²⁵ 𝐏𝐚𝐬𝐭𝐢𝐬

30 4 28
                                    

Aujourd'hui, Hana fêtait seize ans

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Aujourd'hui, Hana fêtait seize ans. Mais au lieu de s'en réjouir, c'était avec appréhension qu'elle avait attendu cette date. Le 9 novembre avait beau célébrer le jour de sa naissance, il correspondait également un tout autre anniversaire que le sien. Un évènement bien plus funeste, qui avait malgré lui engendré d'énormes répercutions dans la vie de l'enfant qu'elle était.

Il y a trois ans jour pour jour, ces parents avaient trouvé la mort.

Il pleuvait. Sans cesse, depuis quelque temps déjà. Même les cieux semblait s'accorder à dire que les réjouissances n'avaient pas lieu d'être. Le ciel était gris. Fade. La lumière peinait à les traverser. Les nuages déversaient leurs larmes en continuité, rendant l'ambiance encore plus morose qu'elle ne l'était déjà.

Tellement cliché, songea Hana alors qu'elle déambulait dans les allées devenues boueuses. Le gravier crissait désagréablement sous ses pieds, et à mesure qu'elle progressait sur ce chemin devenu aussi glissant que fangeux, l'eau s'infiltrait dans ses chaussures et commençait à imbiber ses chaussettes également. Comme si cela ne suffisait pas, la brune avait omis d'emporter avec elle un parapluie. L'eau qui ruisselait dans ces cheveux, se faufilait sous sa veste et glaçait son épiderme. De temps à autre, de léger tremblement secouaient ses frêles épaules.

Hana aurait pu s'y attendre. À chaque fois, elle finissait trempée de la tête au pied à force de déambuler dans les rues sous la pluie. La jeune femme aurait dû savoir qu'aujourd'hui, le jour J qui plus l'est, ne ferait pas exception, en plus du fait qu'elle courberait de nouveau les cours et se retrouverait sous ce temps de chien. Cela faisait plusieurs jours qu'elle se rendait devant les grilles du lycée avant de finalement prendre la direction inverse, n'ayant pas le courage d'y entrer.

Des bottes auraient sans doute mieux convenu pour faire face à un temps aussi pluvieux, mais cette pensée n'avait même pas effleuré la jeune femme. Son esprit était bien trop occupé à compter les heures qui la séparaient du moment où elle se rendrait au cimetière, et maintenant qu'elle s'y trouvait enfin, un sentiment de vide avait pris la place de l'angoisse qui régnait en elle depuis plusieurs semaines déjà.

Trouver la sépulture de ses parents dans cette rangée quasi infinie de dalles funéraires n'était pas une tâche bien difficile. D'innombrables objets avaient été déposés en leur mémoire par ceux qui, autrefois, iodlaient le couple de patineur. Des fleurs, des lettres, ou même encore des photos. Il y en avait tant que cela débordait sur le chemin en gravier. La jeune femme avait presque pitié des tombes voisines, bien nues en comparaison avec celle du regretté couple Hoshino.

Hana déposa les fleurs qu'elle avait emmenées. Un bouquet de chrysanthèmes, acheté un peu plus tôt chez la fleuriste. Dans la boutique, elle l'avait trouvé à son goût, mais maintenant qu'il se trouvait parmi ces arrangements de fleurs plus opulents les uns que les autres, la jeune femme ne put s'empêcher de trouver son bouquet minuscule et insignifiant. Il faisait pitié. Elle se sentait ridicule de son offrande.

Âmes en peineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant