Chapitre 4: Réveil difficile. ✿

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Mason
 
 
 

Je me réveillais en sursaut en entendant une porte au loin claquer violemment. Mes yeux peinèrent à s'ouvrir et à reconnaître la pièce dans laquelle je me trouvais.
Le soleil traversant les lamelles des stores était suffisant pour que mon regard puisse faire le tour de la pièce sans se sentir agressé.

Il fallut quelques minutes à mon cerveau encore embrumé par le sommeil, pour remettre tout dans le bon ordre.

Ma main droite tenait fermement un truc mou, j'examinais ce bon vieux Boubou sous toutes les coutures. Le reniflant même, pour être sûr que c'était bien lui.

Ce vieux panda en peluche était à moi. Je me souvenais parfaitement du Noël où je l'avais reçu.

J'adorais ce petit gars, mais Aria avait directement flashé dessus lorsque je lui avais fait voir fièrement ce que j'avais eu comme présent sous le sapin de mes grands-parents.

Étant déjà faible devant les yeux émeraudes de cette fille, je lui avais directement offert. À l'époque, tout ce qui m'importait c'était de la voir sourire.

J'étais grandement étonné de voir, que malgré sa haine envers moi, elle l'avait conservé et surtout qu'elle dormait toujours avec. Et, à cette conclusion, un sourire niais s'étira immédiatement sur mes lèvres.

Je m'étirais doucement dans ce lit, dont les draps étaient imprégnés de son odeur. Sentant la place à côté de moi, déjà refroidi, je compris rapidement que cette petite peste avait filé en douce et m'avait planté là.

Je soupirais doucement, en réfléchissant.
 
 

" Qu'est-ce que tu espérais, imbécile ?

Qu'elle t'accueille avec le sourire jusqu'aux oreilles et un café au lit peut-être ?

Pas après tout ce que tu lui as fait... "
 
 
 

Je restais allongé à cogiter un moment. Cherchant à comprendre pourquoi mon inconscient m'avait mené directement jusqu'à elle.

Il allait falloir que je trouve des explications plausibles quant à ce maudit accident. Qui me visait réellement ? Qu'allait dire mon père en apprenant que j'étais ici ? Fallait-il que je lui dise ou que je garde ça pour moi ?

Et putain, qu'est-ce que j'allais bien pouvoir lui dire à elle ?
J'avais évité sa foutue question déjà deux fois, mais connaissant ce petit démon aux yeux verts, elle n'allait pas lâcher l'affaire aussi facilement.

Non. Elle allait vouloir savoir et j'avais intérêt à me mettre d'accord avec moi-même quant aux réponses que j'allais lui donner.

J'avais deux options. Celle de lui dire toute la vérité, quitte à prendre le risque de la perdre définitivement et de faire éclater nos familles. Ou celle de continuer de lui mentir.

Même si j'avais conscience que tous mes mensonges l'avaient énormément blessée au cours de ces quatre dernières années, c'était bien plus facile pour moi, de lui mentir lorsqu'elle était loin de moi.

Pourtant il allait bien falloir que je fasse un choix, avant le retour de cette tête de mule.

Cette nana avait toujours été bien plus têtue que moi, je me souvenais d'une fois où elle avait voulu absolument monter tout en haut d'un arbre au fond du jardin de chez mes grands-parents.

Ce jour-là, Madame avait décidé qu'elle voulait toucher les nuages. Étant de nature casse-cou, nos parents m'avaient missionné pour la surveiller de plus près.

J'avais bien essayé de dissuader la demoiselle pendant plus d'une demi-heure, mais rien à faire. Tandis qu'elle avait grimpé jusqu'au sommet de l'arbre, je l'avais suivi pour être sûr qu'il ne lui arrive rien.

Malheureusement, une branche pourrie avait cédé sous son petit poids et Aria s'était cassé un bras en dégringolant, je n'avais rien pu faire pour empêcher sa chute.

J'avais donc dit à nos parents que cette idée était la mienne, lui évitant ainsi une engueulade, elle morflait déjà bien assez avec la douleur et son plâtre.
On m'avait demandé de prendre soin d'elle et j'avais lamentablement échoué sur ce coup-là.

Après ça, j'avais été puni pendant plus d' un mois, mais cette petite tête de mule avait passé tout son temps avec moi au lieu d'aller jouer avec mes frères.

Mon téléphone posé sur la table de chevet se mit à vibrer, ce qui me sortit instantanément de mes pensées.
Je l'attrapais rapidement pour voir qui était celui qui essayait de me joindre.

La tête de mon père s'affichait sur l'écran. Je savais d'ores et déjà pour quelles raisons il m'appellait de si bon matin. Je ne me sentais pas assez réveillé, ni prêt pour avoir cette conversation avec lui.

Alors du bout du doigt, je le balançais sur boîte vocale et lui écrivis un message directement pour lui dire que j'allais bien et que je l'appellerai plus tard dans la journée.

À l'heure actuelle, il devait déjà être bien assez inquiet par l'état de mon petit frère.
Ce n'était pas la peine de rajouter du tracas à mes parents, surtout s'il savait où j'étais en ce moment même.

Vingt minutes plus tard, j'avais répondu à quelques textos, rassurant tout le monde. Et, j'avais échangé quelques autres messages avec mon cousin et l'un de mes meilleurs amis pour savoir où en étaient les recherches.

Je les avais appelé avant d'arriver à Bakersfield, leur expliquant ce qui venait de se passer et ce que j'attendais d'eux à présent. Il allait me falloir très vite des réponses pour pouvoir gérer au mieux ce bordel.

Avant d'arriver devant chez Aria, la rage en moi, brûlait dans mes veines.
Mais, la sentir tout contre moi cette nuit, avait adouci instantanément mes pensées et avait canalisé mes démons intérieurs.

La présence de la petite brune à mes côtés avait toujours eu cet effet là sur mes émotions. Je n'avais jamais réussi à les gérer, mais, elle, elle y parvenait sans le moindre effort.

Une heure plus tard, sortant de la salle de bain, je tombais sur Aria qui venait de rentrer.

Malgré ses petites cernes, la petite brune devant moi était toujours aussi jolie à la lumière du jour.

Je ne l'avais pas entendu arriver, et j'étais encore plus surpris lorsqu'elle me tendit un sachet et un café à emporter.

Un sourire que je ne pus empêcher, se colla instantanément sur mon visage, quand mes doigts effleurèrent doucement les siens.

Puis, elle s'installa confortablement dans l'un des deux gros canapés.

Je la remerciais silencieusement d'un petit hochement de tête, ravi de voir qu'elle avait pensé à moi. Je la rejoignis enfin, m'asseyant sur le fauteuil en face d'elle, pour avaler ce petit déjeuner de champion.

Elle me regardait intensément sans ciller. Ses yeux de jade brillaient d'une lueur espiègle et un sourire malicieux sur le coin de ses lèvres charnues et pleines, me firent immédiatement comprendre que son interrogatoire allait débuter. Et cette fois, je n'allais pas y couper.

Sous la douche, j'avais pris la décision que si elle me posait les bonnes questions, elle aurait la vérité.

Je n'en pouvais plus de tous ces mensonges entre nous, c'était la personne en qui j'avais le plus confiance dans ce monde et j'avouais qu'une simple nuit à ses côtés avait suffit pour remettre tous mes choix passés en question.

Trois longues années sans elle, m'avait suffit. Je ne voulais plus qu'elle me déteste.

Mais ne voulant pas l'effrayer non plus, j'avais pris la décision de ne pas lui parler de l'entrepôt pour l'instant, je comptais lui avouer uniquement l'essentiel. Espérant que ce soit suffisant pour qu'elle comprenne enfin pourquoi j'avais été si horrible avec elle à l'époque et que peut-être elle réussirait un jour à me pardonner.

Parce que oui, cette petite peste m'avait manqué. Tellement plus qu'elle ne pouvait l'imaginer.

MAZE Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant