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Le lendemain matin, Era se réveilla avec un sourire, la joie que lui avait causé leur dîner hier soir persistant encore. Elle prit soin d'elle même et appela sa mère, qui était assez joyeuse d'avoir de ses nouvelles et qu'elle l'appelle. En effet, Era n'était pas une grande fan des appels téléphoniques alors qu'elle accomplisse cela pour sa mère était à la fois une preuve d'amour et également un immense honneur, ce que Miley ne tarda pas à lui remarquer avec humour. Sa mère n'était pas nécessairement une comique ambulante mais en revanche, quand il s'agissait de se moquer de sa fille, Miley avait l'humour dans l'âme. Sa mère lui enseigna que, avec Stan, sorti de prison, ils allaient enfin faire une piscine creusée.

Le soir même, elle alla au travail assez réjouie et attendit le retour de Bucky.

Ce quotidien dura quelques semaines et de temps à autre, ils allaient sortir ensemble au restaurant ou ailleurs. Era se sentait bien auprès de lui. C'était un sentiment bien étrange de se sentir chez soi en étant avec quelqu'un.

Un soir, Bucky attendit qu'elle finisse de danser et passa la soirée avec elle à parler. Quand il fut minuit, elle avait fini son service et il était toujours là.

- Je rentre chez moi, l'informa t elle en enlevant son tablier.

Elle ne savait pas pourquoi il était resté aussi longtemps, mais elle trouvait cela assez mignon, enfin s'il était resté pour lui parler, bien entendu.

- Je voulais vous raccompagner, avoua l'homme.

Elle eut un sourire.

- Avec plaisir.

Elle se rendait bien compte, pensa t elle, que leur relation n'était pas celle qu'il pouvait y avoir entre deux amis. Mais, comme les histoires d'amour qui se passaient avant, dans ce passé -à l'époque où les jupons, les corsets et les chapeaux étaient partout- Era voulait prendre son temps. Le temps de savoir si c'était le bon, de profiter du bonheur qui se profilait, sans se demander s'il serait fragile ou pas.

Ce soir, cependant, elle désirait lâcher prise. Goûter un peu ses lèvres, laisser ses bras l'envelopper et passer ses mains dans ses cheveux. Era savait qu'elle ne voulait pas perdre le contrôle. Elle allait gérer tout d'une main de maître, pour ne jamais se laisser submerger par le sentiment de peur ou de danger. Si telle chose devait se passer, ce serait parce qu'elle le voulait. Elle était maître de sa vie, de son destin.

Ils sortirent du bar ensemble et marchèrent à côté l'un de l'autre, dans le grand froid hivernal. Elle frissonnait et lui non. Alors elle jeta un regard meurtrier, déconcertée de le voir aussi détendu dans les températures aussi glaciales qu'ils subissaient.

- Comment vous faites pour ne pas avoir froid ? s'enquit elle, en emmitouflant son nez dans son écharpe en laine.
- Secret.
- Qu'avez vous de plus que moi pour ne pas avoir froid ? C'est drôlement injuste.
- Un talent que vous ne possédez pas, visiblement.

Elle leva ses yeux verts vers lui et eut un rictus railleur. Elle ne répondit pas, mais attrapa ses doigts pour les lier aux siens dans un geste assez vif. Cela eut le don de surprendre l'homme, qui sursauta.

Ils arrivèrent devant l'immeuble d'Era une dizaine de minutes à peine après avoir parcouru un grand parc dans la nuit totale.

- Au revoir, Bucky
- À bientôt. Dormez bien Era.
- Vous aussi.

Era fit quelques pas pour se diriger vers le bâtiment, avec une idée en tête, et se tourna.

- Bucky!

L'homme pivota avec un air soucieux.

- J'ai oublié quelque chose, glissa t elle, avec une moue pensive

Elle retourna auprès de Bucky, dont le regard exprimait le profond trouble qu'elle faisait naître chez lui, et Era lui sourit, avant de fondre sur ses lèvres. Elle s'éloigna et lui murmura :

- Je peux encore ?

Il ne répondit pas, se contentant encore de l'embrasser. Elle laissa sa main atteindre le dos de l'homme et elle s'y posa, dans une grande satisfaction d'enfin éprouver son toucher, qu'elle avait tant rêvé. Mais c'est lui qui se laissa atteindre par la raison en premier, il s'éloigna d'elle, tellement heureux d'avoir pu goûter ses lèvres. Quelque chose dans le regard de la rousse lui disait que cette joie était réciproque.

Il ne proposa pas de monter là haut avec elle, ce qu'elle apprécia grandement. Ils se dirent au revoir, pour de vrai, cette fois ci, et se laissèrent, avec déjà hâte de se retrouver.

La serveuse [Bucky Barnes]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant