Partir en Syrie n'a pas été une chose facile. Nesma est une ado comme les autres mais tout changea brusquement. Tout commencera par une étrange conversation interceptée un matin ordinaire. Prise dans un tourbillon de bouleversements, Nesma ne sait p...
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Sans trop savoir pourquoi, un drôle de sentiment m'envahit. Je claque la portière avec un espèce de grognement qui équivaut à un « à demain ». Je me retourne en direction de la maison, le feu aux joues. Je me déplace la tête haute jusqu'aux deux hommes qui guettent mes moindres faits et gestes.
Ils s'écartent pour me laisser passer la porte. Je sais qu'ils voient que je suis perturbée. Même un aveugle le verrait ! J'ai trop honte... Pourquoi ces simples mots me font un tel effet ? Peut-être parce que cela veut dire que nous avons presque le même âge ? Qu'il n'est plus aussi inaccessible que je le pensais ?
BREF, je monte en quatrième vitesse dans ma chambre les points serrés. Une fois dans ma chambre, je tombe sur ma mère. Je n'en reviens pas. Je rêve où elle fouille dans mes affaires là ? Je surprends ma mère qui soulève ma couette, mes oreillers. Elle va ensuite en direction de ma valise ( toujours pas rangée dans les placards évidement ) et cherche je-ne-sais-quoi. Elle ne m'a entendu rentrer apparemment.
Je me stoppe sur le seuil de la porte très surprise, les sourcils froncés. Ma mère est très attachée au principe qu'il faut laisser de l'intimité aux jeunes. Je ne comprends pas ce qu'elle fait. Elle a l'air de chercher une chose bien précise. Elle se redresse mal à l'aise quand elle remarque ma présence. Elle tousse en déposant les vêtements qu'elle avait dans les mains, sur le lit:
« Ah, vous êtes rentrés ! je voulais juste voir si j'avais pas mis par mégarde, un haut à moi dans ta valise quand je l'ai faite. Tu es rouge pivoine, le jeune homme vous a fait courir ? ».
Réalisant que la situation commence à déraper dans un sens qui me déplaît, je décide te dire à ma mère que je veux me changer pour qu'elle me laisse. Elle me laisse heureuse de pouvoir sortir de cette situation « fâcheuse ». Cependant, je n'oublie pas qu'elle cherchait quelque chose. Je sais très bien qu'il ne s'agit pas d'un haut. On dit souvent, que nos parents lisent en nous comme dans un livre ouvert. On oublie souvent qu'il en est de même pour les enfants.
Air Pods en main, je m'approche de la baie vitrée et me m'arrête devant, le regard dans le vide. D'ici, j'ai une vue imprenable sur le jardin et donc sur la piscine. Je sens un poids dans ma poche et me rappelle que c'est mon téléphone. Quelqu'un a cherché à me contacter tout à l'heure. Je pousse un long soupir. J'ai besoin d'air.
J'ouvre la baie vitrée et le vent chaud me caresse le visage. Je saisi mon téléphone et démarre ma playlist. La mélodie est diffusée par mes écouteurs que j'enfonce dans mes oreilles. « Oh my God » de Adèle efface et remplace mes pensées. Je me tourne et balance mon portable sur le lit. Je verrais qui est ce mystérieux interlocuteur plus tard. Il est 15h et je suis déjà fatiguée. Le balcon m'appelle et m'attire à lui.
Pieds nus, je vais sur le balcon et m'accoude à la rambarde. Le sol est chaud ce qui est très agréable. Je ferme les yeux et laisse le soleil réchauffer mon corps. Que le calme me manque... Je reste ainsi pendant plusieurs minutes. Les morceaux de musique se succèdent dans mes oreilles.
