impatience. Bien évidement, je lui en veux mais j'ai rêvé tellement de fois de ce jour que cela n'a pas d'importance.
C'est le cœur léger et l'esprit clair que je marche en direction du lieu de rendez-vous. Je me suis regardée dans toutes les vitres des magasins. Je me suis bien habillée pour l'occasion. J'ai 17 ans mais je ressemble à une femme à présent. Je suis parfaitement bien maquillée et je n'ai plus honte de me montrer ainsi.
Je porte un haut blanc qui m'arrive un peu au dessus du nombril, un pantalon en jean taille haute bleu clair et une chemise mi longue ouverte jaune moutarde à pois blanc. Comme seul accessoire, un bijoux lourd de souvenir. La chaine qu'il m'a offerte en Syrie est attachée à mon cou. Avec moi, j'ai un petit sac rond en paille que je porte sur l'épaule et en chaussure, j'ai de fines sandales à talons carrés pour être à l'aise.
Je déambule entre les carrés d'herbe en regardant chaque passant. Il y a beaucoup de monde aujourd'hui. Les passants doivent se demander pourquoi je les regarde avec autant d'insistance. Plus le temps passe, plus je perds mon sourire. Je regarde chaque recoins, je déambule dans chaque allée en regardant absolument partout. Je passe et repasse encore et encore.
Au bout d'une heure, j'ai le cœur en miettes.
Il n'est pas venu ? Il n'est pas venu...
Je vois les limousines défiler mais toujours aucuns signes de lui. Je passe de nombreuses fois sous le monument. Je commence à avoir mal au pieds. Je passe une dernière fois sous l'imposante tour et commence à monter les quelques marches d'un escalier. Mes pas sont lourds. Je me sens vraiment triste. Je me retrouve sur une sorte de place où beaucoup de touristes se prennent en photo avec la Tour Eiffel en fond.
Je vois des couples se prendre en photo en riant niaisement. Cela me peine encore plus. J'ai été naïve de penser qu'il viendrait. Tout être humain normal aurait oublié cette date. Je me sens stupide d'y avoir cru. Il ne s'agit que d'une date à la fin d'un morceau de papier. Juste une vielle date...
Malgré cet échec, je décide de profiter de la vue. Ce n'est pas tous les jours qu'on voit l'un des plus beaux monuments de France d'aussi près ! Au moins je ne serais pas venue pour rien. Je reste un instant face à la Tour à réfléchir. Je pense que je vais dire à Samir de venir voir ça avec moi. Les gens autour de moi sont tellement heureux que ça déteint sur moi.
Certains me demandent de les prendre en photo, ce que je fais avec plaisir. C'est bête que mon frère reste seul à l'hôtel si je suis seule également. Ce n'est pas grave si Naël n'est pas venu, j'aurais essayé de tout mon cœur de croire en nous.
