Le réveil sonne, sonne encore, et continue. Dans la chambre, le lit n'est pas défait, les rideaux sont ouverts mais la nuit est encore là. Yumi est endormie sur son bureau, un crayon à la main. Dessous, le papier blanc est griffonné d'une multitude de croquis sur des kimonos portés par des personnages de tout âge dans des postures différentes.
Ses yeux verts s'ouvrent lentement. Yumi se redresse sur la chaise. Elle a mal un peu partout mais semble plutôt satisfaite de son travail nocturne. Rapidement, elle cache les feuilles dans une pochette opaque qu'elle glisse entre deux livres d'économie sur son étagère, puis sa main coupe le réveil.
Après un passage à la salle de bain, et un changement d'uniforme, Yumi descend. Sa mère est dans la cuisine. Hier soir les retrouvailles mère fille se sont montrée plutôt froides. Sae Muchimaro est une belle femme de 45 ans. Plutôt grande, brune, très élégante à tout moment de la journée, Yumi a hérité du visage de sa mère, à la différence que la jeune femme est bien plus expressive et ne le met pas en valeur avec du maquillage. Pas d'embrassade, ou de mot doux, entre elles.
-Bonjour maman. Dit-Yumi en s'installant pour manger.
- Bonjour. D'un geste sec, Sae pose un agenda à côté de sa fille. C'est ton planning. Je compte sur toi pour le respecter.
Yumi se sent mal, les germes de la colère se font sentir, mais elle résiste. Elle risque un coup d'œil au planning : cours de bonne conduite en haute société, cours d'Ikebana, cérémonie du thé, sortie culturelle, cours de Valse et rencontre avec tel ou tel membre d'une énième famille aisé, surtout avec leur fils pense la jeune femme. Tout y est. Sans oublier l'anniversaire de sa mère dans quelques jours. Puis Noël, puis l'anniversair de son père... Des événements festifs où on passe son temps à étaler son ego à des invités qui en font de même. Yumi déteste ça.
- J'ai demandé qu'on m'envoi tes derniers résultats. Je vois que tu as énormément progressé en japonais. Le professeur remplaçant à l'air très compétent. Continue tes progrès, mais ne te limite pas au Japonais, sinon tu n'iras pas à l'université.
Cette dernière phrase est une menace. Yumi ne dit rien et mange. L'université, ou le mariage arrangé. Elle sait tout ça déjà.
-Je vais rejoindre ton père à l'ambassade de France et ce soir nous avons un dîner important. Tâche de bien suivre ton planning et je te laisserai une soirée ou deux de libre pour voir Sato.
La mère quitte la cuisine dans un silence rompu uniquement par le claquement des talons aiguilles sur le sol. L'appétit coupé, Yumi ne termine pas son petit déjeuner. Des mains de la servante elle récupère son Bento. C'est le début d'une longue journée.
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Sato va se montrer distant. Même si cela met mal à l'aise la jeune femme et lui brise le cœur, elle comprend, et culpabilise même. Il a besoin de temps, et c'est tout à fait normal. Anko est de retour en cours, se pavane devant ses camarades de classe et se fait plaindre d'une injustice. Les plus crédules finissent par croire son histoire de malentendus dans les toilettes, et que Yumi l'a accusé pour ne pas avoir honte d'être tombé la tête dans la cuvette. Ça en fait rire certains. Sato en réprimande quelques-uns durant la pause entre deux cours.
-Vous croyez vraiment n'importe quoi de la part de cette garce. Dit-il en s'adressant l'air mauvais a un camarade.
-T'étais pas là Sato, nous non plus, et Yumi ne parle pas. Réponds un élève assit sur le bord de son bureau. T'as qu'à la prendre en flag' pendant qu'elle fait ça et on en reparle.
-Moi je crois surtout que Sato est frustré, n'faut pas toucher à sa princesse !
-Au moins, c'est une princesse, elle.
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Vivre son Printemps [Romance - amour interdit]
RomanceYumi s'apprête à se jeter d'un pont. C'est alors que Mr Kiritani, son professeur de japonais, la tire d'une mort certaine. Ce dernier va alors la cacher chez lui... Que dissimule Mr Kiritani qui se réfugie dans la cigarette et la bière sans alcool...