MAZE Tome 1

Chapitre 37: Fuis moi, j'te suis...

Mason

Je venais de me garer sur le parking de la clinique où Jake était toujours hospitalisé. Aria m'avait ignoré quasiment toute la semaine suivante.

Cette petite maligne avait habilement pensé à changer ses horaires de visites vers son père pour me faire chier. Elle travaillait le matin et filait le voir quand j'arrivais au garage l'après-midi.

Du coup nous nous croisions à peine quelques minutes.

J'aurai du être content, elle restait toujours sous la protection de mes hommes et loin de moi en même temps, mais non... Moi, j'avais déjà planifié de la voir, même si ce n'était que pendant quelques heures au garage.

Et ça devenait un réel besoin pour moi.

Cette sale merdeuse voulait toujours tout faire à sa sauce, alors elle en avait décidé autrement et je détestais ça!

Du coup, se matin j'avais décidé de me rendre à la clinique pour voir et prendre des nouvelles de Jake dans l'après-midi.

La grande porte bleue de la chambre deux cent dix-sept vacilla légèrement devant moi lorsque je frappais quelques coups avant d'entrer, au moment où je pénétrais, dans la pièce Aria se décomposa.

La pièce était blanche et lumineuse, équipée d'un écran géant dans le coin à l'entrée, le lit était bien plus spacieux que dans les hôpitaux classiques, quelques peintures abstraites trônaient à plusieurs endroits et deux fauteuils confortables pour les visiteurs étaient placés près de son lit.

Mon père prenait soin de son meilleur ami même à distance. Il ne s'était pas foutu de sa gueule en choisissant cette clinique.

Le sourire aux lèvres, je saluais Jake et prenais des nouvelles de sa rééducation. Il allait de mieux en mieux et n'avait plus que quelques légères douleurs, j'étais ravi pour lui. Ce mec avait toujours beaucoup
compté pour moi, comme un deuxième père à vrai dire.

Pendant la petite heure où j'étais assis dans l'un des fauteuils en cuir beige, Mon ange était resté debout près de la fenêtre, complètement silencieuse, à part quand son père lui posait des questions où lui demandait un truc.

Si elle avait eu des flingues à la place des yeux, je serais mort un paquet de fois cette après-midi là.

Je m'excusais, sortant pour prendre un appel urgent de Shawn dans le large couloir blafard.

Une fois que j'eus raccrocher avec lui, je constatais qu'Aria était adossé contre le mur, les bras croisés sur la poitrine, non loin de moi. Le regard noir, ses adorables lèvres pincées, elle haussa un sourcil avant de me questionner:

- Qu'es que tu fous encore là, Moore?

Je m'approchai d'elle à pas de loup, puis vint me positionner face à elle, plaquant chacunes de mes mains sur le mur derrière elle, l'obligeant à lever ses yeux émeraudes dans ma direction.

J'étais si près d'elle, que son parfum vint chatouiller mes narines, je ne me lasserai jamais de son odeur...

Mon coeur battait la chamade dans ma cage thoracique, elle seule pouvait me mettre dans cet état là, alors qu'elle ne faisait rien de particulier, à part me balancer son air des plus mauvais.

- Tu n'es pas heureuse de me voir, Mon ange? Minaudai-je, un sourire en coin.

- T'es vraiment qu'un gros con! Cracha-t-elle sans ciller.

- C'est ce que je me tues à te dire depuis un moment maintenant, non?
Lui répondis-je, passant ma main dans ses cheveux jusqu'à atteindre sa nuque.

Un infime soupir d'aise s'échappa de ses lèvres.

L'envie de mordiller sa lèvre boudeuse traversa mon esprit mais au vu de sa colère qui noircissait progressivement ses iris, je me resignais.

Mon corps en manque complet du sien, me suppliait de réduire le peu de distance qu'il restait entre nous.

Elle posa ses petites mains fines sur mon torse, elle dû sentir le rythme fou de mon palpitant, car elle ne bougea plus pendant quelques instants, avant de soupirer et de me pousser quelques pas en arrière.

- Garde tes distances alors! M'ordonna-t-elle d'un ton autoritaire que je ne lui connaissais pas.

J'aimais cette fille pour tout un tas de raisons, et même si parfois je pensais la connaître par coeur, ce que j'aimais le plus en elle, était le fait qu'elle arrivait toujours à me surprendre.

- T'es pas facile à croiser depuis que je t'ai ramenée chez toi, je voulais prendre des nouvelles de ton père mais aussi des tiennes... Répondant enfin à sa première question.

- Tu voulais de la distance, alors je t'en donnes! Ça te dis quelque chose? Pour mes nouvelles, tu es très bien arrivé à survivre pendant plusieurs années sans en avoir, alors ce n'est pas simplement quelques jours qui vont te tuer!

Putain, je restais comme un con devant sa nouvelle répartie.
Je devais avouer, que se nouveau petit côté sauvage, me plaisait terriblement...

Elle savait très bien que son absence me bouffait de l'intérieur et c'était la punition qu'elle avait décidé de m'infliger.

Cette fille me connaissait que trop bien.

- Je venais aussi pour savoir si tu étais disponible demain pour m'accompagner quelque part! Déclarai-je, ignorant exprès sa remarque.

Elle inclina la tête sur le côté et m'étudia du regard. Se demandant sûrement si j'étais sérieux ou non.

- Alors? Insistai-je un peu, voyant qu'elle ne répondait rien.

- Non, je ne suis pas disponible désolé! Me lâcha-t-elle la tête haute et sûr d'elle.

La vache elle était vraiment très en colère. Très sexy aussi.

Un large sourire étira mon visage.

- Je ne t'ai même pas encore dit à quelle heure Mon ange!

- Ouais, mais dommage je suis prise toute la journée...

- Si tu continues Mon ange, c'est moi qui vais te prendre dans ce couloir... Ajoutai-je en caressant sa joue du bout des doigts.

À mon contact, elle tiqua et ses joues se teintèrent légèrement à ma remarque.

Elle détourna rapidement le regard quelques secondes puis repris son air renfrogné mais n'ajouta rien.

- Soit au garage vers 15h! Déclarai-je, en déposant un baiser sur son front, avant de tourner les talons en direction de la sortie.
Dis au-revoir à Jake de ma part! Rajoutai-je sans même me retourner.

Je sentis, son regard plein de rage dans mon dos, ce qui m'amusa encore plus.

En rejoignant ma voiture garée au parking principal, j'appelai un vieil ami pour lui demander une faveur.