XX.

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Era,
J'écris cette lettre en sachant que tu ne la recevras jamais, que je ne l'enverrais jamais. Je manque de courage, en toute honnêteté, et je n'oserais pas te donner espoir de me revoir bientôt.

Il y a de là quelques jours, Sam et moi, nous discutions de toi. Et je me rappelle avoir dit «elle me disait que c'était pas de ma faute». Il a alors répondu «elle avait raison». Je crois que c'est la meilleure réponse qu'il pouvait me donner, car cela a tout résolu. J'ai compris que tu avais raison. Ce n'était pas de mon gré, ce n'était pas moi. Merci de me l'avoir dit.

Tu me manques - mais n'était-ce pas de mon chef d'être parti, même si je n'avais pas le choix ? Quand je pense à toi, une tornade de sentiment passe dans mon cœur. Tes yeux verts, tes cheveux roux, ton grand sourire. Tout me manque.
La tempête que tu es me manques.

Tu m'as fait me sentir en sécurité. Mon corps entier n'était que synonyme de ses meurtres que j'ai commis, mais tu l'as rendu beau et mien. Je me sens enfin bien.

Je me rappelle de cette fois où on était couché dans ton lit, et ta joue était appuyée contre ton avant bras, pendant que tu étais allongée sur le ventre. Tu dessinais une quelconque œuvre d'art sur mon bras - le métallique. Tu t'es levée en disant que tu allais revenir -et évidemment tu l'as fais, parce que contrairement à moi, tu tiens toujours ta parole- et j'ai suivi des yeux ce parfait petit cul que j'aime. J'ai fermé les yeux et c'est à ce moment là que je me suis rendu compte que j'étais parfaitement et totalement heureux.

Mais voilà, je ne suis pas avec toi, je t'ai laissé. Alors suis je vraiment autorisé à admirer nos souvenirs ? Je ne pense pas. Ce serait égoïste de te dire que tu me manques, mais c'est le cas, tu me manques. Crois moi.

Je dois te laisser, avec encore un grand vide sur ce papier. Mais le temps m'est compté et le sommeil me guette.

Je t'aime.

A bientôt,
Bucky

La serveuse [Bucky Barnes]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant