MAZE Tome 1

Chapitre 14: Doux cauchemar. ✿

 
 

 
Aria
 

   
 
 
Après avoir pris une bonne douche et déballé quelques affaires, j'avais enfilé un bas de jogging et un débardeur pour dormir.

Les températures de Californie n'étaient pas aussi froides qu'en Irlande, mais les nuits ici en cette saison étaient quand même fraîches.

Je sortais Boubou de ma valise et m'installais dans l'immense lit king size de mon hôte.

Toute sa maison respirait le luxe à plein nez.
Pendant la visite guidée offerte par le maître des lieux un peu plus tôt, j'étais resté complètement bouche bée.

Et la première question qui m'était venue était comment ? Comment pouvait-il avoir un train de vie aussi opulent ?

Avec le décalage horaire et le fait que j'avais dormi une bonne partie des treize heures de vol, je n'étais pas particulièrement fatiguée.

J'avais été très surprise lorsque Mason m'avait annoncé qu'il me laissait sa chambre pour la nuit et surtout qu'il préférait dormir dans son canapé.

Certes, son canapé était bien plus luxueux et sûrement bien plus confortable que les miens à Bakersfield, mais j'avais trouvé ça très étrange.

Lorsqu'il m'avait dit que je devrais passer la nuit chez lui, j'en avais tout de suite conclu que nous partagerions la même chambre.

Mais, je m'étais trompé en beauté, aujourd'hui Maze n'en avait rien à foutre du pacte.

Quelque chose avait changé.

À l'aéroport, je l'avais immédiatement senti. Alors que je le taquinais, d'un coup son visage était devenu sombre et beaucoup plus sérieux.

Et sur le trajet retour jusqu'ici, j'avais tenté de le faire parler, mais ses réponses avaient été plus qu'express. Se contentant d'un minimum de vocabulaire pour me répondre.

Peut-être n'était-ce seulement qu'une impression ou qu'il était tout simplement fatigué.

J'avais cru comprendre qu'il avait passé la nuit au chevet de mon père et avait dû enchaîner directement avec la gérance du garage.

Vers cinq heures du matin, en plein questionnement, je m'endormais sans même me sentir partir.

Mais, à peine une heure plus tard, je me réveillais en sursaut. En sueur et les larmes aux yeux, je repoussais ma tignasse bouclée en arrière.

Il me fallut quelques minutes de plus, pour sortir enfin de ce cauchemar.

Toujours le même.

J'étais à peine de retour en ville que mes angoisses nocturnes ressurgissaient déjà dans mon inconscient.

Une fois calmée et la lumière allumée, je soufflais de soulagement.
Néanmoins, ma gorge asséchée m'obligea à me lever pour aller boire un verre d'eau à la cuisine.

Encore une fois, je fus surprise de voir la place à mes côtés toujours libre et désespérément froide.

Pourquoi ça me perturbait autant ?

L'esprit encore un peu embrumé, je laissais cette question de côté pour assouvir ma soif au plus vite.

D'un pas hésitant, je parcourais le couloir à la lueur de la lampe torche de mon téléphone et j'essayais de faire le moins de bruit possible.

Si Mason dormait au salon, je ne voulais pas le réveiller.

À tâtons, j'ouvrais le frigo et attrapais une bouteille d'eau fraîche que je descendais d'une traite.