Chapitre 35: Jukebox et négociations.

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Mason

J'attendais de voir si Aria avait bien écouté toutes mes directives, avant de descendre de la bagnole cinq bonnes minutes plus tard .

J'étais complètement taré, d'avoir accepté de l'amener avec moi.

Mais en même temps, j'aimais la savoir près de moi.

Elle foutait un sacré foutoir dans mon esprit sans même sans rendre compte.

J'avais rendez-vous avec un potentiel acheteur et ne le connaissant que de réputation, je n'étais pas sûr de comment aller se passer notre petite entrevue de se soir.

Shawn était déjà attablé avec lui, quand j'entrais dans le restaurant.

La déco était très années 50, le sol en damier noir et blanc contrastait parfaitement avec tout le mobilier rouge. Au fond, derrière notre table se trouvait même un vieux jukebox lumineux.

Lorsque j'arrivais enfin à leur table, je dus prendre sur moi, pour ne pas jeter un oeil directement à Mon ange.

Shawn releva la tête vers moi, avant d'ajouter avec un clin d'œil.

- Te voilà enfin, Patron! Où veux tu t'asseoir ?

En temps normal, j'aurai pris la place la plus près de la sortie, pour pouvoir me barrer rapidement en cas de pépin. Mais aujourd'hui, rien n'était vraiment normal, alors je pris place au milieu de la banquette en U.

De là, je pouvais surveiller Aria sans trop attirer l'attention.

Shawn eut l'air très étonné par ma réponse, mais me laissa passé pour rejoindre ma place.

Une fois les présentations faites, Patrick qui apparemment était Irlandais voulu passer commande auprès de la serveuse.

La quinquagénaire, sûrement pas loin de la retraite, pris note rapidement avant de repartir en cuisine.

De temps à autre, j'osais un regard en direction d'Aria. À cet instant, tout avait l'air tranquille et personne ne lui prêter attention, ce qui me rassura et m'aida à me détendre un peu.

Une fois notre commande sur la table, Patrick attaqua direct les négociations.
Ce mec n'avait pas l'air d'être trop prise de tête, j'accepterai sûrement sous peu, les pauvres conditions qu'il demandait.

De temps en temps, j'essayais d'envoyer des messages à l'ange aux yeux verts assise à quelques tables de moi.

Une fois que je lui eus demandé comment elle se sentait ou si elle aimait son burger, j'étais à court de discussion. Alors je lui envoyais des coeurs, de toutes les couleurs.

Espérant intérieurement que ça l'aiderait à se détendre et que ça la rassurerait.

J'avais l'impression d'être un ado de seize ans de nouveau, nous envoyant des SMS, en cachette du reste du monde.

Au bout d'un moment, du coin de l'oeil je la vis se lever, j'essayais de ne pas trop regarder ce qu'elle faisait, mais impossible. Mon stress monta directement en flèche.

Elle venait à notre table.

Putain, elle n'allait quand même pas venir nous parler. Si elle tentait quoique se soit, elle allait en prendre plein la gueule une fois que nous serions rentrés.

Elle passa lentement devant notre table, se dirigeant l'air de rien, vers le vieux jukebox au fond de la pièce.

J'allais la tuer! Je la tuerais rapidement, pour pas qu'elle ne souffre! C'est vrai, je lui avait promis à Bakersfield de ne plus la faire souffrir...
Et je l'aimais beaucoup trop pour la tuer lentement.

Une fois, qu'elle eût choisi la prochaine chanson, elle repassa toujours aussi tranquillement devant nous, sans même un regard pour moi.

Je bouillais intérieurement.
Les muscles tréssautants dans ma jambe trahissaient ma nervosité.
Heureusement pour moi, personne à ma table n'y fit attention.

Alors qu'elle repartait toujours aussi lentement à sa table, je m'aperçus que tout les hommes assis à la mienne, étaient entrain de lui mater le cul sans aucune gêne.

La rage me monta instantanément, je tapais mon poing déjà bien endolori sur la table, pour essayer de capter de nouveau leurs attentions.

Shawn me regarda, les yeux complètement ahuris, il avait très bien reconnue Aria.
Les deux autres, se remirent à parler comme si de rien n'était.

Une fois assise sur sa banquette rouge vif, elle osa enfin soutenir mon regard qui avait certainement viré à l'orage. Un petit sourire en coin se forma aux commissures de sa bouche sensuelle de petite peste.

Putain, maintenant je passais de la colère à l'envie.

"Elle finira par me rendre complètement dingue."

Une bonne heure plus tard, elle sirotait un putain de milkshake à la paille, jouant avec mes nerfs un peu plus quand je la vis en train de lécher cette foutue paille bien trop sensuellement à mon goût.

Comment pouvait-elle me rendre jaloux d'une putain de paille?

Je déclinai l'invitation de Patrick pour sceller notre accord dans un club de strip-tease, feignant un rencard déjà prévu, quelques minutes plus tard.

Ce n'était pas totalement faux, j'avais bien rendez-vous avec Mon ange, même si je n'allais pas pouvoir céder à la tentation.

Déjà que se soir sur le canapé, j'étais à deux doigts de l'embrasser.
Notre attirance mutuelle devenait de plus en plus dure à cacher.

Une fois les aurevoirs fait sur le parking, Patrick et son bras droit partirent de leurs côtés. Shawn ne tarda pas à me questionner.

- Sérieux mec, pourquoi tu la ramenais avec toi ?

- J'ai pas eu le choix... Répondis-je bougon.

- T'avais dit que tu la laisserai chez toi et...

- Je dis un paquet de trucs en se moment Shawn et avec Aria rien ne se passe vraiment comme prévu. Alors j'ai improvisé...

- Le Maze que je connais, l'aurait attachée et bâllionnée quelques part chez lui jusqu'à son retour...

Je levais les yeux au ciel, il avait raison ce petit con, en temps normal, je l'aurais vraisemblablement ligotée et bâillonnée dans un coin de ma cave.

Aria me ramollissait un peu, enfin quelques heures plus tôt dans le salon c'était plutôt l'inverse.

- Plus facile à dire qu'à faire. Ripostai-je le ton las.

- Tu l'aimes bien on dirait...

Je le fusillai du regard, et je n'eus rien à ajouter pour qu'il comprenne qu'il valait mieux qu'il se casse rapidement, lui et son sourire de débile, si il ne voulait pas finir ligoté et bâillonné dans le coffre de ma bagnole.

Une fois seul, je m'adossais à la Shelby puis je sortis une cigarette de mon paquet en attendant que Mon ange démoniaque sorte enfin du routier.

Laissant la nicotine se répandre pour essayer de calmer mes nerfs avant de la retrouver.

J'avais presque fini ma clope quand elle passa enfin la porte d'entrée du restaurant et que sa silhouette se rapprocha dans la pénombre du parking.

MAZE Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant