Chapitre 33: Pizzas et manipulations.

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Mason

J'avais oublié comme un con, que Shawn avait les clés de chez moi, lorsqu'il était rentré en trombe, j'avais réagi comme un putain de gamin pris la main dans le sac.

À la vue de son petit sourire railleur, mes envies de le buter étaient revenues en un éclair, connaissant ce crétin il allait se faire des milliers de films et surtout me soûler pendant une éternité avec ça.

- T'as pas intérêt à remerder comme toute à l'heure ! Le prévins-je en haussant le ton.
Ne me donnes pas d'autres occasions de te tuer pour aujourd'hui ! C'est clair?

- Bien Patron. Répondit-il, son sourire de merde toujours collé à ses lèvres. Aufaite, Teddy et Liam ont enfin mis la main sur le deuxième mec, Ted m'a prévenu pendant que je me garais devant chez toi. Tu veux t'en occuper aussi ou...

- Qu'ils le questionnent et qu'il l'abattent, quand ils auront finis de s'amuser avec lui! Il est hors de question de le laisser en liberté, ses mecs sont prêts à tout pour se faire bien voir de se bâtard d'Igor...
Déclarai-je, tout en sortant les pizzas du micro-ondes.

- Ok, je vais envoyer tes ordres à Ted.

- Bien! Si jamais Aria te pose des questions sur l'entrepôt ou sur ton travail avec moi, tu fermes bien ta gueule et tu changes de sujet! C'est toujours clair pour toi?

Il hocha vivement la tête, on aurait dit un de ces clébards en plastique qu'on accroche sur les tableaux de bord des bagnoles.

Ce crétin, me donnait envie de rire.

Depuis toujours, en plus d'être des cousins, Shawn et moi, nous étions se qui ressemblerait plus à des meilleurs amis.

- Pour se matin, je voulais ... m'excuser... Marmonnai-je sans lâcher des yeux la deuxième fournée de pizzas dans le micro-ondes.

- Oh putain, qui êtes vous? Qu'avez vous fait de mon cousin? Dit-il hilare.

- Fermes la crétin ! Ajoutai-je en le fusillant du regard. Attrapes des bières et un coca dans frigo au lieu de dire de la merde!

Une fois le repas réchauffé, nous étions retournés retrouver Aria au salon.

Pendant le repas, la discussion avait surtout tournée sur l'époque du collège et sur ce que faisait Aria depuis. Shawn évitant habilement certains sujets.

Vers dix-sept heures, il repartit à l'entrepôt aider Liam et Teddy.
Une fois que j'eus tout débarrassé et rangé un peu le salon, j'expliquais à Mon ange que je devais travailler un moment dans mon bureau.

J'avais pas mal de papiers en retard, voir avec mes hommes où en était certaines livraisons et préparer d'avance d'autres cargaisons.

Deux bonnes heures plus tard, je retrouvais Aria endormie sur le canapé avec son carnet à croquis entre les mains.

J'avais aperçu se fameux cahier, lors de mon passage à Bakersfield, mais elle avait refusé de me faire voir ce qu'elle y dessinait.

Depuis la maternelle, elle avait toujours aimé peindre et colorier. À l'époque, je trouvais qu'elle avait du talent. Pendant son adolescence, elle croquait exclusivement des voitures.

Je me demandais si c'était toujours ça qu'elle dessinait dans son carnet noir.

Délicatement, je lui retirai des mains, j'allais le poser sur la table basse, mais ma curiosité l'emporta.
Tournant les pages, j'étais stupéfait.

Il était rempli de bagnoles, customisées par ses soins mais il y avait aussi des esquisses de moi, son père et de sa meilleure amie "la rouquine".

Elle avait vraiment du talent, au fil des années je trouvais qu'elle s'était encore plus améliorée. Certains dessins ressemblaient presque à des photographies. C'était vraiment bluffant.

Je n'eus pas le temps d'en voir plus, je le déposai rapidement sur la table en bois blanc, à l'instant où elle ouvrit les yeux.

J'avais pris un petit coup de chaud, quand elle avait commencé à gigoter sous son plaid.

Elle chercha du regard son livret, avant de me demander de sa voix encore ensommeillée :

- Tu l'as regardé ?

- Non, mentis-je, je l'ai juste posé à côté sur la table. Tu avais l'air de bien dormir, ça t'as fait du bien? Demandai-je, en essayant surtout de changer de sujet.

- Oui ça m'a fait du bien, je crois que la fièvre a encore baissée... Et toi, tu as réussi à travailler un peu? Dit-elle en s'étirant.

- Oui, oui... Répondis-je à la hâte.

Je m'installais sur le fauteuil en face d'elle, j'allais lui parler du fait que ce soir je devrais la laisser un moment seule, pour aller régler une affaire avec un futur acheteur, quand elle me coupa dans mon élan avec sa question.

- Tu pourrais m'apprendre à tirer?

Mes yeux devaient ressembler à deux putains de soucoupes, tellement j'étais étonné.

- Quoi ??? Demandai-je toujours aussi ahuri.

- J'ai réfléchis, si je savais utiliser une arme, tu n'aurais plus besoin de me surveiller autant. C'est vrai, si tu m'apprend à tirer, je pourrais me défendre plus facilement contre ceux qui en on apparemment contre moi...

- Non! C'est trop dangereux. Tu t'imagines tirer sur quelqu'un?
C'est pas fait pour toi...

- Mais si tu m'apprends, je me sentirais plus en sécurité et...

- Non! Fin de la discussion ! Ordonnai-je en lui coupant la parole.

Elle soupira fort, croisa les bras sur sa poitrine et me fit sa moue boudeuse, histoire que je comprenne bien qu'elle n'était pas du tout d'accord avec ça.

- Ce soir, je vais devoir te laisser seule un moment mais les gars seront dehors si jamais il y avait quoique se soit. Déclarai-je avant de me lever pour aller me préparer.

- Pourquoi ? Demanda-t-elle les lèvres pincées toujours boudeuse.

- Pourquoi quoi? Soufflai-je, légèrement agacé.

- Pourquoi tu veux pas m'apprendre ?

Ok, elle avait décidé de ne pas lâcher le morceau avec ça.

- Parce qu'une arme, c'est pas un jouet Mon ange et que...

- Je veux juste pouvoir me défendre quand tu n'es pas là ! Je ne peux pas me sentir en sécurité qu'avec toi, tu comprends ça ? Elle élevait de plus en plus la voix avant de dire plus bas.
Bientôt tu vas partir sur les routes pour les NASCAR et je serais seule ici et je veux juste pouvoir... Elle ne finissa pas sa phrase et se mit à pleurer.

Je m'approchai et m'assis à côté d'elle.

- Arrête de pleurer Mon ange! Dis-je mollement tout en lui caressant le dos. Tu sais que tu ne dois pas avoir peur? Je ne laisserai personne te faire du mal, tu le sais ça? Hein?

Elle tourna son visage inondé de larmes vers moi.

- Tu m'as encore ignoré toute la semaine dernière... même en me laissant autant de gars que tu veux pour me surveiller où me suivre, je ne me sens pas en sécurité... Y'a qu'avec toi... Et on sait très bien tout les deux, que dès que j'irai mieux, tu vas de nouveau mettre de la distance entre nous et dans quelques semaines tu seras parti.

Sa confession me pris aux tripes.

Comment pouvait-elle se sentir en sécurité uniquement avec moi, alors que j'étais certain qu'elle comprendrait rapidement que tout ses insécurités qu'elle éprouvait, n'étaient dues uniquement que par ma faute?

MAZE Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant