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Hana ne lui avait même pas demandé son nom

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Hana ne lui avait même pas demandé son nom.

Son cerveau avait retenu tout un tas de truc futile, comme l'intensité de son regard, le parfum qui imprégnait sa peau marquée de quelques tatouages ou encore la chaleur de son touché, mais pas un instant la perspective de lui demander comment il s'appelait ne lui avait effleuré l'esprit. Et ce n'était que bien des heures plus tard, sur le chemin du retour, qu'elle s'en rendait compte.

Le crissement bruyant des graviers sous ces chaussures la ramenèrent à la réalité, et comme à chaque fois qu'elle oubliait que le chemin menant jusqu'à chez elle en était rempli, Hana maudit celui qui avait eu la merveilleuse idée d'en disposer partout autour de la maison. Une chance que l'ouïe de sa grand-mère laissât à désirer, sans quoi elle se serait déjà fait prendre une bonne centaine de fois depuis le temps...

Aussi silencieusement que possible, Hana se faufila jusqu'au porche, situé en amont de la propriété. Il n'était pas très haut, et donnait pile devant la fenêtre de sa chambre, au premier étage. Une aubaine pour la jeune femme qui avait pris l'habitude de sortir en douce en évitant la porte d'entrée comme la peste.

Elle n'avait même plus besoin de réfléchir pour escalader le toit. Même les yeux fermés, Hana savait parfaitement où se trouvaient les bonnes prises pour se hisser sur la charpente du toit, en s'aidant de la vieille gouttière sur le côté pour monter. C'est donc sans trop de difficulté qu'elle parvint à atteindre sa chambre, en sautant à travers le cadran de sa fenêtre qu'elle veillait toujours à bloquer d'un vieux livre à la couverture vert bouteille.

Un bruit sourd résonna dans la pièce lorsque les pieds d'Hana atterrirent sur le parquet, très vite suivit d'un grognement étouffé lorsque la douleur de ses genoux écorchés se réveilla à cause de l'impact. Avec tout ce qui s'était produit, ce détail, elle l'avait aussi passé aux oubliettes.

De quoi rendre sa première expérience mémorable.

Un soupir lui échappa alors qu'elle se traina difficilement jusqu'à sa salle de bain, décidée à s'occuper de ses plaies en dépit de l'heure déjà avancée de la nuit. Relayant sa fatigue au second plan, elle s'obligea également à faire un rapide brin de toilette avant de rejoindre son lit, sans même prendre la peine de se glisser sous la couette. L'instant d'après, le sommeil l'avait déjà cueillie.

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Sa nuit avait été drôlement courte et son sommeil agité. C'est avec une migraine d'enfer qu'Hana se réveilla quelques heures plus tard, les membres engourdis et courbaturés.

Durant de longues minutes, elle resta couchée sur le dos, à fixer le lustre de son plafond, tandis que les souvenirs de la veille remontaient à son esprit. Elle ne ressentait pas une once de regret ou de honte pour n'importe lequel des évènements qui s'étaient déroulés. C'était même plutôt le contraire. Hana avait passé une excellente soirée, et sa rencontre fortuite avec cet inconnu y était définitivement pour quelque chose. Inconsciemment, elle se mit à sourire légèrement.

Âmes en peineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant