³¹ 𝐌𝐚𝐠𝐮𝐞𝐲

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—Oya, s'exclama Igarashi d'un ton amusé

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—Oya, s'exclama Igarashi d'un ton amusé. T'en as mis du temps.

Keisuke ne prit même pas la peine de lui répondre, habitué aux réflexions de son ami. Pour ne pas changer, l'étudiant avait écopé de quelques tours de terrains en guise de punition pour son retard à l'entraînement. Il les avait effectués sans grand entrain, déjà ennuyé à l'idée de se taper – une fois de plus - l'eau froide des douches. Cela n'avait pas raté, tout comme le fait qu'Igarashi l'attende dans les vestiaires pour se foutre de sa gueule. Ils étaient seuls. Leurs autres camarades de baseball avaient déjà déserté depuis belle lurette.

—T'avais l'air à l'ouest aujourd'hui, et par ça j'entends encore plus que d'habitude.

Keisuke grommela une réponse incompréhensible tout en fourrant, d'un geste agacé, son linge dans son sac.

—Est-ce que je peux savoir pourquoi ? Interrogea son coéquipier avec un peu plus de sérieux. Ça ne te ressemble pas d'être aussi expressif.

Il était effectivement de mauvaise humeur pour tout un tas de raisons qui lui appartenaient, et si Igarashi n'était pas son meilleur ami, il l'aurait probablement envoyé paître depuis longtemps. Mais à nouveau, Keisuke ne s'embêta pas à lui donner de plus amples explications à ce sujet. De toute façon, Igarashi finissait toujours par trouver les réponses à ses interrogations par lui-même. Foutu sixième sens.

—Est-ce que ça a peut-être un lien avec le fait que Midori ne t'a pas lâché la grappe de la journée ? Ou alors parce que ton père force grave pour que tu sois présent au dîner de bourge que ta famille organise ce week-end ? Ou bien...est-ce que c'est une certaine Hoshino qui te trotte dans la tête ?

En voyant que son meilleur ami se crispa légèrement à son dernière hypothèse, Igarashi sut qu'il avait visé juste. Il ne doutait pas du fait que ses autres affirmations avaient, elles aussi, leur importance dans son l'humeur massacrante, mais apparemment, c'est le sujet « Hana Hoshino » qui paraissait faire travailler le plus ses méninges.

—T'es encore en train de repenser à ce qui s'est passé la semaine passée, à l'hôpital ? Devina Igarashi en posant sa tête sur son genou qu'il avait replié contre lui. Tu m'avais pourtant affirmé que c'était ok et que tu, je cite, t'en foutais.

Aucune réponse. Keisuke resta imperturbable, continuant à se changer comme si de rien n'était. Il ne lui jeta pas l'ombre d'un regard, ce qui commençait à embêter Igarashi. Ce dernier ne manqua pas de le lui faire savoir.

—Eh mec, c'est à toi qu'je cause. Tu vas me laisser faire la discussion tout seul encore longtemps ? Pas cool.

Akaashi enfila son pull avant de lui jeter un coup d'œil en biais par-dessus son épaule.

—Peut-être bien, rétorqua-t-il finalement d'un ton las. Tu t'excites suffisamment pour deux.

—Ah bah enfin ! S'écria Igarashi d'un ton victorieux. Je commençais à penser que t'avais perdu ta langue en faisant tes tours de terrain au pas de course.

Âmes en peineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant