²³ 𝐂𝐢𝐝𝐫𝐞

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Dès qu'elle fut certaine que sa grand-mère dormait profondément, Hana sortit en douce par la fenêtre de sa chambre

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Dès qu'elle fut certaine que sa grand-mère dormait profondément, Hana sortit en douce par la fenêtre de sa chambre. Puis, lorsque ses yeux s'habituèrent à l'obscurité qui régnait, la jeune femme sauta du porche. Elle n'eut aucun mal ni à atterrir adroitement sur ses deux jambes, ni à s'aventurer à l'aveuglette jusqu'au portillon de sa demeure. Depuis le temps qu'elle empruntait ce chemin pour ses sorties nocturnes, la jeune femme aurait pu le parcourir même les yeux fermés.

La soirée de Yamada à laquelle elle avait été conviée se déroulait à un petit quart d'heure seulement de chez elle, chose qui arrangeait grandement Hana. Elle n'avait pas eu à parcourir une trop longue distance pour s'y rendre. De plus, les nuits étaient particulièrement douces pour un mois de septembre. Les températures lui permettaient encore de se balader en tenue légère sans pour autant sentir la morsure du froid sur ses jambes. Le calme planait dans les rues, ambiance que la jeune femme affectionnait tout particulièrement.

Lorsqu'Hana arriva sur les lieux, Amano s'y trouvait déjà. Elle était accompagnée de deux autres filles et ne semblait attendre plus que sa venue. Cependant, à en juger le niveau de la bouteille d'alcool qu'elles se passaient, Hana en déduisit qu'elles avaient déjà bien entamé les festivités.

À la vue de sa camarade de classe, les yeux d'Amano s'illuminèrent de joie. Avec son habituel ton enjoué, la petite brune s'empressa de faire les présentations, et même si Hana savait qu'elle ne retiendrait pas leurs noms et qu'elle ne reverrait probablement jamais ces filles, elle n'émit pas son commentaire à voix haute et leur adressa une petite courbette.

Juste avant d'entrer dans la demeure, le groupe mit Hana au défi de finir la bouteille qui les mettrait toutes dans le même état. Défi qu'Hana n'hésita pas une seule seconde à relever, désireuse de profiter au mieux de sa soirée. Elle ne prit même pas la peine de les interroger sur le contenu du brevetage, amer lorsqu'elle le descendit cul sec en quelques gorgées. La brulure familière de l'alcool dans son œsophage n'eut même pas le temps de s'estomper que déjà, un autre verre se trouvait entre ses doigts. Puis un autre, qui subit le même sort que le premier. Hana en perdit le compte. L'instant d'après, elles étaient sur la piste de danse.

L'alcool commençait à voiler l'esprit d'Hana, l'amenant dans un monde où euphorie vivait en roi. Mais si elle en vint à oublier la raison principale de sa venue à cette soirée, ce ne fut pas le cas d'Amano ; À l'instant même où l'objet de sa convoitise apparu dans leur champ de vision, elle ne perdit pas un instant pour lui rafraichir la mémoire.

—Shirai est là, s'écria Amano par-dessus le son affolant des basses. On peut y aller ?

—Quoi, maintenant ?

Malgré l'ennui qui perçait clairement dans la voix d'Hana qui commençait enfin à s'amuser, Amano ne sembla pas vouloir le prendre en compte. Elle était déjà en train de traîner sa camarade en direction du capitaine de baseball, assis dans le divan en compagnie de ses amis les plus proches. Il ne l'avait pas encore remarquée, mais ce n'était qu'une question de temps avant que ce ne soit le cas. Kazuya était plutôt observateur, et il préférait regarder les gens durant les soirées plutôt que de participer activement à l'évènement.

Âmes en peineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant