XVI.

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Ils restèrent ainsi enlacés avant qu'il se ressente enfin prêt de dire :

- Era ?

Elle s'éloigna de ses bras et l'admira, le détaillant par la même occasion. Ses cheveux bruns étaient toujours coiffés avec une raie au milieu, ses pupilles polaires la regardait, tremblantes et frémissantes d'un sentiment qu'Era ne comprenait pas. Hésitante, elle murmura :

- Oui ?
- Je suis le Soldat de l'Hiver. Le tueur, confessa t il avec franchise

Elle se figea dans un sourire nerveux.
Et il lui raconta son histoire, de sa naissance à cet instant précis, où il était avec elle. Toutes les horreurs qu'il avait vécu, tous les visages des innocents qu'il avait tué, cette sensation qui le hantait de se souvenir mais de n'avoir rien fait, parce que ce n'était pas lui qui était maître de son corps. Elle savait tout.

Era ressentit le besoin de s'asseoir, alors elle se posa sur le canapé. Il s'installa à côté d'elle. Cette dernière croisa son regard et lui fit un sourire. Elle le détailla et s'assit à califourchon sur ses genoux. Il la regarda mi-surpris mi-inquiet. Elle l'embrassa délicatement, en l'entourant de ses bras.

- Merci pour ta confiance. Merci, murmura t elle.

Il eut un mince rictus.

- Comment tu te sens ?

Il ouvrit la bouche mais les larmes envahirent ses yeux avant. Il ne pleura pas encore.

- Tu sais, ce n'est pas de ta faute, lui assura la rousse.
- Je sais..glissa t il, tout doucement
- Ce n'est pas de ta faute, insista la jeune femme
- Je sais, répéta t le centenaire, en l'observant d'un air perplexe
- Ce n'est pas de ta faute.
- Ouais...je sais.
- Ce n'est pas de ta faute.
- Arrête, grimaça t il, comprenant où elle voulait en venir
- Toute cette merde, ce n'est pas de ta faute.

Il fondit en larmes et elle l'enlaça de toutes ses forces.

Il gémit :

- Je les ai tué. J'y pense tous les jours. Tout le temps.
- Bucky, l'homme que je vois devant moi n'est pas un assassin. Ce sont tes mains qui ont tué, pas ton âme. On te contrôlait. Tu n'étais pas toi.
- Mais qui prouve que je ne suis pas comme ça à l'intérieur ?

Elle se mordit la lèvre.

- Je pourrais te donner des centaines de raison, mais tu ne me croirais pas. Alors prouve le toi à toi même.

Elle embrassa sa joue d'un air tendre.

- Je sais que tu es un homme bon.

Il posa ses mains dans le dos de la jeune femme et sentit son parfum, fruité et sucré.

Elle se releva et lui tendit la main. Il fut debout aussi et elle essuya son visage, en le regardant dans les yeux.

- Ça va aller ? s'inquiéta la jeune femme
- Je pense.
- Je suis désolé de t'avoir forcé à dire ça.
- Ne t'en fais pas. Je devais te le dire. Tu es importante pour moi Era.
- Pour moi aussi.
- Promet moi : plus de mensonges ni de secrets ?
- Promis. Ni de mensonges ni de secrets.

Elle l'enlaça.

A nouveau, quelques semaines passèrent et un soir, après le travail, quand Era rentra, elle salua Bucky. Puis, de manière spontanée, elle fondit sur sa bouche.

- Tu vas bien ? se moqua t il
- J'ai envie de toi Bucky.

Il sourit.

- Moi aussi.

Elle se réjouit et se dirigea vers sa chambre.

- Tu viens ?

Bucky eut un grand rictus et marcha vers elle. Ils rentrèrent dans la chambre et Era ferma la porte avec lui, avec un rictus amusé.

La serveuse [Bucky Barnes]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant