Disclaimer : les personnages appartiennent à l'univers de Saint Seiya, et donc à Masami Kurumada.
Rating : M
Fréquence de publication : un chapitre le 1er, 10 et 20 de chaque mois.
Nombre de chapitres prévu : 20
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D'un geste lent et tendre, il caressa l'épaule dépassant du drap. La peau était douce et chaude. Il put sentir le frisson qui la parcourue sous la pulpe de ses doigts. De son autre main, il repoussa une mèche émeraude qui avait glissé sur son visage apparemment endormi, lui arrachant un sourire mutin.
- On fait semblant de dormir ? le taquina-t-il.
- C'est pour te faire croire que tes prouesses m'ont épuisé, répliqua Shun en ouvrant les paupières.
Ses yeux brillaient d'amusement. Mais aussi de tellement d'amour qu'il en fut un instant gêné. Il le regarda s'étirer avec toute la grâce d'un félin, dévoilant délibérément sa poitrine. Le drap glissa sur sa taille jusqu'à ses hanches, où il resta. En équilibre précaire. Là, sur cette peau si pâle, apparaissait clairement la marque d'un suçon sur son aine.
- Ton frère va me tuer, soupira-t-il, désabusé.
Shun gloussa puis roula sur le ventre. Ses reins se révélèrent et Aiolia fut incapable de ne pas y poser les yeux. Appuyé sur les coudes, son compagnon se mit à lui caresser le torse du bout des doigts, lui arrachant un frisson. Ses yeux d'agathe étaient plein de promesses et il dut se faire violence pour ne pas lui sauter dessus à nouveau.
- Vous vous ressemblez trop tous les deux, c'est pour ça que vous ne pouvez pas vous supporter.
Aiolia manqua s'étouffer d'indignation à cette déclaration, sous le rire cristallin de Shun. Au même moment, une ombre se dessina sur la paroi de leur hutte et une voix agacée s'écria :
- J'en sais rien moi, où il est, regarde chez ta mère !
Une violente dispute éclata à l'extérieur. Si Aiolia s'en amusa, Shun, quant à lui, leva les yeux au ciel. Le menton dans la main gauche, la main droite négligemment posée sur la poitrine de son compagnon, il battait doucement l'air de ses jambes, faisant davantage bouger le drap qui le recouvrait.
Lorsqu'Aiolia commença à très lentement tirer sur la couverture afin de dévoiler le reste de son corps, Shun arbora un sourire en coin aguicheur, les yeux rivés dans les siens.
Toute sa beauté se dévoila dans la pénombre de leur cachette. Tout son être était un contraste chaste de lui-même. Sa peau était d'une pâleur cristalline alors que la sienne arborait une teinte brune, de celle qui ont doré au soleil ; ses membres étaient fins, légèrement musclés, tout en grâce, tandis que les siens étaient tout en formes brutes et lignes carrées. Leurs personnalités, également, étaient diamétralement opposées.
Et surtout, Aiolia avait le sentiment, inébranlable, que personne d'autre que Shun ne pouvait le rendre heureux. Il l'écoutait. Le comprenait. Savait lui parler. À ses côtés, il avait véritablement l'impression de posséder ce qu'il n'avait jamais eu : une famille.
Tendrement, il lui caressa la joue. Shun ferma les yeux et poussa un discret soupir de contentement.
- Promets-moi qu'on restera comme ça pour toujours, lui dit-il soudainement en rouvrant les paupières.
Aiolia se redressa pour rapprocher son visage du sien, et répliqua :
- Je te jure que je ne te laisserai jamais partir.
Shun rit à nouveau tout en roulant sur le dos pour lui abandonner son corps. Lorsqu'Aiolia vint sur lui, il lui ouvrit les bras et fit lentement glisser ses mains de ses avant-bras à ses épaules, appréciant de sentir, sous la peau dorée, la robustesse de ses muscles.
- Ça sonne davantage comme une menace que comme une déclaration d'amour, s'amusa-t-il en le laissant se glisser entre ses jambes.
- Je suis gardien de chèvres, pas poète, grommela Aiolia avant de fondre sur son cou.
Ils firent l'amour lentement, silencieusement, sans se quitter des yeux.
Aiolia avait attendu ça des années. Le temps que Shun devienne un homme. Gardant ses sentiments pour lui tout en priant pour qu'un jour il éprouve les mêmes.
- Lia..., gémit Shun à son oreille.
Il ferma les yeux.
Il avait mal, brutalement.
Shun était le seul à l'appeler ainsi. Et c'est lorsqu'il lui avait donné ce surnom pour la première fois qu'Aiolia avait mis un mot sur ce qu'il ressentait pour l'adolescent. C'était l'amour.
Il avait mal. Vraiment très mal, maintenant.
C'était l'été, enfin, après ces mois interminables de pluie printanière. Le soleil brillait, il n'y avait aucun nuage dans le ciel bleu. Il n'avait pas plu depuis deux jours, signe que la saison sèche était enfin bel et bien là.
Tout à coup, alors qu'il surveillait le troupeau, les jeunes du Clan passèrent en courant devant lui. Certains d'entre eux lui lancèrent des insultes sans même le regarder, par habitude.
Sauf un. Qui s'arrêta à ses côtés tandis que les autres continuaient en direction de l'étang qui se trouvait non loin des abords des dernières huttes. Ses joues, encore rondes de l'enfant, étaient rouge d'excitation et de plaisir. Ses cheveux émeraude en désordre dansaient sur ses épaules nues en rythme avec la brise légère qui soufflait.
- Lia ! s'écria-t-il joyeusement, les yeux brillant de ravissement. Viens !
Il le prit par la main. Et Aiolia comprit enfin.
Il avait tellement mal que sa peau, soudain, se couvrit de sueur.
Puis, il fit nuit. Des cris de terreur s'élevaient de partout. Il entendait certains guerriers du Clan pousser leur cri de guerre. Certaines huttes avaient pris feu.
Sans savoir pourquoi, il avait plaqué l'une de ses mains sur son abdomen. Lorsqu'il la leva devant son visage, elle était recouverte de sang.
À ses oreilles, Shun continuait de gémir :
- Lia...
Quelque part, il l'entendit l'appeler en riant :
- Lia ! Viens !
Sa voix hurla ensuite, terrorisée, tandis qu'il s'écroulait :
- Lia !!!
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C'est le départ d'une nouvelle aventure !
Ce prologue est très court, mais j'espère qu'il vous convient :)
Ne partez pas trop loin, je publie le premier chapitre dans quelques heures !
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Cœur-de-Tonnerre
FantasyLes Reshis sont une peuplade sauvage vivant en Clans disparates sur tout le territoire des plaines du sud, appelées les Terres de Resh. Ils ont longtemps soufferts de raids violents perpétrés par ceux qu'ils appellent les hommes de fer, avant que ce...