XVII.

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Ce soir là, il avait été dit à la télévision qu'il y aurait une belle pluie d'étoile. Bucky et Era avaient prévu de l'admirer le soir même, dans le parc de la ville. La rousse se doutait qu'il y aurait d'autres couples, alors elle angoissait. Si jamais son couple n'était pas comme les autres, et donc qu'elle se rendait compte qu'ils étaient anormaux ?

Cependant, elle avait tellement hâte d'y être. Bucky allait la rejoindre en bas de son immeuble à vingt heure. Jusque là, Era avait le temps de se préparer : elle avait choisi de porter une robe et de s'attacher les cheveux, dans un chignon lâche. Elle s'habilla et se coiffa en fredonnant avec joie. En effet, elle était tellement contente de le revoir.

Quand il fut l'heure, elle descendit et le rejoint. Elle portait un petit panier en osier avec leur repas comme le petit chaperon rouge - ce que Bucky lui fit remarquer. Elle rétorqua alors qu'il était le Grand Méchant Loup, et qu'elle attendait d'être mangée, avec une expression malicieuse. Elle le tenait dans la main, leurs doigts liés, et ils marchèrent jusqu'au parc. Ils cherchèrent un petit coin en paix, loin des humains, et quand ils le trouvèrent, ils s'installèrent près d'un arbre.

Elle fut la première à s'installer près de l'arbre, sous un drap, et elle tapota la place à ses côtés.

- Tu viens ?

Il eut un sourire ravi et vint la rejoindre, appuyé sur son épaule.

Elle lui donna une tranche de tarte, et ils dévorèrent leur repas ensemble.

- Tu m'as jamais parlé de ton histoire avec celui qui t'a tant blessé. Tu voudrais bien ? demanda Bucky

Elle lui lança un regard curieux, et elle eut un léger rictus :

- Ah, je savais que ce jour arriverait, s'amusa la jeune femme.

Son sourire disparut.

- Qu'est ce que tu veux savoir ?
- Je veux avoir encore plus de raison de le haïr.

Elle se sentait attendrie, alors elle se blottit contre son torse et commença à parler.

- Je l'ai rencontré quand j'étais toute jeune. On s'est vite mît en couple, et il a été ma première fois.

Une nouvelle boule au ventre apparut et sa gorge se serra.

- Je suis désolée, s'excusa la femme en essuyant une légère larme. Quand je suis devenue majeure, je suis allée venue habiter chez lui. C'est devenu un enfer alors, il est devenue violent, que ce soit au lit ou bien dans le quotidien.
- Ne t'excuse pas.
- Il m'a aussi trompé, ça aurait été bête de ne pas tout faire mal.
- Pourquoi tu es resté ?

Il avait l'air tellement affolé et elle lui adresse un sourire désolé.

- Parce que je l'aimais. J'étais folle dingue amoureuse de lui - parce que je pensais que c'était le bon, l'homme de ma vie. Qu'est ce que j'étais idiote.
- Tu étais juste jeune.
- Il en a profité. Il avait tout le temps envie de baiser, et moi non. Je te laisse deviner la suite. Un soir c'est parti trop loin, alors je me suis enfuie. Je suis allée chez mon meilleur ami.

Elle semblait si fragile dans ses bras, comme si ses os n'étaient que poussière et son cœur que verre. Il avait peur de la briser, telle une statuette en porcelaine que l'on voit cassée au sol. On aura beau hurler, pleurer, se haïr, elle sera toujours par terre en mille morceaux. Il ne voulait pas se rendre coupable de cet énième crime, qui serait, cette fois ci, l'apogée : il aurait été parfaitement conscient de la méchanceté de son acte.

Il ne voulait pas ça. Il l'examina, le souffle court, les yeux tristes et sans vie. Elle s'éloigna et croisa son regard.

- Bucky? s'inquiéta-t-elle
- J'ai peur.
- Peur de quoi ? Voyons tout va bien, rassura t elle.
- Si je perdais le contrôle, et que tu...Je veux pas te blesser, tu as trop souffert.

Elle ne répondit pas, comme si son regard posé sur lui lui répondait.

- Je suis assez grande pour savoir de moi même. Si tu merdes, je partirais. Fais moi confiance et fais toi confiance.

Era attrapa les mains de Bucky et remonta avec son index le long du bras métallique de l'homme.

- Tu le détestes, hein ? demanda-t-elle, d'un ton presque affirmatif

Elle le sentit se tendre et il acquiesça.

- Je comprends.

Il la regarda dans les yeux, se perdant les teintes vertes de ses pupilles.

- Tu me briseras pas. Tu me répares, Bucky. Tu me répares.

La serveuse [Bucky Barnes]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant