Chapitre 31: Bobos et biseptine.

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Mason

Ce putain de Vladimir, m'avait mis dans une colère noire...

Une rage sanguinaire même, il avait réveillé tout mes démons à lui seul.
Je lui avais arraché les dents, coupé plusieurs doigts, avant qu'il n'avoue enfin qui l'avait envoyé aux trousses de Mon ange. Je l'avais fini à coup de poing ce connard.

Une fois rentrés chez moi, Aria avait foncé dans la chambre, elle n'avait rien dit depuis qu'elle m'avait aidé à redescendre dans mon bureau et moi j'avais filé dans la cuisine pour me servir un verre et fumer une clope sur la terrasse arrière.

Et ce putain d'abruti de Shawn, qui avait lâché ça devant elle, comme-ci de rien n'était. J'allais lui trouver un truc bien merdique à faire pour les prochains jours, ça l'apprendra à faire plus attention la prochaine fois.

Alors que j'essayais de redescendre complètement affalé dans un de mes fauteuil de jardin, ma belle aux yeux de jade réapparue dans mon champ de vision cinq minutes plus tard, chargée de la trousse à pharmacie.

Comment après avoir appris que j'avais encore buté un mec et de m'avoir vu dans cet état de rage pareil, avait-elle encore envie d'être là ? Je n'y comprenais plus rien.

Elle me souria timidement, alors qu'elle installait tout le nécessaire devant moi sur la table basse en verre de la terrasse .

- Je vais devoir nettoyer tout ça, si tu veux bien et je te mettrai des bandages avant de mettre un peu de glace dessus Rocky. Dit-elle simplement en désignant mes mains.

Elles étaient sacrément enflées et noircicaient de plus en plus.

J'hochais la tête pour toute réponse, tellement surpris de son comportement.

Elle s'asseya sur le bord de la table, pris une de mes mains et la posa sur sa cuisse. Je la fixais avec attention.

- Il va falloir que j'enlève tes bagues, enfin si jamais j'arrive à les enlever!

Elle réussi l'opération, forçant un peu sur certains doigts plus boursouflés que d'autres. Puis elle les mit directement aux siens.

Elle rajouta rapidement, voyant que je ne lachai pas du regard mes bijoux sur ses doigts fins.

- Je les rangerai après, tu me diras où les poser et...

Secouant la tête à la négative vers elle, elle compris et ne finissa pas sa phrase. Je devais avoir l'air d'un fou, mais elle ne me jugea pas.

- Ça va peut être piqué un peu, m'annonça-t-elle en relevant son regard dans le mien, mais t'as pas intérêt à faire ta chochotte, j'te préviens!

Elle essayait de me faire rire pour détendre l'atmosphère et elle cherchait surtout à me faire redescendre complètement.

Tout en se remettant à sa tâche, elle ajouta:

- Ça me rappelle toutes les fois où je prenais des gadins à vélo, tu te souviens ?

Elle me regarda de nouveau, mais j'étais incapable de répondre quoi que ce soit. J'étais comme un con, effrayé de voir, qu'elle m'avait vu tout à l'heure près à tuer mon propre cousin et tout cassé sur mon passage, mais elle était encore là, à prendre soin de moi.

Voyant que je ne répondais toujours rien, elle reprit:

- À chaque fois, tu m'emmenais dans la salle de bain, tu desinfectais mes bobos, me collais un pansement et hop un bisou magique. Tout ça pour pas que Ju ne nous interdise d'y retourner...

Elle souriait à se souvenir, je me rappelais aussi très bien de toutes ses fois où j'avais pris soin d'elle.

J'avais toujours aimé prendre soin d'elle. C'était mon trésor le plus précieux.

D'un coup, elle attrapa mon autre main, la droite, elle était bien plus abîmée que l'autre.

Elle nettoya le sang, avant de tamponner les plaies avec de l'antiseptique.

- Putain! Grognai-je alors qu'elle appliquait le produit sur une de mes phalanges.

- Qu'es que j'ai dis Moore? On ne fait pas sa chochotte !  Pas aujourd'hui... Me gronda-t-elle gentiment.

- Ouais, bah là ça pique sale peste! Repliquai-je directement, soufflant sur ma main pour apaiser la brûlure du produit.

- C'est pour toutes les fois, où toi tu m'as dit que ça ne piquerai pas! Repliqua-t-elle en rattrapant ma main au vol. C'est presque fini, arrêtes de bouger un peu!

Après ça, elle avait appliqué une crème cicatrisante et avait mis en place des bandages fins autour.
Puis elle était partie chercher des poches de glaces, qu'elle avait posées sur chacunes de mes mains endolories.

Pendant qu'elle rangeait tout le bazar qu'elle avait sorti plus tôt pour me soigner, c'était plus fort que moi il fallait que je sache pourquoi elle se comportait comme ça alors je lui demandais:

- Pourquoi tu m'as soigné ?

Elle se retourna, l'air plus qu'étonnée par ma question.

- Parce qu'on allait pas laisser tes mains dans cette état gros malin, si?

- Je veux dire, pourquoi tu m'as pas laissé me démerder tout seul? Quand je suis dans cet état, tout le monde se barre d'habitude...

- Pourquoi ? Demanda-t-elle.

- Pourquoi quoi?

- Pourquoi tout le monde se barre?

Je soupirai, avant de répondre :

- Parce qu'ils ont peur, enfin je suppose...

- Pourquoi j'aurais peur de toi?

Je haussais les épaules, sans savoir quoi répondre à ça. Elle n'avait pas tord, jamais je ne pourrai m'en prendre à elle, ni même à l'un de mes amis ou ma famille, mais eux avaient cette crainte non fondée.
Elle se mit à rire doucement et continua de ranger avant de repartir à l'intérieur de la maison.

- T'as pas intérêt à bouger de là Moore, et laisse bien la glace le temps que j'aille ranger tout ça! C'est un ordre! Me menaça-t-elle d'un doigt pointé dans ma direction.

En franchissant le seuil de la porte, elle se retourna de nouveau et me demanda l'air gênée :

- Tu veux que je range tes bagues dans ta salle de bain ou peut être...

- Gardes les jusqu'à ce que je puisse les remettre, j'aime bien les voir à tes doigts... Dis-je en la coupant.

Elle acquiesça par un sourire timide puis reprit sa route par la cuisine.

Elle avait encore réussi son coup, j'étais beaucoup plus calme qu'à notre arrivée.

Penchant ma tête en arrière, je regardais les nuages se déplacer lentement dans le ciel bleu, tout en essayant de comprendre comment et pourquoi elle arrivait aussi bien à m'apaiser, alors que moi-même au bout de vingt-quatre putains d'années je n'y arrivais toujours pas.

Encore et toujours, Mon ange aux yeux verts, avait le contrôle total de toutes mes émotions, et dès qu'elle était dans les parages tout semblait beaucoup plus simple.

Et grâce à elle, je me sentais dans ces moments-là, presque normal...

MAZE Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant