³ 𝐕𝐨𝐝𝐤𝐚

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—Hey Hoshino, t'étais passée où vendredi soir ?

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—Hey Hoshino, t'étais passée où vendredi soir ?

Hana n'avait même pas franchi l'entrée de sa salle de classe que déjà, son chemin avait croisé celui de Sora Amano. Elle avait une coupe au carré châtain, de grands yeux de biches pétillants et un large sourire constamment scotché aux lèvres.

Pour une raison qui lui échappait, sa camarade de classe avait tout de suite jeté son dévolu sur elle, et depuis, Amano s'était mise en tête qu'elles étaient de super copines. Mais Hana ne partageait pas tout à fait ce point de vue. À son goût, trois semaines ne suffisaient pas pour considérer cette fille sociale et pleine d'énergie comme une amie. De plus, elles n'avaient pas spécialement les mêmes centres d'intérêts, et de ce fait Hana ne faisait pas vraiment d'efforts pour apprendre à connaitre sa camarade.

La raison pour laquelle Amano semblait toujours aussi joyeuse de la voir restait pour elle un grand mystère.

—Je t'ai cherchée pendant des plombes avant que quelqu'un me dise que tu étais partie sans prévenir, continua Amano alors qu'elles se dirigeaient vers leur salle de classe.

—Désolé, je ne te trouvais pas, s'excusa platement Hana.

—Et ton téléphone était sur silencieux, tu ne répondais même pas à mes appels.

—Je n'avais plus de batterie. J'ai préféré m'en aller.

Ce n'est pas qu'Hana voulait à tout prix garder pour elle sa rencontre avec l'inconnu, mais plutôt qu'elle n'avait pas réellement prévu d'en parler à sa camarade. Elle ne voyait pas l'utilité de nourrir volontairement la curiosité d'Amano pour ce genre d'histoires, et à moins que cette dernière ne lui demande noir sur blanc ce qu'elle avait fait après la soirée, Hana ne comptait pas se confier.

—Bon en vrai, t'as pas loupé grand-chose, s'exclama Amano alors qu'elles s'installaient chacune à leurs places.

Bavarde comme elle était, sa camarade se lança dans un récit interminable des évènements qu'Hana avait loupés, détaillant chaque ragot digne d'être conté avec une précision stupéfiante. La jeune femme se contentait de l'écouter d'une oreille distraite tout en sortant sa trousse et ses cahiers sur la table, comme à chaque fois peu intéressée par les derniers potins qu'Amano chérissait tant.

Au moins, si Hana avait, un jour, besoin d'un renseignement, elle savait vers qui se tourner. Amano n'était peut-être pas le couteau le plus aiguisé du tiroir, mais elle avait définitivement plus d'un tour dans son sac.

Alors que le professeur s'attardait dans le couloir, fruit de sa discussion avec l'un de ses compères, la conversation – ou plutôt le monologue – dériva lorsque les yeux d'Amano se posèrent sur l'un des cahiers d'Hana, plus précisément sur le nom qui figurait sur la couverture. Ses yeux s'agrandirent et une petite exclamation de bonheur lui échappa. Aussi vive que l'éclair, Amano se saisit du cahier comme pour s'assurer qu'elle avait bien lu.

Âmes en peineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant