Partir en Syrie n'a pas été une chose facile. Nesma est une ado comme les autres mais tout changea brusquement. Tout commencera par une étrange conversation interceptée un matin ordinaire. Prise dans un tourbillon de bouleversements, Nesma ne sait p...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
-------------------------------------------
Je sens tout son corps dans mon dos.
Il soulève mon tee-shirt au niveau de mon dos et glisse un truc froid entre mon dos et le début de mon pantalon. C'est quoi ça encore ? Pendant que nous avançons il me chuchote: « je t'ai rendu ton 9 millimètre, tu pourrais en avoir besoin ». Il range également sa chaine que je porte autour du cou sous mon tee-shirt. Il me demande de faire attention et m'embrasse furtivement la nuque.
Après, il m'attrape fermement par le bras et nous suivons les hommes en reprenant nos rôles. Ils marchent confiants en direction de la grotte. Parfois, un des hommes se retourne vers nous. Pour que notre petit jeu paraisse crédible, je feins de me débattre. L'homme parle en arabe à Naël et se tourne en riant. Je ne parle pas très bien arabe mais je sais que, ce qu'il dit sur moi, ne va pas dans le sens du respect des femmes.
Les hommes nous font passer de l'autre coté des bâches. Il fait beaucoup plus frais dans la grotte. En réalité, il ne s'agit pas vraiment d'une grotte. Je dirais plutôt, une sorte de brèche entre deux falaises. Il n'y a aucun toit mais de grande toiles qui filtrent la lumière et empêchent l'eau de tomber. Les murs ne sont constitués que de la roche des falaises et le sol est recouvert d'un sable fin.
L'endroit est immense et tout en longueur ! Il y a beaucoup de bureaux avec des ordinateurs posés, d'énormes écrans un peu partout et des tableaux blancs avec des cartes collées. Ce qui saute aux yeux c'est la quantité aberrante de malles entreposées les unes sur les autres dans les moindres recoins. De loin, j'aperçois une femme qui en ouvre une.
Je réalise qu'elles contiennent des armes. Ils sont vraiment très bien armés. Je ne m'y connais pas en matière d'armement mais là, ils ont toutes sortes d'armes avec eux. Cela me rappelle ce que Naël nous avait présenté pendant l'entrainement. Mes yeux s'écarquillent quand je distingue ce qui ressemble à des explosifs.
Je me rends compte, qu'ils sont tout aussi armés que la Tente l'est. La seule différence c'est que nos équipements sont flambes en neufs et que les leurs sont assez rustiques et précaires. Les ordinateurs sont de première génération par exemple. Naël ne sait plus où donner de la tête. Quand il voit les explosifs, il fronce les sourcils mais se reprend rapidement.
Nous traversons le QG de Zineb escortés et sous les yeux de tous ses collaborateurs. Ses gens sont majoritairement d'ici. La plupart me regardent avec un regard attristé. Ils n'ont vraiment pas l'air heureux. Je me souviens des paroles de Naël sur son frère. Les gens qui rejoignent Zineb sont des personnes qui ont tout perdu ou qui n'avaient rien.
Soudain les terroristes s'immobilisent et se dirigent vers moi. Ils m'agrippent les bras et commencent à m'emmener avec eux. Naël ne comprend pas ce qu'il se passe. Il ne faut pas que nous nous séparions ! Il demande aux hommes ce qu'il se passe. Dans un français bancal, ils expliquent que Zineb veut me voir seule. Ça sent pas bon cette histoire ! Je ne veux pas y aller seule, il faut que Naël vienne avec moi.
